Neurobiologie et éducation : un fabuleux discours à écouter

Je vous invite à régarder une conférence qui ne vous laissera pas indifférent.

L’orateur est le Dr Gerald Hüther. Il dirige le département de recherche fondamentale de neurobiologie du Centre Hospitalier Universitaire psychiatrique de l’université de Göttingen et le centre de recherche préventive de neurobiologie de l’université de Göttingen et Mannheim/Heidelberg.

Ce que j’ai noté :

Nous transmettons inconsciemment à nos proches (et par conséquent à nos enfants) des schémas de pensée issus de notre éducation et de notre vécu.

Les bébés comprennent et reconnaissent l’empathie et l’altruisme dès leur naissance. Ces valeurs leur plaisent.

C’est au cours de la croissance que l’égocentrisme et le consumérisme commencent à s’immiscer.

C’est ce que démontre l’expérience relatée par le Dr Hüther. Vers 6 mois, les enfants portent tous leur choix sur un personnage aidant après avoir assisté à trois scènes où un bonhomme jaune est aidé par un bonhomme vert et repoussé par un bonhomme bleu.

Vers l’âge de 1 an, la question est de nouveau posée aux enfants après diffusion des scènes. Là, 10 à 20% choisissent le bonhomme bleu (qui n’aident pas le bonhomme jaune).

D’où provient ce basculement d’opinion sachant que les enfants ne savent pas encore parler ? De l’imitation après observation d’un schéma où au moins un membre de la famille agit ainsi… Nos enfants deviennent comme nous ! C’est une information majeure à assimiler !

 

La deuxième information primordiale est que les enfants naissent avec une grande ouverture d’esprit du fait de la structure de leur cerveau, du foisonnement neuronal et de la plasticité cérébrale. Le cerveau est équipé (même trop au début de la vie) pour apprendre, découvrir, s’adapter.

 

Le lien et la croissance

Tous les enfants connaissent, et ce même avant leur naissance, deux expériences essentielles :

  • la croissance : elle provient de l’expérience et est permise par la curiosité (qui utilise des transmetteurs tels que la dopamine). Ainsi, l’enfant a l’espoir d’apprendre dans le but de se développer et de devenir autonome (et libre). Il se nourrit de stimulations, est guidé par la joie et l’enthousiasme.
  • le lien affectif : le système d’attachement pré-installé avant la naissance se renforce grâce aux soins, aux contacts, à l’empathie.

Ces deux expériences sont la base de l’évolution lors des premières années de vie. Et c’est ainsi que les enfants s’enthousiasment et s’épanouissent… Lorsque ces besoins font défaut, les enfants cherchent des solutions de substitution que leur « offre » la société consumériste, validées par les parents qui les ont acceptées et admises. C’est cette insatisfaction des besoins qui alimente l’économie.

 

Mon avis

Cette conférence réveille car elle permet de comprendre comment fonctionne majoritairement la société actuelle et le mal-être qui s’y est installé (il n’y a jamais eu autant de dépressions). Elle invite à revenir à plus de simplicité. A prôner l’être plutôt que l’avoir. A écouter nos émotions et nos besoins en éloignant notre attention des discours hypnotiques des médias et des marques. A agir en écoutant notre joie, en pleine conscience. A contribuer à l’enfance heureuse de nos enfants afin qu’ils ne cherchent pas, en grandissant, à trouver des substituts illusoires, des morceaux de bonheur virtuel,…

Nous, parents, sommes des modèles qui devons remettre en questions nos propres schémas et ré-introduire le vrai bonheur au centre de nos vies.

 

Sous-titres et mise en ligne ©André Stern

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