Les vertus de la foi selon les neurosciences
Nous allons évoquer aujourd’hui la foi au sens large et voir dans quelle mesure elle peut embellir notre vie. C’est le neuropsychologue Rick Hanson qui nous servira de guide. Commençons d’ailleurs avec sa spécialité : le cerveau.
La foi et le cerveau
« A l’échelle du cerveau, la foi (définie au sens large incluant les suppositions et les attentes) est un moyen efficace de préserver des ressources neuronales car elle permet de comprendre les choses sans repartir chaque fois de zéro. La conviction viscérale présente dans la foi intègre la logique préfrontale, l’émotion limbique et la stimulation du tronc cérébral« .
La foi permet donc d’économiser nos ressources neuronales. Comme si cet état par défaut était plus « naturel » que le scepticisme. C’est une première bonne nouvelle pour nous.
La foi se décide-t-elle ?
La foi peut être un leg (héritage de notre entourage, de nos parents,…), une habitude ou un changement volontaire de paradigme.
Pour le leg, j’y vois un processus inconscient et passif (observation, ressenti suite à une exposition répétée)…qui devient conscient dès lors qu’on se rend compte de sa présence en nous (et de son origine). Le changement de paradigme est actif : la conscience, l’intention et l’action qui vise à adopter, modifier ou supprimer une foi. L’habitude d’avoir la foi s’installe dans le temps, suite à un leg ou un changement de paradigme.
Une chose est sûre cependant, dès qu’une foi est en place, elle s’auto-alimente inconsciemment et se consolide (à l’image des croyances). « Ainsi, la foi est le moteur de l’espoir et de l’optimisme qui encouragent des actes dont les résultats confirment à leur tour votre foi, créant un joli cercle vertueux. »
Une foi intime
Je pense que la foi ne devrait pas se partager ouvertement pour des raisons évidentes : les risques d’opposition sont omniprésents. Car, exprimer sa foi ne peut se faire dans l’absolu. Il y aura toujours une notion de relativité qui impliquera des accords ou désaccords avec autrui. Ainsi, je préfère garder le caractère intime à la foi. C’est plus efficace et moins contraignant pour tous.
En revanche, la foi peut se communiquer par le langage non-verbal : comportement, regard, gestes,…
Ainsi, des enfants peuvent ainsi comprendre que leurs parents ont foi en eux quoi qu’il advienne. C’est une forme de prophétie auto-réalisatrice positive. On s’attend au meilleur et le meilleur advient (car on le déclenche inconsciemment). Attention car l’inverse est aussi vrai. Une croyance négative s’exprimera inconsciemment et les enfants percevront, traduiront et réagiront à ces signes pour coller à cette croyance.
La foi, un antidote à la peur et au doute
« Quand vous n’avez pas foi dans le monde ou en vous-même, la vie parait instable et effrayante. La foi vous ancre dans tout ce qui est fiable et réconfortant : c’est l’antidote au doute et à la peur. » écrit Rick Hanson.
Essayez de dire à voix haute ces phrases pour en vérifier les effets :
« J’ai foi en moi ». Cette simple phrase signifie que j’ai confiance en moi. A partir du moment ou je le pense, le dis ou l’écris, je sens un bien-être s’installer.
« J’ai foi en mes capacités ». Cette façon d’exprimer la foi est un moyen de penser à nos forces et d’envisager le champ des possibles pour passer à l’action.
« J’ai foi en l’avenir ». Cette foi ouvre les perspectives et invite à faire preuve d’audace pour construire sur le long terme.
La foi est réfutable et/ou modulable
Lorsque nous avons foi en quelque chose et que les conséquences sont négatives, il est alors nécessaire de remettre en cause la foi. C’est la raison qui tranche. Car une foi peut devenir destructrice. Ainsi, par exemple, avoir une foi inébranlable en une personne qui nous a causé du tort est dangereux. Dans ce cas, mieux vaut abandonner cette foi (sans toutefois nourrir de scepticisme anxiogène ou de rancoeur) et se concentrer sur des solutions de remplacement. Il est aussi possible de moduler l’intensité de notre foi.
Exercice : lister ce en quoi nous avons foi
Faire la liste de ce en quoi nous avons foi permet de faire un point sur nos croyances et de renforcer notre confiance en soi. Il est intéressant alors de se poser des questions précises (dans cet ordre):
- en quoi ai-je fois ?
- en quoi ai-je trop foi ?
- en quoi n’ai-je pas assez foi ?
- en quoi pourrais-je avoir foi ?
Cette dernière question vise à orienter notre attention vers des points positifs. Car, rappelons-le, la foi contribue à notre bonheur en gommant nos doutes.
Source : « le pouvoir des petits riens » de Rick Hanson
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