Pourquoi isoler un enfant pour obtenir son obéissance n’est pas efficace
Face au comportement d’un enfant que nous jugeons négatif, nous avons tendance à nous éloigner de lui, à lui retirer notre amour et même à l’isoler afin qu’il réfléchisse.
Cette pratique de mise à l’écart, nommée Time-out par les anglo-saxons n’est efficace que sur le court-terme, précise Isabelle Filliozat. Voici deux arguments qui abondent dans ce sens :
Le premier argument est que l’enfant n’aura pas la maturité pour « réfléchir » à ses actes avant treize ou quatorze ans.
Le deuxième argument est que l’isolement va, au final, aggraver l’état psychologique de l’enfant qui se sentira encore plus seul, démuni et arrivera à la conclusion qu’il est mauvais et que ses parents ne l’aiment pas. Cet enchaînement d’états émotionnels provoquera même de l’agressivité en guise de processus de défense face à cette injustice.
Lutter contre les croyances
Alors, comment réagir pour aider l’enfant à adopter un comportement correct ? Je dirai : à l’inverse.
Plutôt qu’augmenter la distance entre l’enfant et nous, il s’agit de se rapprocher afin de faciliter le renforcement positif.
Pour parvenir à cela, nous devons réfuter certaines croyances :
Croyance 1 : pour imposer son autorité et se faire respecter, il est préférable de se montrer sévère et froid.
Croyance 2 : on peut monnayer l’obéissance en accordant ou retirant l’amour et l’attention à un enfant.
Croyance 3 : une mise à l’écart est profitable afin que l’enfant comprenne qu’il a mal agi.
Croyance 4 : « c’est ce que mes parents pratiquaient avec moi et cela m’a empêché de faire plus de bêtises. De plus, j’y ai survécu. »
Croyance 5 : « mon enfant me cherche ! Il m’attaque personnellement en adoptant un comportement que je réprouve ! »
Croyance 6 : A force d’être mis au coin, l’enfant va finir par comprendre ce qu’on attend de lui.
Ces croyances sont erronées. La mise à l’écart d’un enfant est une forme de violence qui augmente le niveau de stress (car l’enfant est privé temporairement de preuves d’amour) et fait naitre en lui un sentiment de culpabilité. Ce dernier n’est pas un moteur du changement. Au contraire, il crée une forme de conditionnement pour la vie qui lui apprendra à réfuter ses émotions au risque d’être exclu de nouveau. Or la gestion émotionnelle est une des bases de l’épanouissement et de la confiance en soi.
Alternatives au time-out
Pour envisager une alternative au time-out, il est nécessaire de rentrer en pleine conscience de nos processus automatiques qui dictent nos réactions réflexes. Pour cela, marquons une pause et prenons quelques secondes pour nous calmer. Pourquoi ne pas boire un verre d’eau en se concentrant sur les sensations ressenties ? Une autre manière de tempérer nos ardeurs est de prendre 5 longues inspirations et de se dire mentalement un mot qui a un effet apaisant sur nous. Une fois le stress retombé, il sera possible de réfléchir et d’agir de manière beaucoup plus constructive.
Au lieu d’un time-out, Isabelle Filliozat propose plusieurs alternatives :
- accorder son attention à l’enfant
- rétablir un contact physique bienveillant pour apaiser le stress (avec un câlin par exemple)
- se rapprocher par le biais d’un time-in pour un instant partagé autour d’un jeu, d’une recette de cuisine, d’une co-lecture, etc.
A la suite de quoi, il sera possible de décrire (sans juger) la situation qui a posé problème et de rappeler ou d’expliquer à l’enfant certaines règles qui l’aideront à modifier son comportement sur le long terme. C’est le principe de la coopération (au lieu de l’obéissance froide et contraignante) et d’une relation gagnant/gagnant ! 🙂
Je terminerai avec cette citation :
L’amour n’est pas une récompense, c’est un carburant.
Pour aller plus loin :
3 bonnes raisons de ne plus envoyer les enfants au coin (validées par les neurosciences)
6 alternatives au coin et à l’isolement des enfants
Source :
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De toute évidence l’auteur de cet article ne connait pas beaucoup le sujet dont elle parle ! Par quel phénomène mettre ponctuellement un enfant au coin lorsqu’il a fait des bêtises peut-il retarder sa maturité intellectuelle ? Quelles sont les études et les preuves à l’appui de cette affirmation surprenante ?
