Le bonheur a deux visages : l’expérience et le souvenir de l’expérience

A travers des exemples allant des vacances à la coloscopie, Daniel Kahneman, lauréat du prix Nobel et précurseur de l’économie comportementale, explique comment notre « moi de l’expérience » et notre « moi du souvenir » perçoivent le bonheur de façon différente.

 

Nous tombons facilement dans 3 pièges concernant le bonheur :

1) Nous rejetons la complexité en pensant que le bonheur est une notion simple que l’on peut servir à toutes les sauces.

2) Nous confondons le souvenir et l’expérience.

3) Le biais de focalisation : nous déformons l’importance des évènements qui affectent notre bien-être.

 

Il y a un moi qui expérimente dans l’instant présent. Il est capable de revivre le passé, mais, essentiellement,tout ce qu’il a, c’est le présent. C’est cet être qui expérimente dont le médecin s’approche et demande, « Ça fait mal si je vous touche là? » .

Et puis, il y a le moi qui se souvient, et c’est celui qui tient les comptes, et sauvegarde l’histoire de notre vie, et c’est lui dont le médecin s’approche et à qui il demande: « Comment vous sentiez-vous ces derniers jours? » ou « Comment s’est passé votre séjour en Albanie? », ou des choses du genre.

Ces 2 « moi » sont des entités différentes et les confondre est une des sources de la confusion (et de l’inefficacité) à atteindre le bonheur.

Le moi du souvenir raconte des histoires tandis que le moi de l’expérience vit sa vie dans la continuité.

Retenons que le présent psychologique a une durée de 3 secondes et que le moi du souvenir ne tient pratiquement pas compte du moi de l’expérience.

Le « moi du souvenir » fait bien plus que mémoriser et raconter des histoires. En réalité, c’est lui qui prend les décisions.

Et c’est lui qui provoque donc l’expérience. Le moi du souvenir est à l’origine du moi de l’expérience.

 

Ce qu’il est important de comprendre est que le bonheur de l’un est différent du bonheur de l’autre.

 

Comment optimiser les deux bonheurs ?

 

Voici mon interprétation des propos de Daniel Kahneman.

Il y a un moi qui est ancré dans le moment présent et un moi qui trie l’expérience et stocke nos souvenirs sous formes de films (façon story-telling).

L’un a une durée très courte (3 secondes), l’autre inclut une période de temps.

Le moi de l’expérience est positif car il ne se compare à rien. C’est un état de pleine conscience. Il est ancré dans le moment présent.

Le moi du souvenir revêt des émotions négatives ou positives.

Si un souvenir est associé à une émotion négative, le moi du souvenir influera sur le moi de l’expérience afin qu’il évite de reproduire l’expérience.

Pour être totalement heureux il est donc nécessaire de pratiquer de la manière suivante :

1) Prendre pleinement conscience du moment présent (et s’exercer à cela via la méditation)

2) Orienter notre attention sur les côtés positifs de nos expériences (c’est un véritable effort).

3) Ne pas hésiter à changer la perspective de nos souvenirs en les évoquant et en modifiant les sous-modalités (via des techniques PNL par exemple)

4) En supprimant ou substituant des souvenirs encombrants. Plutôt que d’augmenter l’aspect positif et diminuer l’aspect négatif de l’image d’un souvenir, faisons-la disparaître ou substituons-la avec une image qui nous convient mieux.

 

Ce qui est certain est que si notre moi du souvenir a une tendance dépressive, le moi de l’expérience ne se portera pas mieux puisque toutes les actions que nous entreprendrons seront biaisées.

L’histoire que nous nous racontons sur ce que nous avons vécu a donc une importance capitale. Cette histoire alimente notre inconscient qui dicte une grande partie de nos actes (conscients).

L’avantage est que nous tenons le stylo. A nous de choisir les meilleurs mots (ou images).

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