Matthieu Ricard nous donne la clé du bonheur

Lors de cette conférence TED, Matthieu Ricard nous explique que nous confondons souvent bonheur et plaisir.

Le plaisir dépend des facteurs extérieurs. Il est éphémère.

Nous éprouvons du plaisir en dégustant une part de gâteau au chocolat. La deuxième est un peu moins bonne. La troisième est écoeurante !

Nous nous lassons. C’est l’apanage du plaisir qui a tendance à s’évaporer pour laisser place à des émotions plus négatives.

De plus, le plaisir n’irradie pas. On peut ressentir un grand plaisir à coté de personnes qui souffrent.

 

Alors que le bonheur est bien différent.

Le terme bonheur est plutôt abstrait. Matthieu Ricard lui préfère le terme de bien-être.

Il s’agit d’une profonde sensation de sérénité et d’accomplissement personnel.

Comme une pure conscience.

Cet état d’esprit est intérieur.

« Ne regardons plus vers l’extérieur mais vers l’intérieur. »

 

Par exemple, si nous éprouvons de la colère, prenons l’habitude de l’observer de l’intérieur.

« L’émotion disparaitra comme la gelée sous les rayons matinaux du soleil. »

Ce travail intérieur est un véritable entrainement de l’esprit.

Une des manières d’y parvenir est de pratiquer la méditation.

Ses bienfaits sont prouvés scientifiquement.

Les personnes qui ont une plus grande activité du côté droit du cortex sont plus déprimées, effacées.

Le côté gauche est lié à des tendances à l’altruisme, au bonheur, à la communication, à la curiosité…

Les méditants aguerris parviennent à maintenir le côté gauche du cortex en activité quelle que soit la situation.

L’entrainement de l’esprit compte beaucoup. Ce n’est pas simplement un luxe.

C’est quelque chose qui va déterminer la qualité de chaque instant de nos vies.

Pour poursuivre sur ce sujet, je vous invite à découvrir 3 ouvrages de Matthieu Ricard à propos de la méditation, du bonheur et de l’altruisme. Des lectures positives qui contribuent grandement au bien-être. 🙂

l'art de la méditation Matthieu Ricard  playdoyer pour le bonheur Matthieu Ricard  plaidoyer pour l'altruisme Matthieu Ricard

 

 

 

 

 

Retranscription complète :

Bon je suppose que c’est le résultat de la mondialisation qu’on puisse trouver des canettes de Coca-Cola au sommet de l’Everest et un moine bouddhiste à Monterey. (Rires) Et je suis donc venu de l’Himalaya il y a 2 jours sur votre gentille invitation. Alors j’aimerais vous inviter aussi un moment, à l’Himalaya même. Et vous montrer l’endroit où des méditants comme moi, qui a commencé en tant que biologiste moléculaire à l’Institut Pasteur, ont trouvé leur chemin vers les montagnes.

Alors voici quelques images que j’ai eues la chance de prendre en étant là-bas. Il y a le mont Kailash à l’Est du Tibet, magnifique point de vue. Voici le pays de Malboro. (Rires) Ceci est le lac Turquoise. Un méditant. Voici le jour le plus chaud de l’année quelque part à l’Est du Tibet un 1er août. Et la nuit précédente, nous avons campé, et mes amis tibétains m’ont dit, « On va dormir dehors. » Et j’ai dit, « Pourquoi ? Nous avons assez de place dans la tente. » Ils ont répondu, « Oui, mais c’est l’été. » (Rires)

Donc maintenant, nous allons parler du bonheur. En tant que Français, je dois dire qu’il y a beaucoup d’intellectuels français qui pensent que le bonheur n’est pas du tout quelque chose d’intéressant. (Rires) Je viens juste d’écrire un essai sur le bonheur, et il y a eu une polémique. Et quelqu’un a écrit un article disant « Ne nous imposez pas ce sale boulot qu’est la quête du bonheur. » (Rires) Nous nous moquons d’être heureux. Nous avons besoin de vivre avec passion.Nous aimons les hauts et les bas de la vie. Nous aimons notre souffrance parce que nous aimons quand elle s’arrête pour un moment. (Rires)

Et voici ce que je vois depuis le balcon de mon ermitage dans l’Himalaya. Ça fait 2 mètres sur 3, et vous y êtes tous bienvenus quand vous voudrez. (Rires)

