Comment savoir quand on vous ment (vidéo)
Tout le monde ment. Il y a 9 raisons pour cela. Pour un jour donné, on nous ment en moyenne entre 10 et 200 fois. Les inconnus se mentent au moins 3 fois dans les 10 premières minutes de leur rencontre…
Ça commence très très tôt. Les bébés vont simuler des pleurs, s’arrêter, attendre de voir qui vient et puis se remettre à pleurer. Les enfants d’un an apprennent la dissimulation. Les enfants de deux ans bluffent. Les enfants de 5 ans mentent effrontément. Ils manipulent par la flatterie. Les enfants de neuf ans maitrisent l’étouffement d’une affaire. Quand vous entrez à la fac, vous mentez déjà à votre mère dans 1 interaction sur 5. Quand nous entrons dans le monde du travail et que nous gagnons notre vie, nous entrons dans un monde qui est encombré de spam, de faux amis numériques, de média partisans, de voleur d’identité ingénieux, de fraudeurs à la pyramide financière de classe mondiale, une épidémie de mensonge, en bref ce qu’un auteur appelle une société post-vérité.
Mais un mensonge n’a aucun pouvoir en étant simplement prononcé; son pouvoir émerge quand quelqu’un d’autre accepte de croire le mensonge.
Paradoxalement, le mensonge est une preuve d’intelligence…au sens révolutionnaire.
Les chercheurs savent depuis longtemps que plus une espèce sont intelligente, plus elle a un gros néocortex, plus elle est susceptible de mentir.
Pamela Meyer vous propose de devenir un traqueur de menteurs. Avec de l’entrainement, vous parviendrez à démasquer 90% des mensonges que vous entendre, verrez ou sentirez.
Comment les dépister ? Les plus célèbres menteurs nous ont laissé des vidéos à analyser. Appuyons-nous dessus pour définir les quelques signes qui devraient vous alerter.
Le langage du menteur (verbal) :
– un menteur à un langage formel plutôt qu’informel.
– il utilise un langage de distanciation pour prendre de la distance par rapport au sujet : « cette femme ».
– il emploie des restriction : « en toute franchise », « pour vous dire la vérité »…
– il répète entièrement la question qu’on lui pose.
– il donne une avalanche de détails de l’histoire.
– il raconte son histoire dans l’ordre chronologique.
– il baisse la voix.
Demandez à un menteur de vous raconter son histoire à l’envers.
La langage corporel (non-verbal) :
– le menteur « gèle » le haut de son corps.
– il vous regarde un peu trop dans les yeux.
– leur sourire est faux (voir cet article).
– il cligne plus souvent des yeux.
– il met des « objets barrières » entre vous et lui.
– il pointe les pieds vers la sortie.
Pour le reste, je vous laisse découvrir cette présentation magistrale de Pamela Meyer avec la retranscription complète :
Bon, je ne veux pas alarmer qui que ce soit dans cette salle, mais je viens de remarquer que la personne à votre droite est un menteur. (Rires) Aussi, la personne à votre gauche est un menteur. Et la personne assise sur votre siège est aussi un menteur. Nous sommes tous des menteurs. Aujourd’hui, je vais vous montrer ce que dit la recherche sur le fait que nous soyons tous des menteurs, comment vous pouvez devenir un traqueur de mensonges et pourquoi vous pourriez vouloir aller plus loin et passer de la traque de mensonge à la recherche de la vérité, pour finir par la construction de confiance.
Et puisqu’on parle de confiance, depuis que j’ai écrit ce livre, « Liespotting » personne ne veut plus me rencontrer face à face, non, non, non, non, non. On me dit, « D’accord, on vous enverra un email. » (Rires) Je ne peux même pas avoir un rendez-vous au Starbucks. Mon mari dit, « Chérie, le mensonge? Tu aurais peut-être pu te concentrer sur la cuisine. Que penses-tu de la cuisine française?
