Dossier : Comment muscler sa mémoire et développer sa concentration

Vous pouvez améliorer votre capacité à mémoriser. Voici quelques trucs qui vous permettront de devenir incollable et de ne plus dire « oh, je l’ai sur le bout de la langue » en essayant vainement de vous rappeler le nom de cette personne qui vient de vous saluer comme si elle vous connaissait depuis des années.

Développer votre mémoire va nécessiter de l’entrainement et l’apprentissage de techniques précises.

Ah oui, dernière chose avant de vous lancer. Oubliez votre smartphone et votre tablette quelques instants. Ces aides-mémoire sont un peu comme l’armure d’Iron Man. Otez-lui et voyez comment il se débrouille face aux obstacles. Certes, son intelligence pourra le sauver.

Il existe des régions cérébrales spécifiques pour chaque type de souvenir. Nous nous rappelons d’autant plus d’un sujet que nous le trouvons intéressant.

Les 4 types de mémoire :

Mémoire à court-terme : C’est la ROM en informatique ! La mémoire qui ne dure que quelques secondes. Elle est limitée.
Mémoire épisodique : Il s’agit des évènements personnels. Elle associe des émotions, des lieux, des odeurs, des couleurs. C’est donc une sorte de court-métrage sensitif. Elle est illimitée.
Mémoire sémantique : Il s’agit de la mémoire qui stocke les données. Sans connotation émotionnelle. C’est le langage, la culture…bref, les connaissances en général. Elle est illimitée.
Mémoire procédurale : Ce sont les mouvements automatiques. Conduire, faire du vélo, tirer à l’arc, taper sur un clavier, marcher. Elle est illimitée.

Visualisation :
Les cartes neuronales, qu’est-ce donc ?
Imaginez une carte géographique où les neurones formeraient des villes reliées entre elles par des routes. Ce réseau est associé à un département par exemple. Appelons-le : « Vacances-d’été ».
Vous l’avez compris, ces cartes neuronales sont attachées à un souvenir. Et au plus vous arpentez les routes de cette carte, au plus cette carte vous paraitra familière.

Mémoire sans limite ?
Nous pouvons créer autant de cartes neuronales que nous souhaitons. Encore faut-il être motivé !
Et ces cartes ne sont pas gravées à vie puisqu’elles s’actualisent en fonction des nouvelles informations que vous assimilerez.

Une clé : La concentration

Le processus de mémorisation est conditionné par votre capacité à vous concentrer et à faire attention au moindre détail.
Lorsque vous rencontrez une personne, observez-la et notez mentalement tous les détails que votre cerveau rattachera à cette carte neuronale.
Nom : Jean-Pierre Bichon
Cheveux : Brun, légèrement décoiffé.
Yeux : Vert. Il porte des lunettes rondes argentés. Sourcils épais.
Bouche : lèvre fine. Une fine moustache. Une dent de travers sur le devant de la mâchoire intérieure.
Nez : Assez long. Narines étroites.
Taille :Environ ma taille.
Stature large.
A un tic nerveux à l’oeil gauche.
Voix : grave.
Tic de langage : répète souvent « en fait ».
Porte une chemise verte et un pantalon marron.
Parfum sucré.
Rencontré dans le bar « Subway ».
Il pleut à l’extérieur.
Ma voiture est garé devant l’église.

Vous l’avez compris, au plus vous aurez noté de détails, au plus l’un de ceux-ci vous reliera à un autre. Le nom du fichier est « Jean-Pierre Bichon » dans ce cas mais cela peut très bien être « Maison blanche », »salon », « film ».

C’est en quelques fractions de secondes que vous allez capter ces informations. Soyez donc très attentif. Cela nécessite beaucoup d’entrainement.
Exercez-vous dans toutes les situations. Aiguisez votre concentration pour retenir le maximum de détails.

L’ennemi numéro 1 de la mémoire : Le stress

Le stress est l’ennemi numéro 1 de la mémoire. Il fait fuir les souvenir. Il transforme votre mémoire en boite percée.

Donc, gardez le contrôle. Respirez. Maitrisez vos pensées et concentrez-vous.

Je pratique quotidiennement des exercices de respiration qui s’apparentent à de la méditation. Ils me permettent d’évacuer le stress et de clarifier ma vision.

