Quelques suggestions pour ne plus céder à la violence dans l’éducation
J’ai rédigé cet article suite à de nombreux messages et des débats houleux sur les différentes formes de violence dans l’éducation. Il n’a pas pour vocation de proposer des vérités universelles mais il contient de nombreux éléments de mon expérience personnelle.
La première étape, selon moi, est d’éviter les sources de culpabilité car celle-ci n’est malheureusement pas propice au changement. Elle a tendance à nous mettre dans une position défensive (et parfois même à attaquer).
Par exemple, les lectures sur la parentalité positive peuvent avoir tendance à l’alimenter puisque vous ne parvenez pas à appliquer les méthodes présentées.
Nous allons voir quelques solutions pour atténuer ce sentiment de culpabilité et avancer en créant des liens et adoptants des réflexes non-violents :
– Tout d’abord, vous avez le droit de faire des erreurs. Il est important de vous le dire et de le dire à l’enfant à l’intérieur de vous. C’est un premier pas vers la bienveillance envers vous-même et les autres.
– Ensuite, parmi les premiers réflexes à adopter, je vous conseille ceci :
excusez-vous systématiquement lorsque vous pensez avoir fait preuve de violence avec vos enfants (tout type de violence). Il s’agit d’excuses, pas de justifications.
– Quand vous sentez que vous êtes sur le point de céder à l’agressivité, fermez les yeux et prenez 5 grandes inspirations (en les comptant). En expirant, dites-vous cette phrase en souriant « Tout va bien, je t’aime ». Ces respirations longues vont apaiser votre corps et le décompte vous obligera à revenir dans l’instant présent. Le sourire, lui, déclenche du bien-être général.
– Dans la même idée, avant de céder à la violence physique ou orale, prenez-en conscience, faites une pause, dirigez-vous lentement vers la cuisine ou la salle de bain et buvez un verre d’eau en vous concentrant sur les sensations. Imaginez l’eau vous purifier et vous apaiser.
– Posez des mots en utilisant le « je » : « Quand (décrivez la situation), je ressens (nommez votre émotion) et je te demande de (énoncez ce que vous attendez pour satisfaire votre besoin).«
– Réfléchissez à l’image qui vous vient à l’esprit lorsque vous vous apprêtez à taper. Cette image peut être modifiée si vous en prenez conscience. Est-ce une image qui vient de votre histoire personnelle ?
– Jouez avec vos enfants et multipliez les activités positives (comme la lecture). Vous pouvez prôner les jeux avec des marionnettes afin que chacun « vide son sac » et avance. Le jeu est un terreau propice au rétablissement des liens via le dialogue et à l’expression personnelle et émotionnelle. On fait en effet dire plus de choses à un personnage qui nous représente car on est moins affecté émotionnellement (c’est la dissociation).
– Remplissez leur réservoir d’amour et vous remplirez ainsi le votre aussi (voir cet article)
– Félicitez-vous à chaque fois que vous avez remplacé une tape par une caresse ou un mot aimant.
– Tenez un journal de gratitude avec vos enfants. A la fin de chaque journée, écrivez ou dites ce que vous avez apprécié. L’écrire est préférable selon moi afin de pouvoir s’y replonger plus tard. Vous pouvez y glisser des photos. Ce journal a un autre effet positif : il vous permet de mesurer le chemin parcouru et vous donne les preuves que vous construisez au jour le jour une vie meilleure.
– Dites-vous que vous n’êtes pas vos parents et que vos enfants ne sont pas vous. Votre objectif vis-à-vis de vos enfants est de les aider à devenir des humains épanouis. Votre objectif vis à vis de vous est de vous épanouir.
Démarches plus profondes :
Votre passé conditionne votre présent. Ce que vous avez subi, vu, ressenti, vous le reproduisez aujourd’hui inconsciemment. Afin de modifier cette « programmation », voici ce que je vous conseille :
– écrivez une lettre que vous adresserez aux personnes qui vous ont fait du mal (parents compris). Exprimez-vous y sans barrière en notant tout ce que vous avez sur le coeur. Faites-le plusieurs jours d’affilé si nécessaire, jusqu’à ce que vos émotions soient exprimées. Déchirez à chaque fois cette lettre. (essayez cet exercice aussi)
– adressez-vous à votre enfant intérieur et donnez-lui ces 17 permissions :
Tu as la permission d’être toi-même.
Tu as la permission d’être un garçon ou une fille.
Tu as la permission d’éprouver du plaisir.
Tu as la permission de faire confiance.
Tu as la permission d’appartenir à un groupe.
Tu as la permission d’être proche.
Tu as la permission d’être un enfant.
Tu as la permission de grandir.
Tu as la permission de savoir.
Tu as la permission de penser.
Tu as la permission de réussir.
Tu as la permission d’être triste.
Tu as la permission d’avoir peur.
Tu as la permission d’être en colère.
Tu as la permission d’être joyeux.
Tu as la permission d’exister.
Tu as la permission d’être en bonne santé.
Faites de même avec vos enfants pour endiguer le copier/coller du passé.
– apprenez à manier la communication non violente. Elle vous permettra de pacifier vos rapports, de clarifier vos demandes, de vous libérer de vos émotions. C’est un entrainement qui porte ses fruits dans la durée (voir cet article)
Pour votre état général :
– formez-vous à des techniques anti-stress (comme la méditation)
– prenez soin de vous
Quelques conseils supplémentaires :
voici des articles autour des émotions et de la parentalité positive :
– 22 infos essentielles sur nos émotions outils pour les exprimer
– best of 40 astuces infos et conseils pour éducation bienveillante
N’hésitez pas à vous entourer d’amis bienveillants envers vous-même afin de vous confier ou intégrez une association de parents. Les rapports sociaux sont essentiels au bonheur et les échanges sont enrichissants.
Il ne serait pas inintéressant de consulter un thérapeute près de chez vous afin de poursuivre ce travail d’introspection.
J’espère sincèrement que ces conseils vous aideront.
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