Le rôle de l’attachement dans l’épanouissement des enfants à la maison comme à l’école.
« L’attachement est actif depuis le berceau jusqu’à la tombe » a écrit John Bowlby
Cet attachement est le garant de notre bien-être. Il s’installe dès la naissance et évolue tout au long de la vie en fonction des expériences et des prises de conscience.
Je vous invite à découvrir différentes informations qui nous mèneront de la définition de l’attachement à son application dans les salles de classe.
Bonne lecture.
Définition de l’attachement
Bowlby (1969) décrit l’attachement comme étant le produit des comportements qui ont pour objet la recherche et le maintien de la proximité d’une personne spécifique. C’est un besoin social primaire et inné d’entrer en relation avec autrui.
La fonction de l’attachement est pour Bowlby (1969) une fonction adaptative à la fois de protection et d’exploration. La mère, ou son substitut, constitue une base de sécurité pour son enfant. Le nouveau-né dispose d’un répertoire de comportements instinctifs, tels que s’accrocher, sucer, pleurer, sourire, qui vont pouvoir être utilisés au profit de l’attachement. Après 7 mois, une relation d’attachement, franche et sélective, à une personne privilégiée, s’établit. Bowlby (1969) parle alors de monotropisme, c’est-à-dire d’une seule et unique relation. via
La figure d’attachement (puis les figures d’attachement)
La figure d’attachement est la personne vers laquelle l’enfant dirigera ses comportements d’attachement.
Selon Bowlby (1969), la mère est en général la première personne pour tenir cette fonction. De nos jours, toute personne qui s’engage dans une interaction sociale avec l’enfant et qui sera capable de répondre à ses besoins sera susceptible de devenir une figure d’attachement.
A l’adolescence, même si les figures d’attachement principales sont les parents, l’enfant s’éloigne peu à peu au profit d’autres d’autres engagements affectifs (amis, groupes) et sexuels (amour). Cela peut entrainer de douloureux conflits de loyauté.
Chez l’adulte, les figures d’attachement évoluent et l’attachement aussi.
Les 4 types d’attachement (via)
Il existe 4 types d’attachement que l’on peut identifier en analysant les comportements :
Attachement sécure dont les comportements sont :
Autonomie, exploration facile de l’environnement, capacité d’attirer l’attention d’autrui et d’exprimer ses besoins
Attachement insécure évitant dont les comportements sont :
Pseudo indépendance, exploration facile de l’environnement, moins attentif à la sécurité, peu d’expression des affects, peu d’expression de ses besoins
Attachement insécure ambivalent-résistant dont les comportements sont :
Comportement de demandes incessantes, besoin d’être sécurisé sans être satisfait, hyper-expression des besoins
Attachement désorganisé dont les comportements sont :
Comportements chaotiques et instables, pas de soulagement de la détresse
Les conséquences d’un attachement insécure ou sécure (via)
Un enfant sécure :
- comprend qu’il est digne de soins et de l’affection des autres
- il développe une image positive de lui et des autres (et parvient à faire face aux aspects négatifs de lui-même)
- est disponible pour se conformer au cadre éducatif organisé par ses parents, ses enseignants,…
Un enfant insécure :
- n’est pas certain d’être digne d’être aimé
- développe une image plutôt négative ou trop positive de lui
- manque de confiance en lui
- peut avoir une image négative des autres (insécure évitant) ou une image positive des autres (insécure ambivalent)
- a des difficultés à gérer ses émotions désagréables
Peut-on passer d’un attachement sécure à insécure ? et inversement ?
Oui, la nature de l’attachement n’est pas acquise définitivement. Des expériences douloureuses, un manque de soutien, …peuvent faire basculer un attachement sécure en attachement insécure.
Et de la même manière, on peut passer d’un attachement insécure à sécure en côtoyant des personnes bienveillantes et aimantes, en pratiquant des activités épanouissantes ou en suivant une psychothérapie. On évoque la résilience.
L’attachement se transmet d’une génération à l’autre
La transmission intergénérationnelle se produit dans 68 à 80% des cas : la littérature a en effet mis en évidence un lien de correspondance intergénérationnelle important entre, d’une part, les types d’attachement du bébé à sa mère dans la situation étrange, et, d’autre part, les catégories de la mère dans l’entretien d’attachement. Les études sur ce sujet ont été rassemblées dans une méta-analyse (Van Ijzendoorn, 1995). Celle-ci indique, sur 661 dyades mère-bébé étudiées, une correspondance de 70% entre les catégories d’attachement maternelle et celles de l’enfant. via
L’attachement sécure offre une nouvelle approche de la scolarité
L’école réactive le système d’attachement pour l’élève comme pour l’enseignant.
En effet, pour l’enfant, la séparation avec les parents active le système d’attachement car l’enfant en a besoin pour pouvoir explorer sereinement.
S’il est sécure, l’adaptation à l’environnement scolaire est plus facile et l’enfant a une attitude positive face à l’apprentissage (curiosité, motivation).
S’il est insécure, l’enfant aura beaucoup moins de flexibilité et adoptera des comportements de retrait ou d’opposition.
La bonne nouvelle est que l’enfant peut s’appuyer sur une figure d’attachement globale dans le groupe que constitue la classe et, bien sûr, dans l’enseignant si celui-ci a une approche empathique et prodigue des soins.
C’est là que peut intervenir l’attachement même de cet enseignant. S’il est dans un attachement insécure, l’enseignant vivra positivement son expérience s’il se sent accepté des enfants (besoin de reconnaissance). En cas de difficultés avec les enfants, il active son système d’attachement (peur de l’abandon, colère) et devient plus strict.
L’attachement insécure de l’enseignant est un frein à l’empathie et à la reconnaissance des besoins et émotions des enfants.
Là, l’enseignant doit donc chercher du réconfort et du soutien auprès de ses collègues ou encore de sa hiérarchie afin d’améliorer sa qualité d’attachement personnelle et parvenir à pratiquer l’empathie, élément central dans la réussite pédagogique.
L’attachement insécure : un problème très répandu
Le pourcentage d’individus en attachement sécure dans toute la population est de 20% seulement selon le magazine Cerveau et Psycho. Il est donc urgent de généraliser la bienveillance et l’altruisme dans notre société. Il en va de notre bonheur et de notre équilibre à tous.
Lecture :
« ça sert à quoi les parents » de Christine Genet et Estelle Wallon
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