Les bébés assimilent plus d’informations qu’on ne pourrait le croire
Les nourrissons distinguent les êtres vivants des objets inanimés, selon une étude de l’Université Concordia.
L’étude portait sur 350 enfants âgés de 10, 12, 16 et 20 mois. Le but était d’évaluer si ces bébés saisissaient la différence entre la trajectoire de mouvements d’animaux et d’objets.
Comme les jeunes participants ne pouvaient pas s’exprimer par la parole, les chercheuses ont employé une méthode fondée sur le paradigme de « l’accoutumance visuelle », une technique qui consiste à mesurer combien de temps le bébé fixe des yeux un objet.
« On peut évaluer la connaissance que possède un nourrisson d’un phénomène donné en se fondant sur le laps de temps pendant lequel il l’observe », explique Rachel Baker. Cette ancienne doctorante de Concordia a collaboré au projet avec sa collègue Tamara Pettigrew ainsi que Diane Poulin‑Dubois, professeure au Département de psychologie et membre du Centre de recherche en développement humain. « En effet, poursuit-elle, les bébés s’intéressent plus longtemps aux choses nouvelles qu’à celles qui leur sont familières. »
Ainsi, des séquences animées d’un autobus ou d’une table sautant par-dessus un mur retenaient plus longtemps l’attention des tout-petits que des images des mêmes objets heurtant un mur. Le premier scénario était donc plus nouveau pour les sujets que le second. En revanche, les bébés s’intéressaient aussi longtemps à un chat sautant par‑dessus un mur qu’à un chat rebondissant après s’être buté contre une paroi. Dans leur esprit, les chats peuvent donc sauter et rebondir.
« Les nourrissons sont très intelligents, affirme Rachel Baker. Pour découvrir ce qu’ils savent, il faut être créatif et exploiter leurs comportements naturels. De cette façon, nous avons pu montrer que les bébés possèdent une certaine compréhension des animaux et des objets, même s’ils ne peuvent encore la formuler à l’aide de mots. »
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