10 conseils pour aider les enfants à apprivoiser leurs peurs

La peur est une émotion fondamentale. La nier ou l’enfouir ne sert qu’à en augmenter l’intensité et à s’exposer au risque qu’elle surgisse plus tard avec encore plus d’intensité.

Pour les enfants, la peur est réelle. Nous nous devons de la respecter et de fournir les outils pour apprendre à l’écouter et à l’apprivoiser si elle devient trop envahissante.

ne plus crier sur les enfants

1) Poser des mots et localiser la peur : favoriser la pleine conscience.

La peur est à la fois une pensée et une sensation. Poser des mots dessus et ressentir la sensation dans le corps permet d’en diminuer l’affect.

Vous pouvez poser ces questions à votre enfant : « Que ressens-tu ? », « Où le ressens-tu ? »

Aidez-le en reformulant ce qu’il vous dit et en y insérant du vocabulaire qui représentera mieux son ressenti.

 

A ne pas faire : 

– lui poser trop de questions (préférez une écoute bienveillante à base de « je vois », « oui », « oh », « ha »,…)

– nier sa peur : « Mais non, tu n’as aucune raison d’avoir peur ! » « Sois courageux ! »

– l’humilier : « Il n’y a que les bébé qui ont peur ! » ‘ »Ton copain, n’a pas peur, lui. » « tu me fais honte ! Tu es le seul enfant à avoir peur comme ça !

– l’ignorer : « Sinon, tu veux manger quoi à midi ? »

 

2) Tenir un discours positif sur la peur et l’expliquer

Avoir peur est naturel. La peur est comme un voyant lumineux qui s’allume sur un tableau de bord qui nous alerte de dangers possibles et nous invite à faire attention. La peur est donc une protectrice. Elle a juste besoin qu’on la sécurise parfois !

 

3) Associer la peur et la joie

Les attractions d’une fête foraine, un toboggan rapide, de l’accro-branche, etc. sont d’excellents exercices pour apprendre à surmonter la peur et éprouver de la joie (et une décharge d’adrénaline selon l’activité). Cette alternance peur/joie aide à se débloquer.

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4) Changer l’image qui déclenche la peur

La peur peut se déclencher par une pensée qui prend la forme d’un mini-film mental ou d’une image. Ainsi, on peut montrer à l’enfant qu’il est possible de modifier ce mini-film et cette image pour les rendre moins impressionnants.

Voici comment :

« Je vois que le monstre dont tu as rêvé t’a vraiment effrayé. Et si il avait une voix très aigue comme celle d’un dessin animé ? A quoi ressemblerait-il avec une robe blanche avec des pois rouges ? Et si tu lui dessinais des moustaches ? Faisons rentrer le monstre dans un canon et envoyons-le sur une autre planète ! Et si tu buvais une potion qui te rendait dix fois plus grand et fort que le monstre, tu crois qu’il prendrait ses jambes à son cou ? »

 

5) Rationaliser :

La peur est-elle justifiée ? Pour le savoir, prenons une feuille et listons tout ce qui peut arriver. Voyons ensuite si c’est réaliste ou pas.

Cette approche rationnelle va permettre aux fonctions supérieures du cerveau de votre enfant de reprendre le dessus sur le cerveau d’en bas (et calmer l’amygdale) (voir cet article).

 

6) Confier vos propres peurs

Exprimer vos peurs et surtout les actions que vous menez pour les surmonter quand elles sont trop excessives est très important pour votre enfant. Vous êtes son modèle. Il vous imite et les émotions que vous ressentez, il les ressent aussi. Ce témoignage personnel permettra aussi à l’enfant d’appendre à raconter ses propres expériences et à acquérir du vocabulaire.

 

7) Dessiner la peur

Afin de nourrir l’imaginaire de l’enfant et lui faire comprendre le pouvoir qu’il possède sur les images qui s’affichent dans sa tête, organisez un concours du monstre le plus horrible, celui qui ferait le plus peur.

Une fois le dessin terminé, dites à l’enfant de se débarrasser de ce monstre en utilisant la manière qui lui convient parmi celles-ci  en récitant une formule magique comme « C’en est fini de toi ! Je suis plus fort que toi ! »:

– déchirer la feuille en mille morceaux

– recouvrir le monstre de peinture chatoyante

– gommer le monstre

– lui dessiner des habits amusants

– tremper le dessin dans l’eau pour qu’il se dissolve

 

Autre manière d’illustrer cette idée de maitriser la peur : faites un concours d’ombres chinoises pour construire le monstre le plus terrifiant avec l’ombres des mains sur un mur et transformez-les en lapins ou autre animal inoffensif.

Ce jeu est aussi l’occasion de s’amuser à faire peur, une association d’idées efficace ! Ci-dessous, photo du livre « Que font les monstres quand ils ne se cachent pas dans l’ombre ?« .

 

8) S’entrainer à la peur :

Les histoires lues ou entendues  ainsi que les films d’animation ( comme vice-versa ou Monstres & compagnie) permettent à l’enfant de se familiariser avec la peur. Laissez-lui choisir les livres qu’il préfère et remarquez (sans juger) son intention. « Je vois que tu as emprunté ce livre sur la peur. Tu pourras me raconter ? ». Le fait de raconter organise les pensées de votre enfant et diminue l’affect des expériences. Je vous conseille de l’entrainer à devenir un conteur de ses aventures quotidiennes ! 🙂

 

9) Les encouragements et le renforcement de la confiance en soi

La peur peut naitre d’un déficit de confiance en soi. Il est donc important pour l’enfant de s’entendre dire par ses parents « Je crois en toi », « Tu es capable » ou encore « Je vais te raconter comment tu as réussi à apprendre à faire du vélo malgré ta peur. »

 

10) Le talisman et la formule magique

Le talisman est une manière de mobiliser l’attention de votre enfant sur sa force intérieure. Ainsi, invitez-le à choisir une « pierre de la chance », un bracelet ou encore une carte qu’il gardera sur lui. C’est spirituel et efficace. Vous pouvez associer cette démarche à l’adoption d’une formule puissante autant que « magique » : « Donnez-moi la force ! » « Peur à la noix, je n’ai pas besoin de toi ! » (extraits de « paroles de fées et d’enchanteurs »)

PEURS

 

Outils :

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  • Les histoires du soir : voici une sélection de livres pour apprivoiser la peur.

Balthazar n’a pas peur du noir.

L’ogre qui avait peur des enfants.

La peur de Catherine Dolto.

Que font les monstres quand ils ne se cachent pas dans l’ombre ?

la peur

Balthazar n'a pas peur du noir
l'ogre qui avait peur des enfants

 

que font les monstres

des livres pour lutter contre la peur du noir chez les 3/5 ans.

 

 

  • La méditation : elle aidera l’enfant à observer ses pensées et à focaliser son attention.

Calme et attentif comme une grenouille est le meilleur choix.

calme et attentif comme une grenouille

  • Un livre d’activités pour gérer les émotions (3 à 10 ans):

gestions des émotions

 

 

 

Nous travaillons en ce moment sur un ebook à propos de la parentalité « épanouie ».

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