Pour réussir, le QI ne suffit pas : nous avons de multiples intelligences
Comme l’écrit Isabelle Filliozat, pour réussir, le QI ne suffit pas. Ce qui fait la différence, ce ne sont pas seulement nos compétences techniques, mais nos capacités à gérer nos affects et à communiquer.
En 1905 à Paris, fut présentée la première échelle métrique de mesure de l’intelligence : l’échelle de Binet-Simon, du nom de leurs créateurs Alfred Binet et Théodore Simon.
Cette échelle avait pour but de mesurer le développement de l’intelligence (au sens de cognition) des enfants en fonction de l’âge (âge mental). Dans les années suivantes, Alfred Binet proposera des améliorations. Ce travail sera le point de départ de nombreux autres tests, en particulier le QI.
En 1912, William Stern, inspiré par les travaux de Binet, présente la notion de Quotient Intellectuel aux Etats Unis.
Il est calculé ainsi : âge mental/âge réel X 100 .
Les tests de QI sont des exercices scolaires et arbitraires. Ils évaluent la maitrise du langage et la logique mathématique, sur lesquels les examens scolaires portent eux aussi comme l’indique Isabelle Filliozat.
De plus, les tests sont biaisés socialement. Le QI ne mesure pas l’intelligence mais le conformisme social.
Nous faisons donc fausse route en réduisant l’intelligence à un test verbal et logico-mathématique.
https://youtu.be/0vzDEcsdG6E
La vérité se situe dans l’intelligence multiple
En 1983, Howard Gardner publia son livre Frames of Mind : the theory of multiple intelligence (Les formes de l’intelligence aux éditions Odile Jacob).
Il y présenta non pas une mais 7 formes d’intelligence (d’autres ont fait leur apparition depuis).
1) L’intelligence logico-mathématique : c’est ce que nous appelons QI
Les personnes qui ont une intelligence logico-mathématique développée possèdent la capacité de calculer, de mesurer, de faire preuve de logique et de résoudre des problèmes mathématiques et scientifiques. Elles analysent les causes et les conséquences d’un phénomène ou d’une action et sont capables d’expliquer le pourquoi des choses. Elles ont aussi tendance à catégoriser et à ordonner les objets. Elles aiment les chiffres, l’analyse et le raisonnement.
Il existe une dimension non verbale et abstraite dans cette intelligence car des solutions peuvent être anticipées avant d’être démontrées.
Plusieurs moyens existent pour tester et développer ce type d’intelligence, généralement qualifiée de quotient intellectuel :
mots croisés, casse-tête, puzzles, jeux de stratégie (exemple : Monopoly, échecs), jeux de cartes demandant une logique précise, jeux de déduction (exemple : Cluedo), etc..
2) L’intelligence spatiale
L’intelligence spatiale permet à la personne d’utiliser des capacités intellectuelles spécifiques pour avoir mentalement une représentation spatiale du monde. Les Amérindiens voyagent en forêt à l’aide de leur représentation mentale du terrain. Ils visualisent des points de repère : cours d’eau, lacs, types de végétation, montagnes… et s’en servent pour progresser ; des navigateurs autochtones font de même et naviguent sans instrument dans certaines îles du Pacifique.
Toute activité qui demande de résoudre des problèmes et de créer dans le domaine visio-spatial exige l’utilisation de ce type de capacités intellectuelles. Les géographes, les peintres, les dessinateurs de mode, les architectes, les dessinateurs industriels, les pilotes d’aéronefs (avions, hélicoptères) pilotes d’engins mécaniques (Moto, F1, rallye, karting), les photographes, les caméramans, les adeptes de courses d’orientations, chirurgiens, dentistes, radiologues mettent à profit ce potentiel intellectuel.
3) L’intelligence interpersonnelle
L’intelligence interpersonnelle (ou sociale) permet à l’individu d’agir et de réagir avec les autres de façon correcte et adaptée. Elle l’amène à constater les différences et nuances de tempérament, de caractère, de motifs d’action entre les personnes. Elle permet l’empathie, la coopération, la tolérance. Elle permet de détecter les intentions de quelqu’un sans qu’elles soient avouées. Cette intelligence permet de résoudre des problèmes liés à nos relations avec les autres ; elle nous permet de comprendre et de générer des solutions valables pour les aider. Les personnalités charismatiques ont toutes une intelligence interpersonnelle très élevé.
Dans les sociétés primitives, l’organisation sociale était importante, la chasse nécessitait la collaboration et la participation du clan. Les groupes gravitaient autour d’un chef qui en assurait la solidarité et la cohésion. Actuellement, cette aptitude à comprendre les autres de façon correcte est propre aux professions de politicien, commerçant, enseignant, manager d’équipe et guide spirituel.