Le stress nuit gravement à la mémorisation…et à la restitution.

Souvenez-vous : le BAC ou le passage d’un diplôme.
Vous êtes tétanisé devant l’examinateur. Vous connaissiez pourtant parfaitement votre sujet jusqu’à hier soir ! Vous avez révisé des heures, vous avez récité des jours et des jours ! Et là, au moment crucial, RIEN !
Du calme. Respirez. Concentrez-vous sur un détail dans la salle. Chassez toute votre tension. Reprenez le contrôle. Tout va bien. Vous avez les mêmes connaissances qu’hier soir. Vous pouvez très bien réciter ce que vous avez appris. Vous ne risquez rien sauf de réussir. Et même si vous échouez ? Que se passera-t-il ? Est-ce si grave ? Et ce plan B que vous avez préparé ?

Le stress peut facilement se dominer. Il s’agit d’un interrupteur qui s’enclenche et se déclenche par la pensée.

Quel type de mémoire possédez-vous ?

Nous sommes plus ou moins sensibles à certains stimuli pour mémoriser.
A vous de déterminer votre profil en testant les différentes voies :

– Visuel : Vous retenez plus facilement ce que vous voyez.

– Auditif : Ce sont les sons et les voix qui vous laissent le plus de souvenirs.

– Kinesthésique : Ce sont les émotions qui vous permettent de retenir les informations.

Les meilleures techniques de mémorisation :

Il existe des techniques éprouvées pour améliorer votre capacité de mémorisation. Nous allons les parcourir dans ce chapitre. Pour les acquérir, pratiquez, pratiquez encore, pratiquez toujours !
La mémoire est un muscle. Donnez-lui le volume, la puissance et l’adresse nécessaires.

Entrons dans la salle d’entrainement de votre mémoire :

Nous allons apprendre l’art de restructurer et de recodifier. La restructuration permet de morceler et d’organiser un problème en autant de parties qui deviennent digestes pour votre mémoire.

La restructuration par reformulation :

Apprendre par coeur une leçon d’histoire n’est pas simple. En revanche, si vous réécrivez la leçon avec vos mots et la structurant selon votre logique, vous l’assimilerez très vite.
Le fait d’écrire grave les mots dans votre mémoire. Et le fait de retranscrire les idées à votre manière les grave encore mieux car elles ont des enchainements logiques pour vous. Vous écrivez ce que vous comprenez. Et vous apprenez d’autant mieux ce que vous comprenez.

Vous apprendrez ce que vous avez écrit.

La restructuration par questionnement :

Exemple : je vous demande d’apprendre la définition de Neuroscience et surtout être capable de la restituer lors d’une future présentation en public.
Selon Wikipedia,
«Les neurosciences désignent l’étude scientifique du système nerveux, tant du point de vue de sa structure que de son fonctionnement, depuis l’échelle moléculaire jusqu’au niveau des organes, comme le cerveau, voire de l’organisme tout entier. Apparues à l’origine comme une branche de la biologie, les neurosciences ont rapidement évolué vers un statut plus interdisciplinaire qui les situent aujourd’hui à la croisée des sciences biologiques, médicales, psychologiques, chimiques, informatiques et mathématiques. Cet élargissement de l’arsenal conceptuel et méthodologique des neurosciences va de pair avec une diversité d’approches dans l’étude des aspects moléculaires, cellulaires, développementaux, anatomiques, physiologiques, cognitifs, génétiques, évolutionnaires, computationnels ou médicaux du système nerveux.
Dans les grands médias, les neurosciences sont souvent présentées sous l’angle des neurosciences cognitives, tout particulièrement les travaux utilisant l’imagerie cérébrale, bien qu’il s’agisse là d’une sous-partie du champ scientifique que constituent les neurosciences.»

Comment allez-vous procéder ?
Vous allez restructurer en transformant le texte en questions que vous vous poseriez :
Dans quels domaines trouve-t-on les neurosciences ?
Qu’aident à comprendre les neurosciences ?
A quoi cela sert ?
Comment sont-elles apparues ?
Quel est la partie des neurosciences la plus connue ?

Etc.