Bon, passons au bonheur et au bien-être. Et tout d’abord, vous savez, en dépit de ce que disent les intellectuels français, il semble que personne ne se lève le matin en pensant, « Et si je souffrais toute la journée ? » (Rires) Ce qui signifie que d’une certaine façon — consciemment ou non,directement ou indirectement, à court ou à long-terme, quels que soient nos actions, nos espoirs ou nos rêves, — ils sont d’une certaine manière reliés à un profond et intime désir de bien-être et de bonheur. Comme l’a dit Pascal, même celui qui se pend cherche à sa manière la cessation de sa souffrance — il ne trouve juste pas d’autre moyen. Mais alors, si vous jetez un œil dans la littérature orientale ou occidentale, vous pouvez trouver une incroyable diversité de définitions pour le bonheur. Certains disent « Je ne crois qu’en la mémoire des temps passés, l’imagination d’un futur, mais je ne crois pas au présent. » D’autres disent que le bonheur c’est tout de suite et maintenant ; que c’est la caractéristique de la fraîcheur de l’instant présent. Et cela a conduit Henri Bergson, le philosophe français, à dire : « Tous les grands penseurs de l’humanité ont laissé le bonheur dans le vague pour se laisser le soin de le définir — pour que chacun d’entre eux puisse le définir selon ses propres termes. »

Et bien, on pourrait s’en contenter s’il s’agissait d’une préoccupation secondaire dans nos vies.Mais maintenant, s’il s’agit de quelque chose qui va déterminer la qualité de chaque instant de notre vie, alors il est de notre intérêt de savoir ce que c’est, d’en avoir une idée claire. Et il est probable que le fait que nous ne le sachions pas explique que, si souvent, bien que nous cherchions le bonheur, il semble que nous lui tournons le dos. Bien que nous voulons éviter la souffrance, il semble que d’une certaine façon nous courrons vers elle. Et cela provient aussi de certaines confusions.

L’une des plus courantes est la confusion entre bonheur et plaisir. Mais, si vous regardez leurs caractéristiques respectives, le plaisir dépend du temps, de l’objet, de l’espace. C’est quelque chose qui change de nature. Un beau gâteau au chocolat : la première part est délicieuse, la seconde un peu moins, et ensuite ça devient écœurant. (Rires) C’est la nature des choses : on se lasse. Avant j’étais un fan de Bach. Je le jouait à la guitare, vous savez. Je peux l’écouter 2, 3, 5 fois. Si je devais l’écouter 24 heures non-stop, ça pourrait être très fatigant. Si vous avez froid, vous vous rapprochez du feu, c’est si merveilleux. Ensuite, après quelques instants, vous vous reculez un peu, et ensuite ça commence à brûler. C’est comme si cela s’usait pendant qu’on le vit.Et aussi, encore une fois, c’est quelque chose qui peut — aussi, c’est quelque chose que vous ressentez — Ce n’est pas quelque chose qui irradie à l’extérieur. Ainsi, vous pouvez ressentir un plaisir intense et d’autres autour de vous peuvent être en train de souffrir énormément.

Maintenant, que serait dès lors, le bonheur ? Et le bonheur, bien sûr, est une notion si vague, donc disons le bien-être. Et donc, je pense que la meilleure définition, selon la vue bouddhique, est que le bien-être n’est pas une simple sensation agréable. C’est une profonde sensation de sérénité et d’accomplissement personnel, un état qui en réalité imprègne et sous-tend tous les états émotionnels et toutes les joies et tous les chagrins que nous traversons sur notre chemin. Pour vous, cela pourrait être surprenant. Pouvons-nous avoir ce type de sensation de bien-être tout en étant triste ? D’une certaine façon, pourquoi pas ? Parce que nous parlons à un niveau différent.

Regardons les vagues qui arrivent ici sur la côte. Quand vous êtes au creux de la vague, vous touchez le fond. Le fond dur comme de la pierre. quand vous surfez à la surface, c’est enivrant.Donc de l’ivresse aux bas fonds, rien, aucune profondeur. Maintenant, si vous regardez au large, cela peut être très beau, une mer d’huile, calme. Il peut y avoir des tempêtes, mais la profondeur de l’océan est toujours là, inchangée.. Donc maintenant la question est, comment cela est-il possible ? Ça peut être seulement un état d’esprit, et pas simplement une émotion fugace, une sensation. Même la joie, elle peut être la source du bonheur. Mais il y a aussi cette joie perverse, qui vous fait rejouir de la souffrance d’autrui.