Alors avant que je commence, ce que je vais faire c’est que je vais vous expliquer clairement mon but qui n’est pas de vous apprendre à jouer à Chat. Les traqueurs de mensonges ne sont pas ces pinailleurs, ces gosses au fond de la classe qui crient, « je t’ai eu! Je t’ai eu! Votre sourcil a tiqué. Votre narine a frémit. J’ai regardé la série télé ‘Lie to me.’ Je sais que vous mentez. » Non, les traqueurs de mensonges sont armés de connaissances scientifiques pour repérer le mensonge. Ils les utilisent pour arriver à la vérité, et ils font ce que les leaders matures font tous les jours ; ils ont des conversations difficiles avec des personnes difficiles, parfois pendant des moments très difficiles. Et ils s’engagent dans cette voie en acceptant une proposition cruciale, et cette proposition est la suivante : le mensonge est un acte coopératif. Réfléchissez-y, un mensonge n’a aucun pouvoir en étant simplement prononcé; son pouvoir émerge quand quelqu’un d’autre accepte de croire le mensonge.
Je sais que ça ressemble à de l’amour vache, mais vous voyez, si à un moment on vous a menti, c’est parce que vous avez accepté qu’on vous mente. Vérité numéro un sur le mensonge : le mensonge est un acte coopératif. Et tous les mensonges ne sont pas néfastes. Parfois nous sommes consentants à participer au mensonge par pure dignité sociale, peut-être pour garder un secret qui doit l’être, secret. Nous disons, « Jolie chanson. » « Chérie, tu n’as pas l’air grosse là dedans, non. » Ou nous disons, un grand classique de l’élite numérique, « Vous savez, je viens juste de retrouver votre email dans le dossier spam. Désolé. »
Mais parfois nous participons au mensonge à contrecœur. Et cela peut avoir un coût radical pour nous. L’an dernier 997 milliards de dollars ont été dépensé dans la fraude d’entreprise aux États-Unis. C’est un poil en dessous d’un trillion de dollars. C’est 7 % des revenus. Le mensonge peut couter des milliards. Pensez à Enron, Madoff, la crise des hypothèques. Ou dans le cas d’agents doubles et de traitres, comme Robert Hanssen ou Aldrich Ames, les mensonges peuvent trahir notre pays, ils peuvent compromettre notre sécurité, ils peuvent saper la démocratie, ils peuvent provoquer la mort de ceux qui nous défendent.
Le mensonge est en fait une affaire sérieuse. Cet escroc, Henry Oberlander, était si efficace que les autorités britanniques disent qu’il aurait pu saper le système bancaire de l’Occident tout entier. En vous ne trouverez pas cet homme sur Google ; on ne le trouve nulle part. Il a été interviewé une fois, et il a dit la chose suivante. Il a dit, « J’ai une règle. » Et voici la règle d’Henry : » Tout le monde veut bien vous donner quelque chose. Ils sont prêts à vous donner quelque chose en échange de ce qu’ils désirent. » Et c’est le cœur du problème. Si vous ne voulez pas être trompé, vous devez savoir, qu’est-ce que vous désirez absolument? Et nous avons tous horreur de l’admettre. Nous aimerions être de meilleurs maris, de meilleures épouses, plus intelligents, plus puissants, plus grands, plus riches, la liste continue. Le mensonge est une tentative de combler ce manque, de connecter nos souhaits et nos fantasmes à propos de qui nous aimerions être, comment nous aimerions pouvoir être, avec ce que nous sommes vraiment. Et c’est vrai que nous voulons combler ces manques dans nos vies avec des mensonges
Les études montrent que pour un jour donné, on vous ment peut-être entre 10 et 200 fois. Je vous l’accorde, beaucoup de ces mensonges sont de pieux mensonges. Mais une autre étude a montré que les inconnus se mentaient trois fois dans les 10 premières minutes après une rencontre. (Rires) Quand nous entendons ces données pour la première fois, nous reculons. Nous ne pouvons pas croire à la prévalence du mensonge. Nous sommes fondamentalement contre le mensonge. Mais si vous regardez de plus près, l’intrigue s’épaissit en fait. Nous mentons plus aux étrangers que nous ne mentons aux collègues. Les extravertis mentent plus que les introvertis. Les hommes mentent huit fois plus sur eux-mêmes qu’ils ne le font à propos des autres. Les femmes mentent plus pour protéger d’autres gens. Si vous êtes un couple marié moyen, vous allez mentir à votre conjoint dans 1 interaction sur 10. Vous pensez peut-être que c’est mal. Si vous n’êtes pas mariés, ce chiffre tombe à trois.
