13 pratiques parentales à éviter
Bien que nous essayions tous de faire de notre mieux dans la parentalité, il est important de prendre en compte les effets négatifs de certaines pratiques sur le développement et l’épanouissement des enfants. Cela permet de prendre du recul et d’essayer de nouvelles stratégies comme celles que je vous présente régulièrement sur ce site (et que vous retrouverez dans les liens à la fin).
Dans cette logique, voici 13 pratiques éducatives à éviter :
- User d’amour conditionnel : « Tu serais gentil de ranger ta chambre », « je serais tellement content(e) si tu… » : Ces formulations conduisent l’enfant vers une insécurité affective et la croyance que pour être aimé, il doit répondre à une attente extérieure, se conformer à une norme, fournir un résultat, etc. (développement dans cet article)
- Critiquer : en se concentrant majoritairement sur ce qui est « mal » fait (selon des critères subjectifs), l’enfant s’auto-dévalisera, ruminera mentalement, rendra son juge intérieur impitoyable et portera un regard pessimiste sur le monde qui l’entoure. Ajoutons que les reproches et critiques alimentent le stress et la dépression.
- Se moquer : la moquerie peut être considérée comme de l’humour…par des adultes. Mais pour des enfants, ce sont de véritables blessures. Les moqueries directes et indirectes (propos tenus devant un enfant à son sujet) sont à ranger dans la même case : à éviter absolument.
- Faire culpabiliser : « Qu’est-ce que tu m’as encore fait ? » « tu m’énerves » « je t’ai frappé/puni car tu m’as cherché » » tu me rends malheureux » « qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça »… la culpabilité est un poison qui agit longtemps…Notons que, par défaut, un enfant ne peut pas remettre en cause la validité d’un comportement d’un parent alors il revêt naturellement le costume de coupable.
- Étouffer ou nier les émotions des enfants : « mais non, tu n’as pas peur ! » « tu es une poule mouillée ou quoi ? » « tu n’as pas le droit d’être triste » : les émotions font partie de la réalité et de la personnalité des enfants. De plus, elles ont toutes leur utilité. Les nier, c’est donc entamer l’estime de soi des enfants et les priver d’une partie de leur potentiel. En effet, les neurosciences ont démontré qu’il est impossible de prendre une décision censée sans écouter les émotions.
Un enfant/l’adulte qui prend l’habitude de réprimer ses émotions s’exposent à 3 effets :- L’effet boomerang : l’émotion est transformée en tensions et maux physiques contre soi. La personne conserve son émotion pendant des semaines, des mois, voire des années, ce qui peut entraîner des maux physiques ou psychologiques.
- L’effet ricochet : l’émotion non exprimée à une personne sera exprimée à une autre. Tout le monde connaît ce phénomène très classique qui consiste, par exemple, à reporter sa colère à la maison contre son conjoint ou ses enfants parce que nous avons quelque chose qui nous a mis en colère au travail. Le conjoint réceptionne la colère, la déverse lui-même auprès de ses enfants, qui vont la déverser sur le chien en lui hurlant dessus… donc sur une personne non responsable de la colère initiale.
- L’effet bulle : à force de conserver pendant des heures, des mois, des années des émotions non exprimées, elles vont prendre de plus en plus de place et vont s’exprimer un jour de façon disproportionnée.
- Tout contrôler, surprotéger, se substituer aux enfants pour des tâches qu’ils savent pourtant faire : Cette surprotection a des conséquences sur le développement de l’enfant :
- retard dans l’autonomie
- estime de soi dégradée
- peu de résistance à la frustration
- faible capacité à décider, résoudre des problèmes et à prendre des initiatives
- intelligence relationnelle peu développée
- créativité en berne
- peur de l’échec paralysante
- Donner des ordres : un ordre est une tentative de soumission. Catherine Gueguen explique que « Si nous donnons des ordres à un enfant, soit il va se soumettre, s’inhiber et une partie de lui va s’éteindre, soit il va nous imiter. Il donnera des ordres à ses parents, à ses frères, à ses soeurs, à ses copains de classe. «
- User de violences physiques et orales et de punitions (ainsi que de menaces) :
Des études ont montré à propos de la violence éducative que :
Fessées, punitions, gifles, humiliations, provoquent de la dépression, de l’anxiété, de l’agressivité, des troubles de la personnalité, des troubles dissociatifs, des addictions…
Plus spécifiquement sur les punitions, fessées, menaces,… :- elles ne changent pas à long terme le comportement de l’enfant
- si elles sont utilisées à des fins éducatives, elles produisent l’effet inverse en suscitant nervosité et anxiété
- la violence se transmet. Des études ont prouvé que les enfants fessés par leurs parents se montrent belliqueux et agressifs à l’école.