Alors, comment procéder dans notre recherche du bonheur ? Très souvent nous cherchons à l’extérieur. Nous pensons que si nous pouvons avoir ceci et cela, toutes les conditions, tout ce que nous disons, tout ce qu’il faut pour être heureux. Tout avoir, pour être heureux. Cette même phrase ne fait qu’anticiper la ruine du bonheur. Tout avoir. S’il nous manque quelque chose, tout s’effondre. Et aussi, quand quelque chose ne va pas, nous cherchons tellement à arranger les choses à l’extérieur mais notre contrôle sur le monde extérieur est limité, temporaire, et souvent, illusoire. Maintenant donc, regardons notre condition interne. N’est-elle pas bien plus forte ?N’est-ce pas l’esprit qui transforme l’environnement externe en bonheur et souffrance ? Et n’est-ce bien plus puissant ? Nous savons, par expérience, que nous pouvons être ce que nous appelons un petit paradis et pourtant, y être complètement malheureux.

Une fois, lorsque le Dalai Lama était au Portugal, il y avait des chantiers de construction un peu partout. Alors un soir, il dit,  » Voyez, vous construisez toutes ces choses, mais n’est-il pas aussi plaisant de construire quelque chose intérieurement ? «  Et il dit,  » Sans ça — même si vous avez un appartement super moderne au 100ème étage de cet immeuble super moderne et confortable,si vous être profondément malheureux intérieurement, tout ce que vous chercherez c’est une fenêtre pour sauter. » Maintenant, regardons à l’opposé, nous connaissons beaucoup de gens qui dans des circonstances difficiles réussissent à garder leur sérénité, leur force intérieure, leur liberté intérieure, leur confiance. Donc, si notre condition intérieure est plus forte — bien sûr, les conditions externes ont une influence, et c’est merveilleux de vivre plus longtemps, en meilleur santé, d’avoir accès à l’information, à l’éducation, de pouvoir voyager, d’être libre, ça donne extrêmement envie. Cependant, ce n’est pas suffisant ; ce n’est qu’une aide secondaire, un environnement. Le vécu qui transcrit tout se situe dans notre esprit. Ainsi, quand nous nous posons la question de savoir comment alimenter la condition pour être heureux, les conditions internes, et quelles sont celles qui mènent au bonheur. Dès lors, nous avons besoin d’un peu d’expérience.

Nous devons apprendre de nous-mêmes, qu’il y a certains états d’esprit qui sont favorables à ce foisonnement, à ce bien-être, ce que les grecs appelaient eudaimonia, l’eudémonisme. Il y a d’autres états d’esprits qui vont à l’encontre de ce bien-être. Ainsi, si nous observons de notre propre expérience — la colère, la haine, la jalousie, l’arrogance, le désir obsessionnel, l’appât du gain — ils ne nous laissent pas dans un si bon état d’esprit une fois que nous les avons ressentis.Et ils se font aussi au détriment du bonheur des autres. Et nous pouvons donc considérer que plus ils envahissent notre esprit, et plus, comme une réaction en chaîne, nous nous sentons impuissants, nous nous sentons tourmentés. A l’opposé, tout le monde sait que dans un acte de générosité désintéressée, si à l’écart, sans que personne n’en sache quoi que ce soit, nous pouvons sauver la vie d’un enfant, cela nous rend heureux. Et nous n’avons pas besoin de reconnaissance. Nous n’avons pas besoin de gratitude. Le simple fait de faire cela nous remplit d’un grand sentiment d’adéquation avec notre nature profonde. Et nous aimerions être comme ça tout le temps.

Est-il donc possible de changer notre façon d’être, de transformer notre état d’esprit ? Et toutes ces émotions négatives, ou ces émotions destructives, inhérentes à la nature de l’esprit ? Un changement est-il possible dans nos émotions, nos traits de caractère, nos humeurs ? Pour ce que nous en savons, quelle est l’essence de l’esprit ? si nous regardons d’un point de vue expérientiel, la conscience a une caractéristique fondamentale, qui est le simple fait d’être d’ordre cognitif, d’être en alerte. La conscience est comme un miroir qui permet aux images d’avoir un support. Il peut présenter un visage horrible, ou bien attirant. Le miroir le permet, mais le miroir n’est pas teinté, il n’est pas modifié, il n’est pas altéré par ces images. De la même manière, derrière chaque pensée il y la conscience nue, la pure conscience. C’est sa nature. Cela ne peut être vernis intrinsèquement de haine ou de jalousie, parce qu’alors si c’était toujours ainsi — comme une coloration qui teindrait le vêtement en entier — alors on retrouverait cette haine ou cette jalousie partout, quelque part. Nous savons que nous ne sommes pas toujours en colère, pas toujours jaloux, pas toujours généreux.