4) L’intelligence corporelle-kinesthésique
L’intelligence kinesthésique est la capacité d’utiliser son corps pour exprimer une idée ou un sentiment ou réaliser une activité physique donnée. Elle est particulièrement utilisée par les professions de danseur, d’athlète, de chirurgien et d’artisan. L’ancien joueur de hockey Mario Lemieux en était un bon exemple; on disait de lui qu’il faisait des feintes et des passes intelligentes. Il existe donc un potentiel intellectuel, qui permet par exemple, au joueur de basket-ball de calculer la hauteur, la force et l’effet du lancer au panier. Le cerveau anticipe le point d’arrivée du ballon et met en branle une série de mouvements pour résoudre le problème. Les possibilités de création et d’expression de ses émotions par le corps montrent la présence d’un potentiel intellectuel à ce niveau.
5) L’intelligence verbo-linguistique
C’est l’aptitude à penser avec des mots et à employer le langage pour exprimer ou saisir des idées complexes. On la retrouve chez les écrivains et les poètes, les traducteurs et les interprètes. C’est l’intelligence la plus mise en avant et utilisée à l’école (avec l’intelligence logico-mathématique).
L’intelligence verbo-linguistique (ou verbale) consiste à utiliser le langage pour comprendre les autres et pour exprimer ce que l’on pense. Tout comme l’intelligence logico-mathématique, on la mesure dans les tests de QI. Elle permet l’utilisation de la langue maternelle, mais aussi d’autres langues. C’est aussi l’intelligence des sons, car les mots sont des ensembles de sons. Les personnes auditives ont ainsi beaucoup plus de facilité à entendre des mots que de voir et de retenir des images. Tous les individus qui manipulent le langage à l’écrit ou à l’oral utilisent l’intelligence linguistique : orateurs, avocats, poètes, écrivains, mais aussi les personnes qui ont à lire et à parler dans leur domaine respectif pour résoudre des problèmes, créer et comprendre. Victor Hugo maîtrisait à merveille ce type d’intelligence.
6) L’intelligence intra-personnelle
L’intelligence intrapersonnelle permet de se former une représentation de soi précise et fidèle et de l’utiliser efficacement dans la vie. Elle sollicite plus le champ des représentations et des images que celui du langage. Il s’agit de la capacité à décrypter ses propres émotions, à rester ouvert à ses besoins et à ses désirs. C’est l’intelligence de l’introspection, de la psychologie analytique. Elle permet d’anticiper sur ses comportements en fonction de la bonne connaissance de soi. Il est possible mais pas systématique, qu’une personne ayant une grande intelligence intrapersonnelle, soit qualifiée par son entourage de personne égocentrique.
Ces personnes sont intuitives, elles ont le sens de l’auto critique, aiment apprendre et s’améliorer.
7) L’intelligence musicale-rythmique
L’intelligence musicale constitue l’aptitude à penser en rythme et en mélodies, de reconnaître des modèles musicaux, de les interpréter et d’en créer.
Les musiciens possède celle-ci, plus ou moins développée, selon les études musicales. Il reste cependant des exceptions, des personnes ayant développé cette intelligence musicale-rythmique sans aucune aide, souvent suite à une enfance aux côtés de personnes douées musicalement.
8) L’intelligence naturaliste-écologiste
« L’intelligence naturaliste, qui permet de classer les objets, et de les différencier en catégories. Très sollicitée chez les zoologistes, botanistes, archéologues » tel Darwin. « C’est l’intelligence qui permet d’être sensible à ce qui est vivant ou de comprendre l’environnement dans lequel l’homme évolue. C’est la capacité d’apprécier, de reconnaître et de classer la faune, la flore et le monde minéral Cette capacité s’applique aussi, par extension, à l’univers culturel qu’il permet d’interpréter ».
9) L’intelligence existentielle
L’intelligence existentielle, ou intelligence spirituelle, chez Howard Gardner, se définit par l’aptitude à se questionner sur le sens et l’origine des choses (Winston Churchill). C’est la capacité à penser nos origines et notre destinée. Cette intelligence spirituelle, existentielle ou morale est encore définie comme l’aptitude à se situer par rapport aux limites cosmiques (l’infiniment grand et l’infiniment petit) ou à édicter des règles ou des comportements en rapport aux domaines de la vie.
Il est à noter que Howard Gardner ne définit celle-ci que comme la « huitième et demi », et non comme une intelligence à part entière.
L’intelligence émotionnelle
L’intelligence émotionnelle a été introduite par Daniel Goleman. Il s’agit de la somme de l’intelligence interpersonnelle et intrapersonnelle.
Elle est beaucoup plus importante pour la société que le simple QI car elle est profondément humaine.
Elle comprend les compétences telles que :
La capacité à se motiver et de persévérer malgré l’adversité et les frustrations ; le contrôle de ses impulsions, et la capacité de différer une satisfaction ; la capacité de de réguler son humeur et d’empêcher la détresse d’altérer ses facultés de raisonnement ; l’empathie ; l’espoir.
Des thèmes sur lesquels nous nous appuyons sur anti-deprime.com. 🙂
Isabelle Filliozat lui a consacré son ouvrage « L’intelligence du coeur » dont nous parlerons très bientôt.
Source :
L’intelligence du coeur d’Isabelle Filliozat
Les formes de l’intelligence de Howard Gardner
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