Mon enfant tape, mord, tire les cheveux : les conseils d’Isabelle Filliozat
Entre 18 et 24 mois, l’enfant peut avoir tendance à taper, mordre ou tirer les cheveux.
Face à ces situations, nous pouvons être tentés de perdre patience…et de crier en retour, créant encore plus de confusion dans la tête de l’enfant qui ne saura toujours pas comment réagir.
Afin de garder notre calme, comprendre les raisons de ce comportement en apparence agressif et agir avec bienveillance, Isabelle Filliozat liste 5 points dans son livre « j’ai tout essayé » :
- L’enfant ne veut pas « faire mal ». Son comportement s’explique par une soif d’expérimentation. Il ne comprend pas le lien entre la souffrance des autres et ses actes.
- L’enfant teste son pouvoir de déclencher des cris mais n’éprouve pas de colère ou d’animosité contre sa victime.
- Les enfants de deux ans poussent, tapent ou mordent ceux qui leur font obstacle. Mais là encore, sans méchanceté.
- Il peut s’agir vraiment de violence quand l’enfant ne parvient pas exprimer ce qu’il ressent et à se faire entendre. Là il tente de « faire la force » pour clamer son existence et sa place.
- « Lâcher » est un geste qu’il a appris mais qu’il peut « oublier » ponctuellement sous l’effet du stress. Ainsi, lorsqu’on lui crie dessus pour qu’il lâche les cheveux ou les habits d’un copain, de son frère, sa soeur et ou d’un de ses parents (qui hurle aussi), il n’y parvient tout simplement pas car son cerveau ne commande plus sa main. Il est nécessaire de l’aider avec douceur, en lui ouvrant délicatement la main.
Solutions :
Il existe plusieurs solutions pour modifier le comportement des enfants. Celle qui ne fonctionne pas du tout et le recours à la violence car le cerveau de l’enfant sera alors assailli par le stress qui bloquera son apprentissage. De plus, il pensera que la violence est validée puisqu’on en use pour lui demander de cesser d’être violent…Paradoxal.
Donc, il est indispensable de faire preuve de bienveillance et d’empathie afin d’aide le cortex préfrontal de l’enfant à garder le contrôle sur son cerveau archaïque et émotionnel :
- en verbalisant son ressenti : « je vois que les cheveux de ta soeur t’intrigue, demandons-lui si elle est d’accord pour que tu les caresses. Ils sont très doux, n’est-ce pas ? » « Oh, je vois une petite fille très en colère. »
- en l’aidant à développer son empathie : « Qu’est-ce qui s’est passé avec ton frère ? As-tu une idée de ce qui l’a fait pleurer ? Demandons-lui. »
- en simulant des scènes avec des jouets : « L’hippopotame est tombé car le tigre l’a bousculé. Regarde, il a très mal sur le côté. Essayons de le réconforter. Voyons maintenant comment le tigre peut contourner ou inviter son ami à se pousser légèrement (« s’il te plait », « merci »). »
- en encourageant les gestes bienveillants : quand l’enfant agit avec bienveillance, remarquez-le en décrivant ce qu’il a fait afin qu’il comprenne que c’est le comportement adéquat (et qu’il se repasse la scène en pensée afin de la mémoriser).
- avec des plantes : si vous avez une plante verte chez vous, invitez votre enfant à s’occuper d’elle avec vous, à toucher délicatement les feuilles, à lui parler gentiment,…guidez ses mouvements pour lui montrer. Dites à quel point la plante est ravie d’être traitée ainsi.
- pour arrêter un geste, dites « Stop » calmement (mais fermement) au lieu de « Non » . Ainsi, il n’y a pas de confusion de contexte. (voir cet article)
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