Ainsi, parce que la fibre de base de la conscience est cette qualité de pure cognition qui la différencie d’une pierre, il existe une possibilité de changement parce que toutes les émotions sont éphémères. Voilà les ciments pour l’entraînement de l’esprit. Cet entraînement mental est fondé sur l’idée que 2 facteurs mentaux opposés ne peuvent se produire en même temps. Vous pouvez passer de l’amour à la haine. Mais vous ne pouvez pas, en même temps, envers le même objet, envers la même personne, lui vouloir du bien et du mal. Vous ne pouvez pas, dans le même geste, serrez une main et donner un coup. Il y a donc un antidote naturel aux émotions qui détruisent notre bien-être intérieur. Voilà donc comment faire. La satisfaction plutôt que la jalousie.Une certaine conception de la liberté intérieure par opposition à l’avidité et à l’obsession. La bienveillance, la gentillesse contre la haine. Mais bien sûr, chaque émotion nécessiterait alors un antidote particulier.

Une autre façon de procéder est de trouver un antidote générique pour toutes les émotions, et c’est possible en regardant leur nature profonde. En général, quand nous sommes en colère, haineux ou excédés par quelqu’un, ou obsédé par quelque chose, l’esprit revient encore et toujours au même sujet. A chaque fois qu’il y pense, cela renforce l’obsession ou l’agacement. Et donc le processus s’auto-entretient. Ce que nous devons regarder maintenant, c’est donc non plus vers l’extérieur, mais vers l’intérieur. Regardons la colère proprement dite ; elle a l’air menaçante, un nuage noir de mousson ou un orage. Mais nous pensons que nous pourrions nous asseoir sur ce nuage, mais si nous y allons ça n’est qu’une brume. Pareillement, si nous jetons un œil au sentiment de colère, il disparaîtra comme la gelée sous les rayons matinaux du soleil. Si vous faites ça encore et encore, la propension, la tendance de la colère à refaire surface sera moindre chaque fois que vous la disloquerez. Et au final, bien qu’elle puisse faire surface, elle ne vous traversa que simplement l’esprit, comme un oiseau traversant le ciel sans laisser trace. Voici donc la clé de l’entrainement de l’esprit.

Maintenant, cela va prendre du temps parce nous — cela a pris du temps pour ces défauts dans notre esprit, ces tendances, pour se construire, et il faudra donc du temps pour les défaire. Mais c’est la seule façon de procéder. La transformation de l’esprit, voilà le sens profond de la méditation. Cela signifie se familiariser avec une nouvelle façon d’être, une nouvelle façon de percevoir les choses qui soit plus en adéquation avec la réalité, avec l’interdépendance, avec ce flux continu de transformation qu’est notre être et notre conscience.

Donc : parlons de l’interface avec les sciences cognitives. Puisque nous devons y venir et que, je pense, c’était le sujet — nous avons si peu de temps pour en parler. Concernant la plasticité cérébrale, on pensait que le cerveau était plus ou moins figé. Toutes les connections nominales, en nombre et en quantités, on pensait — jusqu’à il y a de cela une vingtaine d’années, qu’elles étaient plus ou moins fixes une fois atteint l’âge adulte. Récemment, on a découvert que ça pouvait changer beaucoup. Un violoniste, a-t-on entendu du dire, qui s’est exercé pendant 10 000 heures, voit certaines zones de son cerveau contrôlant le mouvement de ces doigts changer énormément, renforçant les connexions synaptiques. Alors, pouvons-nous faire ça avec les qualités humaines ? Avec la gentillesse, avec la patience, avec l’ouverture d’esprit ?

