Soucis, obsessions, pulsions, anxiété et mauvaises habitudes : comment s’en débarrasser grâce à la neuroplasticité

Grâce au livre de Norman Doidge, « les étonnants pouvoirs de transformation du cerveau », vous allez comprendre comment vous débarrasser de soucis, d’obsessions, de pulsions, de T.O.C. ou encore de mauvaises habitudes.

Dans cette phrase, le mot « comprendre » est essentiel car l’auteur, en s’appuyant sur la neuroplasticité de notre cerveau, nous fournit le mode d’emploi de nos mécanisme neuronaux.

 

Commençons avec le scénario suivant : nous venons de commettre une erreur.

Dans un mode de fonctionnement « normal », nous avons d’abord la sensation d’avoir commis cette erreur (une sorte d’intuition) qui se transforme progressivement en inquiétude. Cette inquiétude est l’alerte qui nous pousse à déceler l’erreur et à la corriger. Dès que la correction est effective, un mécanisme cérébral automatique nous permet de passer à la pensée ou à l’activité suivante. Le sentiment de malaise et l’inquiétude s’estompent.

 

Le mode de fonctionnement mental d’une personne anxieuse est différent. Elle ne parvient pas à « tourner la page » même si l’erreur est corrigée. L’anxiété demeure et s’amplifie même avec le poids de la culpabilité et des ruminations mentales.

 

La scanographie de notre cerveau a révélé 3 parties distinctes impliquées dans les obsessions. C’est là que se trouve la clé de la résolution de ce dysfonctionnement. Car, c’est la bonne nouvelle, on peut guérir de troubles obsessionnels grâce aux capacités de notre cerveau.

 

Le cortex orbito-frontal s’active quand nous détectons les erreurs, créant un malaise annonciateur de l’erreur. Il envoie ensuite un signal à la circonvolution du corps calleux (ou cingulum). Ce Cingulum envoie ensuite des signaux vers l’intestin et le coeur. C’est à ce moment que nous ressentons l’inquiétude qui va entrainer la correction de l’erreur.

Le mécanisme automatique est dans le noyau caudé (Caudate Nucleus). C’est lui qui permet de passer d’une pensée à l’autre. Ce noyau est visqueux pour les individus qui souffrent de troubles obsessionnels compulsifs (T.O.C.). Cette viscosité le rend inefficace.

D’ailleurs, chez les patients sujets aux T.O.C., les 3 parties du cerveau citées plus haut sont hyperactives. Le dysfonctionnement du noyau caudé déclenche en effet des « boucles » incessantes, alimentées en permanence par les signaux électriques envoyés par le cortex orbito-frontal et le cingulum.

Ce dysfonctionnement du noyau caudé peut être d’origine génétique ou infectieux. L’apprentissage joue aussi un rôle dans son développement.

 

Le docteur Jeffrey M. Schwartz, psychiatre à l’université de Californie a trouvé une parade à ce problème en changeant le chemin neuronal utilisé. Les résultats positifs obtenus ont été vérifiés scientifiquement. Cela demande de s’entraîner à pratiquer la méthode suivante en deux étapes.

Etape 1 : renommer l’état dans lequel la personne se trouve. Cela consiste à identifier le comportement obsessionnel et à le nommer comme tel. « Je suis en train de vivre un épisode obsessionnel ». Puis d’imaginer les 3 engrenages décrits plus haut en tenant compte qu’il y a effectivement une erreur au niveau de noyau caudé. Ce travail de verbalisation et d’imagination permet de sortir du schéma automatique de rumination et d’obsession.

Etape 2 : dès lors que la personne a compris que ses soucis sont le symptôme de ses troubles, elle doit immédiatement porter son attention sur une activité positive, saine, joyeuse comme chanter, jouer d’un instrument de musique, peindre, écrire, bricoler, parler avec quelqu’un que nous aimons, planifier un voyage, écouter une musique, etc. pendant quelques minutes.  Il est essentiel de faire quelque chose pour stimuler les connexions neuronales en charge des pensées de substitution.

 

A force de répéter ces deux étapes en pleine conscience, le schéma automatique des obsessions disparait car les transmissions neuronales se réparent.

Testé et approuvé ici avec une obsession de contrôler 5 fois ( en comptant) la fermeture de la porte d’entrée de peur de la laisser ouverte en partant. Maintenant, je ferme et je ne m’en préoccupe plus. 🙂

 

Source : « Les étonnants pouvoirs de transformation du cerveau » de Norman Doidge

 

 

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