Le mensonge est complexe. Il fait partie intégrante de nos vies quotidiennes et professionnelles. Nous sommes profondément ambivalents au sujet de la vérité. Nous le dispensons en fonction des besoins, parfois pour de très bonnes raisons, d’autre fois simplement parce que nous ne comprenons pas les manques dans nos vies. C’est la vérité numéro deux à propos du mensonge. Nous sommes contre le mensonge, mais en secret nous sommes pour de façons que notre société a sanctionnées depuis des siècles et des siècles. Il est aussi vieux que la respiration. Il fait partie de notre culture. Pensez à Dante, Shakespeare, la Bible, News of the World.
(Rires)
Le mensonge a pour nous en tant qu’espèces une valeur évolutionnaire. Les chercheurs savent depuis longtemps que plus les espèces sont intelligentes, plus elles ont un gros néocortex, plus elle est susceptible de mentir. Vous vous souvenez peut-être de Koko Est-ce que quelqu’un se rappelle de Koko, le gorille à qui on a enseigné la langue des signes? On a appris à Koko à communiquer par langue des signes. Voici Koko avec son chaton. C’est son mignon petit chaton. Une fois, Koko a accusé son chaton d’avoir arraché un évier du mur. (Rires) Nous sommes programmés pour devenir chefs de meute. Ça commence très très tôt. A quel point? Et bien les bébés vont simuler des pleurs, s’arrêter, attendre de voir qui vient et puis se remettre à pleurer. Les enfants d’un an apprennent la dissimulation. (Rires) Les enfants de deux ans bluffent. Les enfants de 5 ans mentent effrontément. Ils manipulent par la flatterie. Les enfants de neuf ans maitrisent l’étouffement d’une affaire. Quand vous entrez à la fac, vous mentez déjà à votre mère dans 1 interaction sur 5. Quand nous entrons dans le monde du travail et que nous gagnons notre vie, nous entrons dans un monde qui est encombré de spam, de faux amis numériques, de média partisans, de voleur d’identité ingénieux, de fraudeurs à la pyramide financière de classe mondiale, une épidémie de mensonge, en bref ce qu’un auteur appelle une société post-vérité. Voilà longtemps que c’est déroutant.
Que faire? Nous pouvons prendre des dispositions pour nous frayer un chemin dans ce bourbier. Les traqueurs de mensonges entrainés parviennent à la vérité 90 % du temps. Le reste d’entre nous, nous ne tombons juste qu’à 54 %. Pourquoi est-ce si facile à apprendre? Il y a des bons menteurs et des mauvais menteurs. Il n’y a pas de vrais menteurs originaux. Nous faisons tous les mêmes erreurs. Nous employons tous les mêmes techniques. Alors ce que je vais faire c’est vous montrer deux modèles de mensonge. et puis nous regarderons les points chauds et verrons si nous pouvons les trouver nous-mêmes. Nous allons commencer avec le discours :
(Vidéo) Bill Clinton : je veux que vous m’écoutiez. Je vais me répéter. Je n’ai pas eu de relations sexuelles avec cette femme, Mlle Lewinsky. Je n’ai jamais menti à personne, pas une seule fois, jamais. Et ces allégations sont fausses. Et je dois retourner travailler pour le peuple américain. Merci.
