Mon enfant s’ennuie à l’école
Je lisais récemment une tribune d’Alain Sotto concernant l’ennui à l’école. Les solutions qu’il propose sont intéressantes et plutôt faciles à mettre en oeuvre. Je me suis permis de les compléter.
Donner du sens à l’apprentissage
- Le premier point est que l’enseignement aujourd’hui consigne les élèves en position passive. Alain Sotto préconise donc plus d’interaction et de sollicitations des élèves avec par exemple des questions ouvertes comment « qu’en pensez-vous? » « Comment faire différemment ? »).
- Le deuxième point est la valorisation des efforts des élèves de la part des parents et des enseignants. En effet, au-delà du résultat noté qui malheureusement prête à des comparaisons démotivantes et contre-productives, l’effort et l’intention de l’effort des élèves mériteraient plus de preuves d’attention (en décrivant ce qu’on voit sans juger). Cette approche est d’autant plus pertinente que les bénéfices des efforts liés à l’apprentissage sont différés dans le temps.
- Le troisième point est de créer des ponts entre l’école et le monde. Ainsi, lors de situations du quotidien comme une promenade en forêt ou encore pour acheter le pain chez le boulanger, il peut être judicieux d’évoquer une information issue d’une leçon (cycle des saisons en forêt par exemple) et de proposer une mise en pratique (« ça te dirait de payer le pain ? combien va-t-elle nous rendre si on on lui donne 1 €). Ainsi, les enfants auront une motivation supplémentaire pour apprendre. Pour les enseignants, des jeux de rôle ou l’utilisation d’objets réels pour illustrer les principes abordés favoriseraient la concentration. De plus, le mouvement et la manipulation permettent une meilleure mémorisation (voir cet article).
- Le quatrième point est de s’appuyer sur les émotions positives qui, on le sait, boostent les capacités des élèves et les maintiennent en éveil. Ainsi, la pratique de la gratitude ou de l’altruisme en classe augmenterait le champ de réflexion et de créativité des élèves. Le jeu favorise également les émotions agréables.
- Le cinquième point est l’aspect collaboratif : en effet, quoi de plus motivant que de construire ensemble ? Que de s’appuyer sur les forces et idées de chacun pour trouver la réponse à un problème ? Que de s’entraider pour avancer ? Autorisons la triche qui n’en sera plus du coup !
- Le sixième point est de relier entre elles les matières enseignées afin de donner plus de cohésion et de sens à l’ensemble. On peut par exemple raconter l’histoire d’un mathématicien célèbre pour s’arrêter sur l’aspect géographique de ses voyages ou encore s’amuser à compléter des phrases qui décrivent une partie de sa biographie en français.
- Le septième point est à attribuer aux parents : j’en ai eu l’idée en lisant cet ouvrage à propos du cerveau des enfants. Demandons à nos enfants « quel a été le meilleur moment de leur journée à l’école ? » plutôt que « ça s’est bien passé ? ».
- Le huitième point est lié aux émotions négatives, au stress et à la peur de l’échec : pour aider l’enfant à ne plus craindre les échecs et à se concentrer sur les efforts et la progression, demandons-lui chaque jour quel(s)sont ses erreur(s) et ce qu’il a appris de celle(s)-ci. Prêtons-nous aussi au « jeu » en tant qu’adulte.
Transmettre la curiosité
- La transmission de la curiosité passe initialement par le comportement des parents. Si eux-mêmes s’interrogent et cherchent des réponses, l’enfant les imitera. De la même manière, s’ils disent « je ne sais pas mais on va chercher », ils envoient le signal suivant : « la perfection n’existe pas, l’important est de progresser (et d’avancer). Il n’y aucune honte de ne pas savoir. »
- L’attitude et l’écoute : l’enthousiasme est communicatif. Si l’enfant voit ses parents joyeux en découvrant des informations étonnantes, il associera la curiosité à une image positive.
- Les questions qui attisent la curiosité : « qu’en penses-tu ? »ou « comment pourrait-on faire différemment ? » sont des incontournables. Les énigmes et les devinettes sont aussi des alliés de choix.
- Instaurer un rituel quotidien autour de la découverte du jour est aussi une option interessante à envisager.
- Conseils supplémentaires pour favoriser la curiosité : rendez-vous régulièrement dans une bibliothèque municipale et une fois par mois au musée.
Un nécessaire ennui
L’ennuie n’est pas à combattre à tout prix. Au contraire, l’enfant a besoin de période d’ennuie pour s’évader, créer et consolider les connaissances acquises. En effet, le cerveau n’est jamais vraiment au repos. D’ailleurs, pourquoi ne pas instituer des périodes d’évasion ou de méditation pleine conscience ?
Petits messages personnels :
– J’aimerais vraiment voir disparaitre les menaces à l’encontre des élève et encore plus les punitions. J’invite donc les parents et les enseignants à visionner et partager cette intervention de Catherine Guéguen à propos de l’éducation bienveillante. Le stress est un ennemi du cerveau et de l’apprentissage.
– un autre article d’Alain Sotto m’a alerté sur une question : Et si c’est l’enseignant qui s’ennuie ? Je répondrai : commençons par porter un oeil critique sur les pages d’exercices distribuées depuis des années et au contenu dépassé. En vrac : de la monnaie exprimée en Francs (et ce n’était pas dans le cadre d’une leçon d’histoire), l’éloge de la punition (complétez « l’enfant qui n’est pas sage, reçoit une … » Réponse : fessée), …
– donner des consignes à la forme affirmative et de ne pas dire « ne faites pas …. » mais plutôt « faites ceci ».
– attention à l’emploi des mots anglais. Quand un enseignant dit aux élèves « shut up »…
Source : « Mon enfant s’ennuie à l’école » avec Alain Sotto et Anne Lanchon, psychologies magazine N°322.
Alain Sotto est l’auteur de Que se passe-t-il dans la tête de votre enfant.
Alain Sotto propose également une formation vidéo pour aider les enfants à réussir à apprendre :
Pour y accéder, cliquez ici.
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