Les 6 façons d’écouter les émotions de l’enfant
Je tenais à évoquer avec vous les différents scénarios que vous pouvez rencontrer dans l’écoute des émotions de votre enfant.
Ils sont issus du livre Parents épanouis, enfants épanouis d’Adele Faber et Elaine Mazlish.
A quoi servent les émotions ?
Les émotions sont là pour nous guider. Ce sont des voyants lumineux sur notre tableau de bord personnel. C’est pour cette raison qu’il y a plus d’émotions désagréables qu’agréables.
Dans une voiture, ce sont les voyants rouges qui nous alertent et nous protègent. Il en est ainsi également pour les êtres humains.
Chaque émotion est donc utile. Savoir les reconnaitre et les exprimer est un premier pas vers la solution (la réponse au besoin caché derrière l’émotion).
Une émotion est un fait réel pour l’enfant.
Comme nous l’avons vu de nombreuses fois, la réalité commune à tous n’existe pas. Nous sommes sans cesse dans une interprétation de ce que nous envoient nos sens.
Le cerveau ne fait d’ailleurs aucune différence entre ce que nous imaginons et ce que nous vivons.
Partant de ces principes, il est évident que les émotions de l’enfant constituent sa réalité.
Les nier serait donc nier sa réalité…
A l’inverse, si nous identifions et acceptons leurs sentiments, les enfants prennent davantage contact avec ce qu’ils ressentent et se font ainsi bien plus confiance. Leur tableau de bord personnel est fiable !
Je rajouterai que cette écoute et cette acceptation leur évite d’éprouver des sentiments de culpabilité, de honte et diminue fortement leurs pensées parasites (et leurs ruminations mentales). De plus, l’expression des émotions empêche qu’elles ne fermentent pour ressortir avec plus de dégâts plus tard (voir cet article).
Retenons ceci : Ne nions pas ce que ressentent nos enfants. C’est leur réalité. Respectons-la et donnons-leur des outils pour gérer leurs émotions et s’épanouir.
Comment le dire à votre enfant :
« Tes émotions sont normales et utiles. Les émotions ont permis à l’humanité de survivre face aux dangers (peur), de construire (joie), de se rapprocher de nos pairs (tristesse). »
« Elles sont comme des voyants lumineux sur le tableau de bord d’une voiture. »
« Les émotions s’expriment dans notre corps et sur notre visage. Faisons un jeu si tu veux bien : souris pendant 30 seconde. Quelle émotion ressens-tu ? Où la ressens-tu sur ton corps ? (pour vous aider et illustrer vos propos, utilisez la cartographie des émotions). »
Autre conseil : regardez avec votre enfant cette vidéo qui explique le fonctionnement des émotions et parlez-en avec lui après.
Les expressions à éviter :
« Mais non, il n’y a pas lieu d’avoir peur ! ».
« Allez, vas-y, tu n’es pas un bébé quand même ? ».
« C’est bizarre, tout le monde aime ce parfum sauf toi ».
« Arrête de pleurer ! »
Les 6 variations dans l’écoute des émotions de l’enfant.
Variation 1
Chez certains enfants, le besoin d’être entendu dépasse la capacité d’écoute de leurs parents. Il est alors nécessaire de trouver une façon de terminer un échange tout en montrant à l’enfant que nous sommes sensibles à ce qu’il vit.
Pour cela, donnez des preuves de votre écoute en reformulant ce que vous avez entendu, sans juger :
« Je comprends que cette situation t’attriste. »
« Je vois que cette affaire te tient vraiment à coeur. »
« Je constate que… »
Puis indiquez que vous ne pouvez écouter plus longtemps (car vous avez à faire) mais que le message est enregistré et compris. Remerciez votre enfant de vous l’avoir confié.
Variation 2 :
Dans le livre, une autre situation est évoquée : celle où l’enfant est insultant envers ses parents ou s’il s’exprime avec vulgarité.
Par exemple :
Si votre enfant vous dit :
« mon enseignant est un trou-du-cul ! »
« je voudrais que tu meures ! »
Dans ce cas, soyez ferme :
« C’est inacceptable ! Je peux comprendre que tu sois fâché(e), mais tu devras trouver une autre façon de m’en parler. Maintenant, j’aimerais rester seul(e) pour la prochaine heure. Cela te permettra de réfléchir. »
Cette manière de procéder est l’équivalent d’un « stop » à l’effusion d’irrespect. De plus, l’enfant comprendra qu’il a enfreint les règles familiales (que vous aurez pris soin d’établir en collaboration avec lui et d’afficher).
Cette règle peut être « Il y a toujours plusieurs façons de s’exprimer. Nous choisirons toujours celle qui ne blessera pas autrui. »
Je vous conseille aussi d’apprendre à votre enfant à s’excuser (lisez cet article). Cela lui permettra de développer notamment son empathie.
Variation 3 :
Faire un cadeau symbolique a des effets très positifs sur la détresse d’un enfant.
Notez qu’il ne s’agit pas d’une démarche matérialiste ou d’un quelconque chantage du style « si tu arrêtes de pleurer, tu auras… ».
Ce cadeau symbolique n’est pas annoncé à l’enfant.
Dans le livre, l’exemple donné est parlant :
Un enfant de 5 ans dit à sa mère en pleurant : « Maman aime tous les autres plus que moi. »
Celle-ci a entouré d’un bras son enfant et lui a répondu :
« Tu ne te sens pas aimé ? Ce n’est pas agréable de vivre ce sentiment, pas du tout. Je pense que c’est un bon moment pour s’embrasser et boire un bon chocolat chaud. »
Cela réchauffe le coeur de l’enfant, littéralement !
Quelques idées de cadeau :
– un stylo, un crayon, une gomme.
– un ballon.
– un dessin.
– un chocolat chaud.
etc.
Variation 4 :
J’aime beaucoup cette variation que je pratique régulièrement avec mon fils : l’exutoire créatif.
Haim Ginott disait qu’on devait avoir à sa disposition une surabondance de matériel artistique dans la maison : stylo, crayons, peinture, papier, cartons, tableaux noirs, boites, pâte à modeler…
Ainsi, l’enfant pourra exprimer ses émotions sous forme de dessins ou encore de mots.
De la même manière, si votre enfant ne sait pas écrire, vous pouvez parfaitement jouer les secrétaires ! Ecrivez sur une feuille les propos exacts de votre enfant et relisez-lui.
Cette astuce est géniale car elle fait comprendre à l’enfant qu’il est écouté, que ses paroles comptent et cela lui permet de diminuer l’affect en s’écoutant penser.
Variation 5 :
Aussi étonnant que cela puisse paraître, il est parfois préférable de ne pas comprendre ce qu’un enfant ressent. Haim Ginott nomme cela « laisser à chaque enfant un espace dans son âme à lui. »
Gardez cependant une attitude ouverte et dites à votre enfant que vous êtes là pour lui s’il a besoin de parler.
Variation 6 :
Les messages fortifiants sont des moyens de mobiliser les forces pour surmonter les épreuves. Ces messages sont à délivrer après avoir accepté le ressenti de l’enfant.
« Oui c’est dur. Oui, c’est difficile. Je respecte et j’ai confiance en tes capacités à trouver un moyen de t’en sortir. »
« Tu as surmonté d’autres épreuves dans le passé. Celle-ci semble difficile mais je suis sûr que le temps, l’énergie et la méthode que tu emploieras te permettront de réussir à nouveau. »
Pour compléter cette sixième variation et vous inspirer, voici les expressions pour renforcer la confiance en soi de votre enfant.
Source :
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