Je veux bien faire un câlin au gamin qui vient de faire pipi par terre et de se rouler dedans après avoir dessiné au feutre sur les murs du salon et balancé quelques gifles à sa petite soeur, mais franchement je doute un peu que ça suffise à résoudre le problème…
Puisqu’on en est à discuter rationalité, n’oublions pas également de vérifier les références de l’auteur : Isabelle Filliozat, psychothérapeute et conférencière. Psychothérapeute ça veut dire a priori sans diplôme ni qualification, en dehors d’un passage devant une commission pour se mettre en conformité avec la loi de 2012 (avant cette date aucun diplôme n’était exigé). Ce qui ne signifie pas qu’elle n’ait aucun talent, mais donne quand même aussi des raisons d’en douter.
Quoi qu’il en soit elle semble beaucoup plus conférencière que thérapeute d’après sont site officiel. On apprend par exemple qu’elle interviendra au « Salon Bien-Être » (wow, à la pointe de la science), dans lequel on pourra aussi certainement croiser d’autres conférenciers tout aussi sérieux expliquant que le jus de carottes peut guérir les hémorroïdes, les caries dentaires et faire revenir l’être aimé.
Sérieusement, n’y a-t-il pas des ouvrages plus crédibles à valoriser ?
Bonjour, je respecte votre point de vue et vos croyances. Cependant, les sciences ont prouvé ce qu’affirme Isabelle Filliozat.
Je vous invite à lire cet article : http://apprendreaeduquer.fr/coin-isolement-et-neurosciences/
Maintenant, on peut remettre en cause les résultats scientifiques pour renforcer nos propres croyances. Je n’y vois aucun inconvénient si ce n’est que ces croyances causent du tort à autrui. Et il est vrai qu’il est encore plus simple de dénigrer les personnes qui sont porteuses d’une vérité scientifique.
Il ne s’agit pas de points de vue ni de croyances, bien au contraire, j’aimerais justement qu’on se place sur le terrain des faits objectifs. J’ai bien lu l’article que vous citez, malheureusement il n’est pas plus fiable que celui-ci : aucune source scientifique n’est citée, ni aucune référence à des études qu’on pourrait consulter, bref aucun moyen de vérifier l’information.
Donc en réalité on n’a ici qu’une thèse personnelle d’un auteur qui donne son avis, et prétend avoir trouvé confirmation dans certaines études scientifiques (qu’il ne cite jamais) pour se donner ainsi très facilement une apparence de respectabilité et de sérieux.
Sincèrement je n’ai pas d’apriori, j’aimerais vraiment que Mme Filliozat ait raison, et qu’un câlin puisse être plus efficace que 5 minutes au coin pour un enfant particulièrement capricieux et/ou violent ! Franchement ça solutionnerait pas mal de problèmes, aussi bien dans les familles que chez les professionnels de l’enseignement et de l’éducation !
Mais c’est pour l’instant contraire à tout ce qu’on connait en pratique.
Mme Filliozat affirme des choses très étonnantes, et par principe plus l’affirmation est incroyable, plus la preuve doit être convaincante et solide. Donc le minimum qu’on peut exiger c’est qu’elle fournisse des preuves sérieuses de ce qu’elle avance.
Et non seulement des preuves théoriques basées sur d’autres études, mais également des preuves expérimentales pratiques qui montrent bien que les pratiques alternatives qu’elle proposent fonctionnent et sont efficaces.
Vous prétendez que Mme Filliozat est « porteuse d’une vérité scientifique », et bien qu’elle le démontre dans ce cas. Si elle se place dans le domaine de la science, alors il y a des procédures bien précises à respecter pour démontrer la validité des hypothèses qu’on avance.
Mais publier des livres et donner des conférences ce n’est en aucun cas une preuve qu’on a raison, bien au contraire, n’importe qui peut le faire. Il n’y a d’ailleurs rien de bien original, c’est une démarche commune à tous les charlatans et pseudo-sciences, et ça passe comme une lettre à la poste auprès de 99% du grand public.
Voici un article intéressant sur ce sujet : http://qz.com/310622/the-scientific-evidence-against-spanking-timeouts-and-sleep-training/
Isabelle Filliozat liste toutes les études qui corroborent ses affirmations.
Je vous invite également à lire « pour une enfance heureuse » de Catherine Gueguen.
Ainsi que les écrits de Daniel Siegel et de Martin Seligman. Les messages sont identiques et les études scientifiques prouvent les relations de cause à effet. Je suis moi-même de formation scientifique et j’ai donc tendance à m’y fier.