Le « non » de l’enfant est une preuve d’affection et un indicateur de confiance en soi
On évoque souvent les phases d’opposition des enfants, notamment celles qui interviennent vers 2/3 ans. Elles ont tendance à décontenancer et même énerver les parents car ils sentent une résistance (une distance?) et remettent en question leur mode d’éducation voire leur autorité « naturelle ».
En réalité, cette phase du « non » n’est pas un acte belliqueux à l’encontre d’un parent. Il s’agit plutôt d’une marque d’attachement comme nous l’explique Jesper Juul dans son livre « Me voilà ! qui es-tu ? » (ce livre est une pépite) .
Voici l’éclairage rassurant (et déculpabilisant) de l’auteur :
« Le « non » de l’enfant est une réponse affectueuse car ce n’est pas un « non » à la relation aux parents. C’est un « oui » à lui-même en tant que personne, et à sa façon de se délimiter par rapport à ses parents. Mais étant donné que les enfants de deux ans ne pensent ni ne peuvent s’exprimer d’une manière abstraite que par instant, ils doivent dire « oui » à quelque chose de concret : mettre ses chaussures soi-même, se laver les dents tout seul, mettre son manteau et sortir dans la rue sans tenir maman ou papa par la main, etc.
L’enfant souhaite toujours coopérer – dire « oui » aux parents, et si son « non » est respecté, il continuera à dire principalement « oui » (respecter le « non » de l’enfant signifie le reconnaitre et le prendre au sérieux – pas forcément s’y soumettre. »
C’est la même chose pour les parents, aussi bien dans leurs rapports l’un à l’autre que par rapport à l’enfant. Ils préfèreraient dire « oui » et ils ont tendance à le dire trop souvent au mauvais moment. Certains le font parce qu’ils estiment que c’est un devoir ou une responsabilité ; d’autres, parce qu’ils ne sont jamais sûr d’eux-mêmes ; ou d’autres encore, simplement parce qu’ils aiment tant l’autre qu’ils s’oublient. »
Que faut-il retenir de cela ?
- La phase du « Non » de l’enfant est essentielle à la construction de sa personnalité
- Un « non » n’est pas une remise en cause de la relation ou de l’affection puisque c’est surtout un « oui » à lui-même.
- Prendre au sérieux un « non » est un moyen de désamorcer les conflits. Parvenir à déceler le besoin qui motive le « non » (donc celui qui est à l’origine du « oui » sous-jacent) est un pas décisif dans le respect de chacun. « En quoi est-ce important pour toi ? » « Je comprends que tu ais envie de faire ceci tout seul. »
- Cette considération du « non » est aussi un « tuteur » pour une vie plus épanouie où l’individu ose s’affirmer et collaborer en prenant en compte ses besoins.
- Il est important d’accorder clairement le droit au « non » à soi et aux autres.
- Respecter un « non » ne signifie pas dire « oui » à tout (vive la fermeté et la bienveillance).
- On peut répondre à un « Non » en proposant des « Choix » (engageant pour l’enfant et propice à la construction de soi)
Les 3 petites lettres de ce mot « non » sont donc capitales (lettres capitales… 🙂 ) dans le bien-être individuel et collectif !
Qu’en pensez-vous ? Avez-vous des difficultés à dire « non » et/ou à supporter qu’on vous oppose un « non » ? Avez-vous le sentiment que votre « Non » est légitime ? À quels moments dites-vous « Oui » alors que vous pensez « Non » ?
À lire :
« Me voilà ! qui es-tu ? » de Jesper Juul disponible sur :
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