Pamela Meyer : bon, quels étaient les signes révélateurs? D’abord nous avons entendu ce qu’on appelle un démenti sans engagement. Les études montrent que les gens qui sont fermement déterminés dans leur démenti auront recours à un langage formel plutôt qu’informel. Nous avons aussi entendu un langage de distanciation : « cette femme« . Nous savons que les menteurs prendront inconsciemment leurs distances avec leur sujet en employant le langage comme outil. Si Bill Clinton avait dit, « Et bien, pour vous dire la vérité… » ou la tournure préférée de Richard Nixon, « En toute franchise… » cela aurait été très révélateur pour tout traqueur de mensonge qui sait que des restrictions, comme on les appelle, comme celles-là, discréditent encore plus le sujet. Et s’il avait répété la question toute entière, où s’il avait saupoudré son discours avec un peu trop de détails, et nous sommes tous heureux qu’il ne l’ait pas fait, il se serait encore plus discrédité. Freud avait tout compris. Freud a dit, regardez, il s’agit de bien plus que de discours : « Aucun mortel ne peut garder un secret. Si ses lèvres se taisent, il bavarde avec le bout de ses doigts. » Et nous le faisons tous quelque soit notre degré de pouvoir. Nous bavardons tous avec le bout de nos doigts. Je vais vous montrer Dominique Strauss-Kahn avec Obama en train de bavarder avec le bout de ses doigts.
(Rires)
Ceci nous amène au modèle suivant, qui est le langage corporel. Avec le langage corporel, voici ce qu’il faut faire. Vous devez vraiment oublier vos présomptions. Laissez la science modérer un peu vos connaissances Parce que nous pensons que les menteurs gigotent tout le temps. Et bien devinez quoi, ils savent geler le haut de leur corps quand ils mentent. Nous pensons que les menteurs ne vous regarderont pas dans les yeux. Et devinez quoi, ils vous regardent dans les yeux un peu trop pour compenser ce mythe. Nous pensons que la chaleur humaine et les sourires transmettent la franchise et la sincérité. Mais un traqueur de mensonges peut repérer un sourire faux à un kilomètre. Pouvez-vous repérer le faux sourire ici? Vous pouvez consciemment contracter les muscles de vos joues. Mais le vrai sourire est dans les yeux, les pattes d’oie des yeux. On ne peut pas les contracter consciemment, en particulier si on a abusé du botox. N’abusez pas du botox ; personne ne pensera que vous êtes franc.
Nous allons maintenant regarder les points chauds. Pouvez-vous dire ce qui se passe dans une conversation? Pouvez-vous commencer à trouver les points chauds pour voir les contradictions entre les mots de quelqu’un et ses actions? Je sais que ça semble évident, mais quand vous avez une conversation avec quelqu’un que vous soupçonnez de mentir, l’attitude est de loin l’indicateur le plus révélateur et celui qu’on remarque le moins.
Une personne franche sera coopérative. Elle va vous montrer qu’elle est de votre côté. Elle sera enthousiaste. Elle sera prête à vous aider pour vous amener à la vérité. Elle sera prête à réfléchir avec vous, à nommer des suspects, à fournir des détails. Elle dira, « Hé, c’est peut-être les types de la comptabilité qui ont falsifié ces chèques. » Elle sera furieuse si elle a l’impression d’être accusée à tort tout au long de l’entrevue, pas par intermittence ; elle sera furieuse tout au long de l’entrevue. Et si vous demandez à quelqu’un de franc ce qu’il devrait advenir de quiconque a falsifié ces chèques, une personne franche est bien plus susceptible de recommander une punition stricte plutôt qu’indulgente.
Disons maintenant que vous avez exactement la même conversation avec quelqu’un qui ment. Cette personne peut être renfermée, baisser les yeux, baisser le ton, faire des pauses, avoir un débit saccadé. Demandez à un menteur de raconter son histoire, il va la saupoudrer de beaucoup trop de détails dans toutes sortes d’endroits hors de propos. Et puis il va raconter son histoire dans un ordre chronologique strict. Et un interrogateur entrainé vient et de manière très subtile sur plusieurs heures, il demandera à cette personne de raconter son histoire à l’envers, et il observera alors son malaise, et notera quelles questions produisent le plus grand volume de déclarations mensongères. Pourquoi font-ils ça? Et bien nous faisons tous la même chose. Nous répétons nos mots, mais nous répétons rarement nos gestes. Nous disons « oui », nous faisons « non » de la tête. Nous racontons des histoires très convaincantes, nous haussons légèrement les épaules. Nous commettons des crimes terribles, et nous sourions en pensant au plaisir de ne pas être punis. Et dans le métier, on appelle ce sourire le » délice de gruger ».
