5 phrases à apprendre aux enfants pour calmer leur colère (+ attitudes parentales)

La colère est une émotion intense qui submerge les enfants, déconnectant les fonctions supérieures de leur cerveau (cortex préfrontal) et les privant ainsi de leur capacité d’apprentissage et de raisonnement. C’est l’immaturité de leur cerveau qui les empêche de « garder le contrôle »  et ils ont donc besoin de nous pour s’apaiser. Voici quelques idées pour les aider.

Cet article est scindé en deux parties : les phrases pour les enfants et les attitudes parentales pour faciliter la traversée de la colère. J’ai également complété par quelques liens utiles sur la colère et la gestion émotionnelle en général.

Introduction  : L’immaturité du cerveau des enfants expliquée par Catherine Gueguen

 

5 phrases à apprendre aux enfants

Voici 5 phrases à apprendre aux enfants. Elles contiennent des techniques simples pour apaiser la colère :

  1. « Je ressens la colère » « j’accueille la colère »
    Cette phrase est importante car elle diminue l’intensité de l’émotion. Les neurosciences ont démontré en effet que la verbalisation émotionnelle permettait à l’amygdale (dans le cerveau archaïque décrit par Catherine Gueguen) de se calmer.
    La phrase « j’accueille la colère » permet de se libérer de la colère. L’idéal est de prendre une longue inspiration en écartant les bras pour l’accueillir pleinement et d’expirer pour s’en libérer.
  2. « J’ai besoin d’un câlin » « J’ai besoin qu’on m’écoute » « j’ai besoin de boire » « J’ai besoin de bouger »
    Les câlins provoquent la production d’ocytocine dans le cerveau. Celle-ci calme l’amygdale. Ils peuvent bien-sûr être utilisés à titre préventif. 🙂
    La phrase « j’ai besoin… » invite l’enfant à se concentrer sur son besoin insatisfait du moment. C’est ce besoin qui a déclenché ou qui est en train de déclencher la colère. De plus, cette façon de parler permet une première approche de la communication non-violente, une méthode qui facilite grandement les rapports sociaux et l’épanouissement (voir cet article).
  3. « 1,2,3,4,5 » (inspiration) « 1,2,3,4,5 » (expiration)
    En pensant à ces chiffres et en respirant, l’enfant agit en pleine conscience et diminue sa fréquence cardiaque (qui a accéléré automatiquement avec la montée de la colère). Cela calme aussi le mental qui a tendance à s’emballer avant la colère.
  4. « Je ferme les yeux et je passe mes mains sous l’eau froide » : la colère augmente la température du bout des doigts (et celle du corps). Le fait de passer sa main sous l’eau froide va donc indiquer au cerveau que la situation s’améliore et que le « danger » est écarté. Boire un verre d’eau est également efficace. Il est important de comprendre que le cerveau agit sur le corps et inversement.
  5. « Sérénité » : en vous entrainant au calme avec votre enfant, vous pouvez créer un ancrage positif associé à la prononciation d’un mot. Ce mot deviendra le déclencheur d’un état d’apaisement. Comme une programmation.
    Pour que l’ancrage fonctionne, il est nécessaire de le répéter souvent pendant les moments où l’enfant se sent parfaitement en sécurité et zen. Faites-lui remarquer ces instants. Répétez le mot « sérénité » pour le « charger » d’émotions agréables.
    Vous pouvez aussi fabriquer un talisman avec inscrit au centre « sérénité ». L’enfant le touchera ou y pensera pour s’apaiser.

Attitudes parentales pour aider les enfants à traverser leur colère

Pré-requis
  • Parlez calmement sans hausser le ton. Crier sur un enfant en colère ne sert à rien, au contraire car les cris bloquent le cerveau encore plus et les émotions sont contagieuses. Donc gardez votre calme (en utilisant une des techniques de cet article si besoin)
  • Mettez-vous au niveau de votre enfant dans une attitude bienveillante (baissez-vous). L’attitude bienveillante est facilitée quand on se dit « Il a besoin de moi. La colère le submerge. Je suis là. Je veux l’aider à la traverser. »
  • Si la crise de colère est intense, tenez-le fermement contre vous afin qu’il ne se blesse pas. De plus, ce contact l’apaisera au bout d’un moment (effet de l’ocytocine).
Phrases à dire

Les phrases suivantes permettent de faciliter la verbalisation émotionnelle et d’apaiser l’enfant.

« Je suis là. « 

« Je t’aime. »

« Je t’écoute. »

« Tu es en sécurité. »

« Je vois que tu es en colère. Tu veux bien me dire ce qui se passe ? »

« Cela te blesse lorsque [décrire la situation]. Je comprends. Je suis là pour t’écouter. On se sent mieux lorsqu’on en a parlé. »

« Oui, cela est frustrant quand [décrire la situation]. Je te comprends. Comment puis-je t’aider à te sentir mieux ? »

« Tu dois avoir une bonne raison pour te mettre en colère. Je pourrais t’aider si tu m’en parles. »

« Je ne parviens pas à me concentrer lorsque tu cries ainsi. Peux-tu parler normalement s’il-te-plait ? »

« J’ai remarqué que tu avais claqué la porte. Tu as l’air énervé. Que se passe-t-il ? »

« J’ai confiance en toi. Je sais que tu vas trouver une solution pour sortir de cette colère. Je suis là pour t’écouter si tu as besoin. »

« Je me sens triste de te voir aussi énervé. J’aimerais pouvoir t’aider. Dis-moi ce que je peux faire. »

 

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