La feuille : un récit zen pour apprendre à lâcher prise

Quand nous nous acharnons en vain à trouver des solutions à nos problèmes, il est alors nécessaire, pour notre santé mentale et physique, de lâcher prise pour laisser faire notre inconscient, bien plus puissant que ce que nous pensons.

Le moine bouddhiste Thich Nhat Hanh nous explique comme y parvenir en partageant avec nous un récit personnel extrait de son livre « La Terre est ma demeure ».

Ce texte m’a apaisé comme c’est souvent le cas avec les écrits de cet auteur. J’espère qu’il en sera de même pour vous :

 

« Un jour, quand j’étais enfant, je mis mon nez au-dessus de la grande jarre en argile qui se trouvait devant la maison et que nous utilisions pour récupérer l’eau, et j’y vis une très belle feuille tout au fond. Elle avait tellement de couleurs. Je voulus la prendre pour jouer avec, mais mon bras était trop court pour atteindre le fond. J’utilisai alors un bâton pour essayer de la sortir. C’était si difficile que je perdis patience. J’avais remué l’eau vingt fois, trente fois, mais la feuille ne remontait toujours pas à la surface. J’abandonnai donc et jetai le bâton.

Quand je revins quelques minutes plus tard, je découvris avec surprise que la feuille flottait à la surface de l’eau et je la pris dans mes mains. Après mon départ, l’eau avait continué de tourbillonner, ramenant la feuille à la surface. C’est ainsi que fonctionne notre inconscient. Quand nous avons un problème à résoudre ou quand nous voulons avoir une vision plus profonde de la situation, nous devons confier la tâche de trouver une solution au niveau plus profond de notre conscience. Lutter avec notre mental ne nous aidera pas.

Avant d’aller vous coucher, vous pouvez vous dire par exemple : 

« Demain, je veux me réveiller à quatre heures et demie. »

Et le lendemain matin, vous vous réveillez naturellement à quatre heures et demie. Notre inconscient que nous appelons dans le bouddhisme notre « conscience du tréfonds », sait écouter. Il collabore avec la partie de notre esprit appelée le « mental » que nous utilisons beaucoup dans la vie quotidienne.

Quand nous méditons, nous n’utilisons pas seulement notre conscience mentale ; nous avons besoin d’utiliser également notre conscience du tréfonds. Quand nous semons la graine d’une question ou d’un problème dans notre conscience du tréfonds, nous devons avoir confiance, notre méditation quotidienne fera émerger une vision profonde. Respirer profondément, regarder en profondeur et nous autoriser à être, tout simplement, aide notre conscience du tréfonds à offrir la meilleure vision du monde. »

 

Source : « La Terre est ma demeure » de Thich Nhat Hanh


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