Et nous allons le voir dans plusieurs vidéos, mais nous allons commencer, pour ceux d’entre vous qui ne le connaissent pas, voici John Edwards, le candidat à la présidentielle qui a choqué l’Amérique en ayant un enfant illégitime. Nous allons le voir parler de faire un test de paternité. Voyons maintenant si vous pouvez repérer quand il dit, « oui » tout en faisant « non » de la tête, en haussant légèrement les épaules.
(Vidéo) John Edwards : J’en ferais un volontiers. Je sais qu’il n’est pas possible que cet enfant soit de moi, à cause de la chronologie des évènements. Je sais donc que ce n’est pas possible. Je ferais volontiers un test de paternité et j’aimerais que ce soit fait. Journaliste : Allez-vous le faire bientôt? Y a-t-il quelqu’un … JE : Et bien je ne suis qu’un côté. Je ne suis qu’un côté du test. Mais je le fais volontiers.
PM : bon, ces mouvements de la tête sont bien plus faciles à repérer une fois que vous savez les chercher. Il y aura des fois où quelqu’un a une expression tout en en masquant une autre qui se laisse entrevoir en un éclair. On sait que les meurtriers laissent paraitre de la tristesse. Votre nouveau partenaire commercial peut bien vous serrer la main, fêter l’évènement, sortir diner avec vous et laisser ensuite passer une expression de colère. Et nous n’allons pas tous devenir des experts en expression faciale du jour au lendemain, mais il y en a une que je peux vous enseigner, qui est très dangereuse et facile à apprendre et c’est l’expression du mépris. Avec la colère, vous avez deux personnes sur un pied d’égalité. Ça reste malgré tout une relation saine. Mais quand la colère se transforme en mépris, on vous a exclu. Il est associé à la supériorité morale. Et pour cela, il est très, très difficile de s’en remettre. Voici à quoi ça ressemble. C’est marqué par un coin de lèvre qui est relevé et rentré. C’est la seule expression asymétrique. Et en présence de mépris, qu’il s’en suive un mensonge ou pas, et le mensonge ne suit pas toujours, regardez ailleurs, partez dans l’autre direction, reconsidérez le contrat, dites « Non merci. Je ne monte pas prendre un dernier verre. Merci. »
La science a mis en évidence de nombreux autres indicateurs. Nous savons par exemple, nous savons que les menteurs vont changer de vitesse de clignement des yeux, pointer leurs pieds vers une sortie. Ils vont prendre des objets barrière et les mettre entre eux et la personne avec qui ils parlent. Ils vont changer leur ton de voix, souvent en le baissant beaucoup. Voilà ce qui se passe. Ces comportements ne sont que des comportements. Ce ne sont pas des preuves de mensonge. Ce sont des drapeaux rouges. Nous sommes des êtres humains. Nous faisons des gestes agités trompeurs partout toute la journée. Ils ne signifient rien par eux-mêmes. Mais quand vous en voyez toute une série, c’est votre signal. Regardez, écoutez, sondez, posez des questions difficiles, sortez de ce mode confortable de savoir, passez en mode curiosité, posez plus de questions, ayez un peu de dignité, ayez un bon rapport avec la personne à qui vous parlez. N’essayez pas d’être comme ces types de » New York, police judiciaire » et autres séries télé qui s’acharnent sur leurs sujets pour les soumettre. Ne soyez pas trop agressif, ça ne marche pas.
Nous avons abordé la façon de parler à quelqu’un qui ment et celle de repérer un mensonge. Et comme je l’ai promis, nous allons maintenant examiner ce à quoi ressemble la vérité. Mais je vais vous montrer deux vidéos, deux mères, l’une ment, l’autre qui dit la vérité. Elles ont été mises en évidence par le chercheur David Matsumoto en Californie. Et je crois que c’est un excellent exemple de ce à quoi ressemble la vérité.
