La machine à raconter des histoires

Quand on demande à un enfant de raconter une histoire, on l’exerce à mettre de l’ordre dans ses pensées, à adopter plusieurs perspectives et à poser des mots sur ses émotions. Si en plus on l’habitue à décrire les évènements positifs ou à imaginer une fin heureuse, il acquiert de la force et de l’optimisme pour trouver des solutions à ses problèmes.

Autre pouvoir du récit : il permet de réécrire les souvenirs. En effet, lorsqu’on rappelle consciemment un souvenir, il est possible d’en modifier les émotions associées par un jeu de réinterprétation « à notre avantage ». Le souvenir et son affect sont alors modifiés dans notre mémoire.

Enfin, raconter des histoires permet de développer son empathie. En effet, il est toujours intéressant de se demander comment les autres ressentent et parlent de leurs expériences.

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Le « réel »

« La machine à raconter des histoires part d’une histoire réelle, enfin, de « notre » réel. En effet, la maitresse ou un copain d’une autre classe ne ressentira peut-être pas les mêmes émotions que moi et n’aura pas les mêmes éléments pour réfléchir sur une même situation. Chacun a un point de vue différent basé sur son éducation, ses croyances, son passé, la nature de son intelligence (voir les intelligences multiples), sa personnalité, ses goûts, etc. C’est ce qui fait la richesse du monde !

Une chose est sûre. Il est possible de raconter une histoire en souriant et la raconter en pleurant ou encore en se glissant dans la peau d’un autre. Nous n’emploierons pas les mêmes mots. »

 

Faisons un test  :

Donnez ces consignes à votre enfant :

« Baisse la tête et les yeux pendant une minute. Laisse retomber tes épaules. Dis « je suis nul » ou pense à un souvenir triste.

Puis raconte un évènement de ta journée.

 

Maintenant, tiens-toi droit, souris et saute 5 fois sur place. Dis « La vie est belle » avec emphase. Regarde une photo qui évoque un instant de joie. Raconte le même évènement que tout-à-l’heure.

Ressens-tu la même chose et tes histoires sont-elles différentes ?

 

Maintenant, imagine-toi à la place de ton copain Mathis. Comment aurait-il raconté l’histoire selon toi. »

 

Cet exercice a pour but de montrer qu’un même évènement peut s’interpréter différemment.

De plus, notre humeur du moment peut aussi transformer notre ressenti passé et les mots que nous emploierons.

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Raconte-moi ta journée !

Pour motiver un enfant à raconter sa journée, il suffit de lui demander…enfin, ce n’est pas si simple car raconter une histoire est un art qui se travaille.

Cette phrase fait cependant des miracles :

« J’aimerais beaucoup que tu me racontes ta journée. Quels ont été des évènements préférées ? »

Nous pouvons aussi continuer le « guidage » en demandant :

« Quelles sont les émotions que tu as ressenties ? »

 

Lorsque le récit est engagé, ne le coupez pas. Accompagnez votre écoute avec des « ho », « ah », « je vois ». Cela est suffisant.

Si votre enfant bloque, reformulez la phrase qu’il vient de dire en ajoutant/remplaçant quelques mots qui conviendraient mieux à ses pensées et ses émotions. Cette astuces lui permettra d’acquérir de plus en plus de vocabulaire adéquat et fluidifiera son expression. C’est libérateur.

 

A éviter absolument : ne niez pas ses émotions, n’essayez pas d’imposer votre point de vue ou « votre » réalité, ne vous moquez pas, de comparez pas.

 

Les questions clés du récit

Ce sont les questions que l’enfant doit se poser pour raconter son histoire. Elles permettent d’organiser les pensées autant que le récit. De plus, elles transforment le souvenir et l’affect associé.

 

Quand est-ce que cela est arrivé ?

Que s’est-il passé ? Quel(s) évènement(s) vas-tu raconter ?

Qui était là ? 

Où est-ce que cela s’est déroulé ?

Qu’as-tu ressenti ? Quelles émotions ?

L’histoire est-elle finie ou reste-t-elle à écrire ? Quel va être le rebondissement ?

Quelle serait la meilleure fin possible ?

Que vas-tu faire ?

As-tu besoin de l’aide de quelqu’un ?

 

L’entrainement à la réinterprétation :

Afin d’aider un enfant à construire une interprétation différente d’une histoire, vous pouvez lui poser les questions suivantes :

Selon toi, comment aurait réagi ton copain/ta copine/… Qu’est-ce qu’elle/il aurait pensé/ressenti ? 

Y a-t-il un élément marrant dans cette histoire ?

Se peut-il que l’une des personnes de ton histoire soit de mauvaise humeur aujourd’hui pour avoir réagi ainsi ?

Etiez-vous plusieurs à être concernés ?

Imaginons que le pire se produise,  quelles seraient les conséquences ? Serait-ce si grave ?

Et si tu racontais ton histoire avec ton coeur ?

 

Les solutions :

Ces questions orienteront l’attention sur les solutions.

 

Comment réparer ? 

Quelle serait la solution la plus folle à ce problème ?

A quelles solutions penses-tu ?

Comment réagirait ton héros préféré ?

Ne peux-tu pas utiliser une des stratégies qui a fonctionné dans une autre expérience ?

Que te dit ton coeur ? 

 

Activez l’imagination et l’humour avec l’improbable histoire

Je me sers de dès comme ceux-ci pour débloquer un récit ou trouver des solutions. L’association imagination + humeur fait des miracles. De plus, cela apprend l’improvisation.

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Les règles sont les suivantes :

Si une histoire est « inracontable », insérons à l’intérieur un élément improbable, voire magique.

Exemple : un bonbon qui donnerait une force surhumaine.

Que se passerait-il une fois doté de ces super-pouvoirs ?

 

Je laisse le choix à mon fils du nombre de dés pour créer l’histoire improbable.

L’aspect ludique et imaginatif déclenche des émotions positives qui donnent accès à des pistes de réflexion et d’action pour l’enfant.

 

L’outil que je vous propose :

Voici le mode de fonctionnement de la machine à raconter des histoire (mais pas des mensonges).

A télécharger ici au format PDF. machine à raconter des histoire

 

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Dernier conseil :

Lisez et incitez votre enfant à lire beaucoup.

A force, il pourrait bien devenir écrivain. 🙂

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