En posant des questions qui vous concernent et qui font appel à votre logique de réflexion, vous commencez à vous approprier le sujet et ainsi à recodifier l’information afin qu’elle soit assimilable par votre cerveau

La symbolisation et la visualisation

Transformer un texte en image ou symbole est une technique de mémorisation essentielle. Le fait de solliciter votre imagination favorise le processus d’assimilation.
Ainsi dans l’exemple des neurosciences, faites 2 schémas :
Le premier dans lequel vous dessinerez un cerveau relié au corps avec un zoom sur les molécules.
Le deuxième dans lequel vous représenterez une bulle centrale «neurosciences» reliée aux bulles «Sciences biologiques», «médicales», «psychologiques», etc.

Cette symbolisation fonctionne très bien pour les mathématiques. Les chiffres deviennent des objets que vous couchez sur un papier.

Le principe est de s’imaginer ces objets, de les visualiser.

(10-4) / 2 devient ainsi :
J’ai 10 cakes. J’en donne 4. Puis je partage en 2 ce qui me reste. Je parviens aisément à me rappeler de cette opération et de son résultat.

Le story-telling

Parfois, la simple visualisation ne suffit pas à mémoriser. Il faut alors scénariser. Pour cela, inventez une histoire autour des mots, des chiffres ou des personnes dont vous souhaitez vous rappeler (si cette histoire n’existe pas déjà).
En effet, si vous essayez de vous rappeler d’une formule mathématiques complexe, commencez à vous intéresser au mathématicien qui l’a découverte. A quelle époque la découverte a eu lieu? Dans quel contexte ? Qu’est-ce qui l’a mis sur la piste ? En donnant une histoire et un cadre à une information, vous la rendez captivante et serez motivé pour l’apprendre et la retenir.

En marketing, outre la répétition des publicités qui font rentrer de gré ou de force les slogans et les marques dans votre inconscient, vous vous souvenez surtout des histoires narrées ou filmées. Rien de tel qu’une bonne histoire pour fixer les idées et augmenter la mémorisation.
Songez-y si vous souhaitez que les gens se souviennent de vous. Racontez-leur comment vous en êtes arrivé là. Soyez passionnant.

Bien sûr, vous pouvez combiner ces 4 techniques.

Quelques cas concrets :

Comment retenir des chiffres, des codes ou des statistiques ?

1) Liez à une référence personnelle :

Vous devez trouver un lien entre les chiffres et vos références personnelles.
Votre adresse, date de naissance, celle de vos proches, anniversaire de mariage, année d’obtention du bac,…
Faites un lien entre ce que vous cherchez à mémoriser et vos références personnelles.

2) Faites appel à votre logique :

Pour vous rappeler d’un code de carte bancaire, pensez à des suites logiques.

Exemple : 7351

Les chiffres sont liés entre eux deux à deux.
7-2 = 5
3-2 = 1

3) Transformez les chiffres en scènes :

Imaginez les chiffres comme des objets. Des pommes, des serviettes, des boules, etc. Animez-les.

Comment apprendre une liste de mots ?

Prenons un exemple :

– Pamplemousse
– Citron
– Yaourt nature
– Liquide vaisselle
– Shampooing
– Mousse à raser
– Carotte
– Salade
– Frites
– Biscuits apéritif
– Chocolat en tablette
– Farine

Lisez cette liste 3 fois et essayez de l’écrire une fois l’avoir caché.
Combien de mots avez-vous réussi à noter ?

Maintenant, faites travailler votre imagination et reformulez en créant une histoire dans laquelle vous intègrerez ces mots.

 » Un homme avec une toque de cuisinier et une barbe fournie se jeta sur moi m’accusant de lui avoir volé sa mousse à raser. Je lui balançai les 2 choses que j’avais sous la main, un pamplemousse et un citron. Il esquiva en brandissant une énorme carotte. Je pris la fuite vers la porte qui menait au garage.Je tirai sur la poignée quand un pot de yaourt se déversa sur ma tête. J’aurais besoin d’un bon shampoing dès que je serai sorti d’affaire.
Je m’engouffrai dans le garage sombre, piétinai au passage des biscuits apéritifs et du persil éparpillés au sol, allumai la lumière et…me retrouvai devant un mur en tablette de chocolat noir. Je fis volte-face et me teint prêt à affronter mon assaillant.
Il avait lâché sa carotte pour me canarder avec du liquide vaisselle. J’attrapai de la farine et un sac de frites surgelées et lui jetai au visage. »

Loufoque n’est-ce pas ?
C’est la meilleure manière de se souvenir des mots. Inventez une histoire, absurde si possible, et positionnez tous vos mots à l’intérieur. Donnez-vous en à coeur joie.
Les histoires se mémorisent plus facilement qu’une suite de mots hors contexte.
Mettez donc de la vie là-dedans.