Cette mère, Diane Downs, a tiré sur ses enfants à bout portant, les a conduits à l’hôpital alors qu’ils saignaient abondamment dans la voiture a prétendu qu’un étranger hirsute avait fait ça. Et vous verrez quand vous verrez la vidéo, elle ne fait même pas semblant d’être une mère accablée de douleur. Ce que vous devez chercher ici c’est un décalage incroyable entre les faits horribles qu’elle décrit et son attitude très, très calme. Et si vous regardez de près, vous verrez un florilège de mensonge tout au long de la vidéo.
(Vidéo) Diane Downs : la nuit, quand je ferme les yeux, je peux voir Christie tendre la main vers moi pendant que je conduis, et le sang qui n’arrêtait pas de sortir de sa bouche. Et que, peut-être que ça s’effacera avec le temps, mais je ne le crois pas. C’est ce qui me tracasse le plus.
PM : Je vais vous montrer la vidéo d’une vraie mère désespérée, Erin Runnion, faisant face à celui qui a torturé et tué sa fille au tribunal. Ici vous ne verrez pas d’émotion feinte, rien que l’expression authentique de la souffrance d’une mère.
(Vidéo) Erin Runnion : J’ai écrit cette déclaration pour le 3ème anniversaire de la nuit où vous avez pris mon enfant, et où vous lui avez fait mal, et vous l’avez écrasée, vous l’avez terrifiée jusqu’à ce que son cœur s’arrête. Et elle s’est battue, et je sais qu’elle vous a combattu. Mais je sais qu’elle vous a regardé avec ces étonnants yeux bruns, et vous vouliez toujours la tuer. Et je ne le comprends pas, et je ne le comprendrai jamais.
PM : Il n’y a aucun doute sur la véracité de ces émotions.
La technologie, son aspect scientifique, qui entoure ce à quoi la vérité ressemble avance. Nous savons par exemple que nous avons désormais des appareils pour suivre le regard et des scanners cérébraux à infrarouges, des IRM qui peuvent décoder les signaux que nos corps envoient quand nous essayons de mentir. Et ces technologies seront bientôt sur le marché pour tout le monde, comme une panacée contre le mensonge, et elles s’avèreront incroyablement utiles un de ces jours. Mais en attendant, vous devez vous demander : Qui voulez-vous à vos côtés pendant la réunion, une personne entraînée à trouver la vérité ou un type qui va traîner dans la salle un électroencéphalogramme de 200 kilos?
Les traqueurs de mensonges comptent sur des outils humains. Ils savent que, comme quelqu’un a dit, « L’individu c’est qui vous êtes quand vous êtes dans le noir. » Et ce qui est assez intéressant c’est qu’aujourd’hui nous avons si peu de noir. Notre monde est éclairé 24 heures sur 24. Il est transparent. avec des blogs et des réseaux sociaux qui diffusent le buzz de toute une nouvelle génération de gens qui ont fait le choix de vivre leurs vies en public. C’est un monde beaucoup plus bruyant. Donc un des problèmes que nous avons est de nous rappeler, trop partager, ce n’est pas être franc. Le fait que nous envoyons frénétiquement des tweets et des textos peut nous empêcher de voir que les subtilités de la décence humaine, l’intégrité de l’individu, c’est toujours ce qui compte, c’est ce qui comptera toujours. Alors dans ce monde bien plus bruyant, il pourrait être sensé que nous soyons un tout petit peu plus explicites quant à notre code de moralité.
Quand vous combinez la science de la reconnaissance du mensonge avec l’art de regarder, d’écouter, vous vous dispensez de collaborer à un mensonge. Vous vous engagez sur cette voie pour être un petit peu plus explicite, parce que vous envoyez à tout le monde autour de vous un signal qui dit, « Hé, mon monde, notre monde, sera un monde honnête. Dans mon monde, la vérité sera renforcée et le mensonge sera reconnu et marginalisé. » Et quand vous faites ça, le sol autour de vous commence à bouger un tout
Pamela Meyer est l’auteur de Liespotting :
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