10 minutes par jour qui vont changer votre vie
Notre esprit est perdu dans ses pensées 47% du temps…Nous sommes donc dans les nuages presque 50% de notre vie. Et cette évasion mentale nous rend triste, c’est scientifiquement prouvé. Le vrai bonheur est dans le moment présent. Et il existe un excellent moyen d’y être : la méditation. Andy Puddicombe nous en parle dans cette vidéo.
« Nous vivons dans un monde incroyablement trépidant. Le rythme de la vie est souvent frénétique, nos esprits sont toujours occupés, et nous sommes en permanence en train de faire quelque chose.
Maintenant que vous avez ça à l’esprit, j’aimerais que vous preniez un instant pour vous poser cette question : à quand remonte la dernière fois où vous n’avez rien fait ? 10 minutes seulement , sans être dérangé ? Et quand je dis « ne rien faire », je parle vraiment de ne « RIEN faire ». C’est-à-dire pas de courriels, ni de SMS, ni d’internet, pas de télé, pas de causette, ne pas manger, ne pas lire, ne même pas s’asseoir pour se remémorer le passé ou faire des projets d’avenir. Simplement ne rien faire. Je vois beaucoup de visages étonnés. A mon avis, vous devez probablement remonter loin en arrière.
Et c’est une chose extraordinaire, n’est-ce pas ? Nous parlons là de notre esprit. L’esprit, cette ressource de grande valeur, notre bien le plus précieux, à travers lequel nous percevons chaque moment de notre vie, L’esprit sur lequel nous nous reposons pour être heureux, satisfait, émotionnellement stable en tant qu’individus mais aussi pour être gentil, prévenant et bienveillant dans nos relations avec les autres. Il s’agit du même esprit dont nous dépendons pour être concentré, créatif, spontané, et pour donner le meilleur de nous-même dans tout ce que nous faisons. Et pourtant, nous ne prenons pas le temps d’en prendre soin. En fait, nous passons plus de temps à prendre soin de nos voitures, de nos vêtements, de nos cheveux que… …bon, d’accord, peut-être pas nos cheveux, mais vous voyez où je veux en venir.
La conséquence, bien sûr, c’est que nous finissons par être stressés. Vous savez, l’esprit se met à s’emballer, comme une machine à laver, ressasse sans cesse des sentiments désagréables ou perturbants et nous ne savons pas comment réagir à ça. Et ce qui est triste, c’est que nous sommes tellement distraits que nous ne sommes plus présents dans le monde où nous vivons. Nous passons à côté des choses qui sont les plus importantes pour nous. Ce qui est dingue, c’est que tout le monde suppose que la vie est ainsi faite, et que nous devons faire avec, c’est tout. En fait, ce n’est pas forcément comme ça.
Quand j’avais 11 ans je suis allé à mon premier cours de méditation. Et croyez-moi, tous les clichés étaient réunis : les gens assis sur le sol les jambes croisées, l’encens, la tisane, les végétariens…tout le truc quoi ! Ma mère y allait, et j’étais curieux, alors je l’ai accompagnée. J’avais aussi vu beaucoup e films de kung-fu, et secrètement, je croyais pouvoir apprendre à voler. Bon, j’étais vraiment jeune à cette époque. Alors que j’étais là-bas, j’ai, comme la plupart des gens je crois, supposé qu’il ne s’agissait en fait que d’un aspirine pour l’esprit. Vous êtes stressé, vous méditez. Je n’avais pas pensé qu’il pouvait s’agir de quelque-chose de nature préventive jusqu’à ce que j’aie 20 ans et qu’un certain nombre de choses m’arrivent en se succédant très rapidement. Des choses graves qui ont complètement bouleversé ma vie et qui ont fait que j’ai été brutalement submergé de pensées, submergé d’émotions auxquelles je ne savais pas comment faire face. A chaque fois que je me débarrassais de l’une d’elles,une autre faisait son apparition. C’était vraiment une période stressante.
Je pense que nous faisons tous face au stress de manière différente. Certaines personnes s’enferment dans le travail, reconnaissantes d’y trouver là une distraction pour l’esprit. D’autres se tournent vers leurs amis, leur famille, à la recherche de soutien. D’autres se mettent à picoler, à prendre des médocs,… Moi, c’est en devenant moine que j’ai fait face à cette situation. J’ai abandonné mes études et je suis parti dans l’Himalaya, je suis devenu moine, et j’ai commencé à étudier la méditation.
Les gens me demandent souvent ce que j’ai appris pendant cette période. Bon, évidemment, ça a changé des choses. Avouons-le, devenir un moine chaste va changer un certain nombre de choses. Mais c’était plus que ça. J’ai appris mieux apprécier et à mieux comprendre le moment présent.C’est-à-dire ne plus se perdre dans ses pensées, ne plus être distrait, ne plus être accablé par les émotions, mais plutôt apprendre à vivre le moment présent, à être attentif, à être présent.
