Les 3 « C » du cerveau : une connaissance essentielle pour tout parent
Connaitre les caractéristiques du cerveau des enfants est essentiel pour prodiguer une éducation efficace et épanouissante.
Daniel Siegel et Tina Payne Bryson nous guident dans le livre « la discipline sans drame » en nous offrant une synthèse des découvertes en neurosciences.
Voici les 3 « C » du cerveau :
Le cerveau est évolutif
Le cerveau des enfants ressemble à une maison en construction, peut-on lire dans « la discipline sans drame ».
Le cerveau inférieur est composé du tronc cérébral et de l’aire limbique. On appelle cette région le cerveau reptilien. Elle est responsable des opérations cérébrales et mentales primaires : émotions fortes, instincts premiers, fonctions élémentaires (respiration, régulation du sommeil, digestion). Ce cerveau inférieur est très vigoureux chez les enfants. Il les pousse à réagir impulsivement (attaque, défense) plutôt qu’à réfléchir. Ce cerveau inférieur comprend notamment l’amygdale, structure cérébrale essentielle au décodage des émotions, et en particulier des stimulus menaçant pour l’organisme.
Le cerveau du haut est, lui, peu développé à la naissance et continue sa maturation jusqu’à 25 ans. Il est responsable des pensées élaborées. Il est constitué du cortex cérébral, enveloppe externe du cerveau.
Ce cerveau du haut est le siège de :
- la prise de décision et des planifications pertinentes
- la régulation émotionnelle et corporelle
- discernement
- flexibilité et adaptabilité
- empathie
- moralité
Ce sont là des qualités que nous aimerions voir chez nos enfants. Prenons cependant conscience que leur développement est long et nécessite de notre part de la clairvoyance pour nous connecter à l’enfant, comprendre son point de vue, le rediriger si besoin et l’aider ainsi à grandir.
Le fait de savoir que le cerveau de l’enfant n’est pas encore mature nous permettra de faire preuve de plus de compassion, de patience, d’écoute et surtout d’adopter des stratégies d’accompagnement adaptées.
« Le fait que son cerveau soit encore en chantier nous fournit un motif supplémentaire pour poser [avec bienveillance] à l’enfant des limites claires et l’aider à comprendre ce qui est acceptable ou pas. » écrit Daniel Siegel.
Le cerveau est modifiable
« Le cerveau peut être intentionnellement façonné par l’expérience » : on évoque la neuro-plasticité. Par exemple, il a été observé que la pratique de la pleine conscience ou du piano change fondamentalement, physiquement, l’organisation cérébrale.
Sur un sujet plus dramatique, « les violences subies dans la petite enfance peuvent entrainer plus tard dans l’existence une vulnérabilité à la maladie mentale. Les enfants qui en sont victimes ont des changements dans l’hippocampe. Ils présentent des taux plus importants de dépression, d’addiction et de troubles liés au stress post-traumatique.
Ainsi, chaque expérience compte et modifie concrètement le cerveau. Et leur répétition modifie la structure des câblages neuronaux, renforçant certains « chemins » et en supprimant d’autres inutilisés. D’où l’intérêt de nourrir des habitudes positives et d’opter pour des activités constructives afin que les comportements se reproduisent d’autant plus facilement.
Le cerveau est complexe
Le cerveau est multi-tâche, chaque région se chargeant de missions différentes. Certaines aires sont responsables de la mémoire, d’autres du langage, d’autres de l’empathie,…
Dans l’éducation, nous pouvons faire appel à ces différentes zones. Ainsi, lorsque nous éduquons par la menace (exprimée de manière verbale ou non-verbale), nous activons les circuits défensifs du cerveau reptilien des enfants. Ce qui se solde par trois réactions automatiques possibles visant à la survie : fuite, combat, immobilisation. En agissant ainsi, c’est la réactivité du cerveau inférieur qui s’active et on se prive de la réceptivité du cerveau supérieur. Réactivité et réceptivité ne peuvent pas fonctionner en même temps.
Pour solliciter ce cerveau supérieur, il est essentiel de montrer de l’empathie et de la bienveillance. C’est aussi la condition d’un apprentissage serein (attention, mémorisation).
C’est par exemple la raison pour laquelle l’injonction « calme-toi » ne fonctionne pas sur un enfant énervé tandis que le contact physique et la verbalisation émotionnelle oui. Pour la verbalisation, c’est le concept de « nommer pour apprivoiser » qui implique que le cortex préfrontal (cerveau supérieur) régule l’amygdale (cerveau inférieur), contribuant à l’apaisement. D’où l’importance de poser des mots sur ce que l’on ressent.
J’espère que ces informations vous ont été profitables. Je suis passionné par les neurosciences (et la parentalité bien sûr) et j’apprécie d’autant plus les livres de Daniel Siegel dont je vous conseille la lecture.
Source : « la discipline sans drame » de Daniel J. Siegel et Tina Payne Bryson
Disponible sur :
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