Comment survivre aux sales cons au travail

Robert Sutton est professeur de management à la Stanford Engineering School. Il nous invite dans son livre « Objectif zéro sale con » à adopter des stratégies de survie face aux connards, despotes, enflures, harceleurs, trous du cul et autres personnes nuisibles qui sévissent au travail.

Je précise que ce sont là les mots de l’auteur. Le vocabulaire est habituellement plus châtié sur ce site mais au moins le message est limpide. Le livre est d’ailleurs non dénué d’humour second degré .

Le sujet est cependant grave, vous en conviendrez.

Et il est important de se munir d’une boite  à outils ou trousse de survie pour ne pas succomber aux assauts des sales cons.

L’auteur nous signale que 25% des victimes et 20% des témoins d’actes d’agression démissionnent de leur poste alors que le taux de départ normal est de 5%.

Ces chiffrent montrent malheureusement que la majorité des personnes touchées par ces comportements toxiques font le dos rond ou détournent le regard, principalement pour des raisons financières (peur de ne pas retrouver de travail, sanction salariale,…).

Quoi qu’il en soit, il n’est pas rare que le virus du sale con se diffuse contaminant des entreprises entières.  Lutter contre ces forces maléfiques s’avère épuisant et souvent vain.

Pour préserver sa santé mentale, il existe des méthodes telles que le détachement émotionnel.

 

Le recadrage par le détachement émotionnel : il s’agit de changer la manière dont nous voyons les choses. Voici des « trucs » pour y parvenir :

  • cesser de culpabiliser
  • espérer le meilleur mais se préparer au pire
  • cultiver l’indifférence et le détachement émotionnel

Cesser de culpabiliser

L’optimisme acquis prôné par Martin Seligman (père de la psychologie positive) est un excellent outil qui permet aussi de booster la capacité de résilience. Il consiste à considérer que les difficultés sont temporaires, que nous n’en sommes pas la cause et qu’elles ne vont pas ruiner le reste de notre vie. Il s’agit également d’identifier et de supprimer les pensées irrationnelles d’auto-dénigrement « J’ai certainement fait quelque chose de mal pour qu’on me traite comme ça » ou encore « tout le monde me déteste ».

 

Espérer le meilleur, s’attendre au pire

Espérer le meilleur ne signifie pas être utopiste. Cela provoquerait un afflux de souffrance et de déception face à la réalité infligée par des meutes de prédateurs/persécuteurs. Les sales cons ne vont pas s’excuser et se repentir du jour au lendemain.

« Espérer le meilleur » est orienté SUR NOUS et non sur eux. Nous nourrissons la croyance et l’espoir que nous sortirons intact de l’épreuve. Ainsi, nous n’attendons rien d’eux mais si leurs comportements s’améliorent, cela sera une bonne surprise.

 

Cultiver l’indifférence et le détachement émotionnel

« Lorsque la vie organisationnelle prend une mauvaise tournure, lier l’estime de soi à la manière dont les autres vous traitent, consacrer toute votre énergie et vous investir émotionnellement dans votre travail mène tout droit au sentiment d’exploitation et à l’autodestruction. Pour se protéger, il faut parfois adopter l’attitude inverse : apprendre et cultiver l’indifférence et le détachement émotionnel. »

Pour se protéger, il est donc recommandé d’être indifférent à son travail, à son entreprise et à tous ses tourmenteurs qui pourrissent la vie des autres.

On nomme cela l’implication détachée. C’est une sorte d’anesthésie émotionnelle qui préserve des souffrances. Mais soyons honnêtes, cette situation ne peut durer longtemps.

 

Rechercher des petites victoires

« La capacité à prendre le contrôle de toutes petites choses, apparemment triviales, est une caractéristique des personnes qui survivent à des évènements traumatisants et imprévus. »

Il s’agit d’ici de développer progressivement un sentiment de contrôle et de prendre conscience de notre pouvoir pour influer sur des aspects même mineurs de notre vie. Quels sont nos choix ? nos décisions ? ce sont là  de petites victoires qui redonnent confiance en notre capacité à changer et à surmonter les épreuves.

 

S’exposer le moins possible

Cela peut paraitre évident mais moins se frotter aux sales cons est une stratégie gagnante. On peut le faire de deux manières :

  • en limitant la fréquence et l’intensité des situations à risques
  • en se concentrant sur notre zone de pouvoir comme programmer une réunion courte avec les sales cons dans une salle sans sièges

 

Créer des havres de sécurité, de soutien et d’équilibre

C’est le principe des « bulles » : trouver et créer des refuges protégés des sales cons où nous pouvons retrouver des personnes sympathiques.

Autre option : mettre en place un réseau social ou un groupe secret où les victimes se retrouvent pour s’écouter et se soutenir.

 

 

Quoi que nous fassions face à des sales cons, nous avons le choix : combattre, se défendre/résister (y compris juridiquement) ou partir pour trouver un autre travail non contaminé.

Les raisons financières ne justifient en aucun cas de se laisser détruire avec des conséquences graves pour notre santé mentale et physique (et celles de notre entourage).

 

Source : « Objectif zéro sale con » de Robert Sutton


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