Je trouve qu’on n’accorde trop peu d’importance au moment présent. Ça semble si ordinaire, et pourtant nous passons si peu de temps dans le moment présent qu’il est tout sauf ordinaire. Récemment, une étude d’Harvard a démontré qu’en moyenne notre esprit était perdu dans des pensées pendant 47% du temps. 47%. En même temps, le fait d’avoir toujours plus ou moins la tête dans les nuages est une des raisons qui fait que nous sommes tristes. Nous n’allons pas rester ici longtemps, mais passer presque la moitié de notre vie perdus dans nos pensées, et potentiellement tristes, je ne sais pas, je trouve ça un peu tragique en fait, d’autant plus que nous pouvons réagir. Il existe une technique bénéfique, pratique et réalisable, prouvée scientifiquement, qui permet à notre esprit d’être plus sain, plus attentif et moins distrait. Et ce qu’il y a de beau, c’est que même si ça ne nous prend que 10 minutes par jour, ça a des conséquences sur toute notre vie. Mais nous devons savoir comment procéder. Nous avons besoin d’un exercice, d’un cadre, pour apprendre comment être plus attentif. La médiation consiste essentiellement ànous familiariser avec le moment présent. Mais nous avons aussi besoin de savoir comment l’abordercorrectement afin d’en tirer le meilleur. Et c’est pour ça que j’ai apporté ça, au cas où vous vous le demandiez, car la plupart des gens supposent que la méditation consiste à bloquer les pensées, à se débarrasser des émotions, et à contrôler l’esprit en quelque sorte, mais en fait, c’est assez différent de tout ça. Il s’agit plutôt de prendre du recul, de visualiser clairement la pensée, d’être témoin de ses allers et retours, des émotions qui viennent puis repartent, sans émettre aucun jugement, mais avec un esprit détendu et concentré.
Par exemple, là, tout de suite, si je me concentre trop sur les balles, alors il n’y a aucune chance que je puisse me détendre et vous parler en même temps. De même, si je me détends trop en vous parlant, je n’ai aucune chance de me concentrer sur les balles. Je vais les faire tomber. Dans la vie, et dans la méditation, il y aura des moments où la concentration deviendra un peu trop importante, et où la vie commencera à devenir un peu comme ça. C’est une façon vraiment peu agréable de vivre la vie ; être si tendu et si stressé ! A d’autres moments, on a tendance à un peu trop lever le pied et les choses deviennent un peu comme ça. Bien sûr, en méditation on finira par s’endormir. Nous recherchons un équilibre, une relaxation concentrée, grâce à laquelle nous pouvons laisser nos pensées aller et venir sans l’implication habituelle.
Ce qui arrive généralement lorsque nous essayons d’être attentif, c’est que nous sommes distrait par une pensée. Disons une pensée anxieuse. Tout se passe bien, et puis nous apercevons cette pensée anxieuse, et on se dit, « Oh, je n’avais pas remarqué que j’étais inquiet à propos de ça. » Vous y revenez, répétant : « Oh, je suis inquiet. Oh, je suis vraiment inquiet. Ouah, il y a tellement d’angoisse. » En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, nous sommes inquiets à l’idée d’être inquiets. C’est dingue vous savez. On fait ça tout le temps, et même au quotidien. Si vous pensez à la dernière fois où, je sais pas,vous avez eu une dent qui bouge. Vous savez qu’elle bouge, et vous savez que ça fait mal. Et que faites-vous toutes les 20 ou 30 secondes ? Ça fait mal. Et on en remet une couche, pas vrai ? Et on continue à se le dire, et on fait ça tout le temps. Et c’est seulement en apprenant à observer l’esprit de cette façon que nous pouvons commencer à nous débarrasser de ces scénarios et de ces états d’esprit.Mais quand vous vous asseyez et vous observez l’esprit de cette façon, vous pouvez voir différents états.Vous pouvez découvrir un esprit qui est vraiment agité et — à longueur de temps ! Ne soyez pas surpris si dans votre corps, vous ressentez un peu d’agitation quand vous vous asseyez pour ne rien faire et que votre esprit se sent ainsi. Vous pouvez découvrir un esprit qui est vraiment terne et ennuyeux et qui fonctionne de façon presque mécanique. C’est comme s’il était programmé comme ça : se lever, aller travailler, manger, dormir, se lever, travailler… Ou alors il peut s’agir de l’une de ces petites pensées agaçantes qui tourne en rond dans votre tête. Enfin, peu importe de quoi il s’agit, la méditation vous offre l’opportunité, le potentiel nécessaire pour prendre du recul et adopter une perspective totalement différente pour voir que les choses ne sont pas toujours ce qu’elles semblent être. Nous ne pouvons pas changer toutes les petites choses qui nous arrivent dans la vie, mais nous pouvons changer la façon dont nous les vivons. C’est ça, le potentiel de la méditation, de l’attention. Pas besoin de faire brûler de l’encens, et vous n’avez absolument pas besoin de vous assoir sur le sol. Tout ce dont vous avez besoin, c’est de 10 minutes par jour pour prendre du recul, pour vous familiariser avec l’instant présent afin de vivre la vie avec plus de détermination, de calme, et en y voyant plus clair. »
Andy Puddicombe est l’auteur du livre « Mon cours de méditation » :
Source : ted.com
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