Comment se rappeler des tâches à accomplir dans la journée ?

Afin de ne plus oublier aucune tâche que vous aviez prévu de faire dans la journée, mémorisez-les de cette manière-là :

Imaginez-vous en train de les réaliser.

Exemple : Mettre le linge dans la machine à laver.
Imaginez-vous en train de prendre la panière. Puis de trier le linge blanc et les couleurs. Puis imaginez le parfum de la lessive que vous venez de dévisser.Voyez-vous la verser dans le tiroir de la machine, avec précaution, pour ne pas en mettre à côté.Ensuite, refermez le tiroir, tournez le bouton pour régler le type de tissu. Et hop, appuyez sur « start ».

Cette visualisation ancrera la tâche dans votre mémoire. Faites de même avec toutes les tâches.
Et visualisez ainsi toute votre journée afin de ne rien oublier. Faites-le le soir avant de vous coucher.

Comment apprendre une langue étrangère ?

L’idéal pour apprendre une langue est l’immersion totale. Côtoyez les habitants de ces pays, intéressez-vous à leur culture, leur histoire.
Si vous n’avez les moyens, le temps ou la possibilité de faire un séjour à l’étranger, il existe néanmoins des solutions.

– Ecoutez des radios dans la langue que vous souhaitez apprendre.
– Visionnez des films et des documentaires en V.O.
– Lisez dans cette langue (livres, journaux, magazines, sites web).
– Utilisez des cartes pour mémoriser le vocabulaire. Sur chaque carte, écrivez le mot que vous souhaitez mémoriser et le dessin le représentant. Fixez la carte 5 secondes. Retournez-la. Récitez. Faites cet exercice avec plusieurs cartes.

Comment se rappeler du nom d’une personne ?

– Observez activement. Ecoutez-la avec attention. Piochez un maximum de détails sur elle ( couleur des yeux, style vestimentaire, accent, bague aux doigts,…)
– Ecrivez son nom sur une feuille dès que possible en l’orthographiant correctement. Demandez confirmation si nécessaire.
– Invitez-la à vous raconter une anecdote ou son histoire.
– Utilisez des jeux de mots comme moyen mnémotechnique.
Exemple :
Paul Dumas.
Dumas : auteur des 3 mousquetaires.
Paul : enseigne de restauration aux délicieux sandwiches

Comment apprendre une pièce de théâtre ou une présentation en public ?

Pour apprendre une pièce de théâtre, répétez en y associant la gestuelle et le positionnement dans l’espace.Votre cerveau associera le texte avec votre posture et votre position sur l’estrade ou dans la salle.

Mémoire et hygiène de vie

La mémoire est un muscle qui se fatigue rapidement si vous n’avez pas une hygiène de vie correcte.
Dormez suffisamment. Pendant votre sommeil, votre cerveau assimile les informations que vous avez mémorisées.
Entre-coupez vos séances de mémorisation de pauses ou même de siestes.
Variez les séances de mémorisations. Changez de sujets et de méthodes.

Progresser en s’amusant

Il existe de multiples activités qui vous permettront d’améliorer votre mémoire :

– Le scrabble : Rien de tel que de manipuler les lettres pour apprendre l’orthographe des mots.

– Les échecs : Grâce aux échecs, vous allez emmagasiner de nombreuses combinaisons et exercerez votre visualisation dans l’espace.

– De nombreux sites internet vous offrent la possibilité de vous entrainer gratuitement.

– Au quotidien : Amusez-vous à retenir le plus de détails possibles sur les personnes, les lieux et les objets que vous croisez. Puis décrivez-les ou dessinez-les.

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