Voilà ce à quoi les grands méditants se sont affairés. Certains de ceux qui sont venus en laboratoire, comme à Madison, Wisconsin, ou à Berkeley, ont pratiqué de 20 à 40 000 heures de méditation. Ils font par exemple des retraites de 3 ans, où ils méditent pendant 12 heures par jour.Et ensuite, le reste de leur vie, ils font cela 3 à 4 heures par jour. Ce sont de vrais champions olympiques de l’entraînement de l’esprit. (Rires) Voici le genre d’endroit des méditants — vous voyez c’est plutôt inspirant. Maintenant, les voilà avec 256 électrodes. (Rires)

Alors, Qu’est-ce qu’ils ont trouvé ? Bien sûr, la même chose. L’embargo scientifique — si un jour on devait le soumettre au magazine scientifique ‘Nature’, avec un peu de chance, ça serait accepté. Il s’agit d’un état de compassion, d’une compassion inconditionnelle. Nous avons demandé à des méditants, qui font ça depuis des années et des années et des années, de mettre leur esprit dans un état qui n’est que pure gentillesse — une disponibilité totale à la présence sensible de l’être. Bien sûr, pendant l’entrainement, nous faisons ça avec des objets. Nous pensons à des gens qui souffrent, nous pensons à des gens que nous aimons, mais arrivé à un certain stade, cela peut être un stade qui imprègne tout. Voici les résultats préliminaires, que je peux vous montrer parce qu’ils ont déjà été montrés. La courbe en cloche montre 150 expériences, et ce que nous regardons c’est la différence entre les lobes frontaux droits et gauche. En résumé, les gens qui ont une activité plus intense du côté droit du cortex préfrontalsont plus déprimés, effacés — ils ne font pas état de beaucoup d’affects positifs. C’est l’opposé côté gauche : plus de tendance à altruisme, au bonheur, à la communication, à la curiosité et ainsi de suite. Donc il y a un état de base pour les gens. Et il peut aussi être changé. Si vous voyez un film drôle, vous virez du coté gauche. Si vous être heureux à propos de quelque chose, vous allez encore plus à gauche. Si vous avez un accès de dépression, vous virez du côté droit. Voilà, le -0,5 c’est l’écart type standard d’un méditant qui a médité sur la compassion. C’est quelque chose complément en dehors de la courbe gaussienne.

Bref, je n’ai pas le temps de rentrer dans le détail de tous les résultats scientifiques. Avec un peu de chance, ils vont sortir. Mais ils ont trouvé — après 3 heures et demies dans un IRM, c’est comme sortir d’un vaisseau spatial. Cela a aussi été démontré dans d’autres labos — par exemple, les laboratoires de Paul Ekman à Berkeley — que certains méditants sont capables, aussi, de contrôler leur réponse émotionnelle bien plus qu’on ne le pensait. Prenez l’exemple des expériences de surprise. Si vous faites asseoir quelqu’un avec tout ce fatras pour mesurer sa réponse physiologique, et qu’il y a une espèce de bombe qui explose, c’est une réaction si instinctive que, en 20 ans, ils n’avaient jamais vu quelqu’un ne pas sauter. Certains méditants, sans chercher à le stopper, mais simplement en étant complètement ouverts, en pensant que ce bang allait juste être un petit évènement comme une étoile filante, ils sont capables de ne pas bouger du tout.

Le but de tout ça n’est pas de montrer, disons, un espèce de cirque exposant des êtres exceptionnels qui peuvent sauter ou ce genre de chose. C’est juste pour dire que l’entrainement de l’esprit compte. Ce n’est pas juste un luxe. Ce n’est pas un cachet de vitamine supplémentaire pour l’âme ; c’est quelque chose qui va déterminer la qualité de chaque instant de nos vies. Nous sommes prêts à passer 15 ans de notre vie à apprendre à l’école. Nous aimons aller courir, faire du sport. Nous faisons toute sorte de choses pour rester beaux. Et pourtant nous passons étonnamment peu de temps à prendre son de ce qui compte le plus : la façon dont fonctionne notre esprit. Ce qui, encore une fois, est la chose ultime qui conditionne la qualité de notre ressenti.

Désormais, notre compassion est supposée active. C’est ce que nous essayons de faire ici et là.Juste cet exemple qui a lui seul vaut bien des explications. Cette femme avec une tuberculose osseuse, laissée seule dans une tente, allait mourir seule avec sa fille. Une an plus tard, la voilà.Différentes écoles et cliniques que nous avons ouvertes au Tibet.

Et je vous laisse simplement avec la beauté de ces regards qui traduisent plus de bonheur que tous les mots que je pourrais jamais employer. Et les moines bondissants du Tibet. (Rires) Des moines volants. Merci beaucoup.

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