- la punition corporelle crée des distances entre les membres de la famille et les enfants qui la subissent ont un sentiment d’isolement et d’incompréhension qui les poussent à ne plus exprimer ce qu’ils ressentent.
- l’autorité extérieure induite par la violence éducative bloque le développement de l’auto-discipline (et de l’autonomie). L’enfant est dépendant.
- les enfants fessés éprouvent de la colère et de la méfiance à l’égard de toute forme d’autorité
- Offrir des cadeaux et de l’argent contre service/écoute/performance (ou priver de cela en cas de défaillance) : « si tu fais cela, tu auras un cadeau » « tu n’auras pas ton argent de poche si tu …. » : cette tactique renforce le matérialisme, détruit la motivation intrinsèque et la persévérance, dégrade l’estime de soi, encourage au mensonge et à la manipulation…
- Isoler de force : j’inclus dans l’isolement : l’isolement physique et le mutisme du parent vis à vis de l’enfant (mépris). Selon Isabelle Filliozat, voici deux arguments à considérer si on estime que l’isolement physique permet de « réfléchir » : le premier argument est que l’enfant n’a pas la maturité pour « réfléchir » à ses actes avant treize ou quatorze ans.Le deuxième argument est que l’isolement va, au final, aggraver l’état psychologique de l’enfant qui se sentira encore plus seul, démuni et arrivera à la conclusion qu’il est mauvais et que ses parents ne l’aiment pas. Cet enchaînement d’états émotionnels provoquera même de l’agressivité en guise de processus de défense face à cette injustice.
Pour le mutisme : il encourage l’enfant à « bouder » et lui inculque que la communication peut être considérée comme une récompense ou un privilège à accorder ou à retirer… - Ne jamais s’excuser : s’excuser c’est avouer son erreur et ainsi se donner la chance de progresser. De plus, lorsqu’on ne le fait pas en tant que parent et qu’on l’exige tout-de-même des enfants, une grande confusion s’installe tandis que, parallèlement, l’estime de soi de l’enfant diminue…
- Être laxiste : le laxisme est l’absence de règles alliée à une tolérance extrême…or les enfants ont besoin de cadre pour s’épanouir et d’amour/d’attention pour grandir. C’est en cela que la bienveillance ET la fermeté sont efficaces.
- Poser des étiquettes et émettre des jugements : Voici ce qu’en dit Isabelle Filliozat : « Les définitions « il est lent « , « il est hyperactif « , « il est timide », « il est maladroit » » il est… » constituent une tentative de lutte contre la blessure narcissique. C’est pour le parent une manière de faire porter à l’enfants la responsabilité de ce qui arrive et par là de s’en dégager. Hélas, ce faisant, l’adulte éloigne l’enfant de son coeur. En outre, les enfants ont tendance à répondre aux définitions que nous leur donnons d’eux. Ils se conforment à nos attentes ! Leur cerveau interprète nos commentaires et jugements comme des ordres (ou des objectifs). Si le parent le dit, c’est que c’est ainsi qu’il doit se comporter… » Ainsi, les étiquettes deviennent de solides croyances qui s’auto-alimentent toute la vie !
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ok ! donc on évite.
mais qu’est-ce que je mets en place pour substituer à ces pratiques qu’on a reproduit de notre propre éducation ?
car je lis beaucoup d’articles où on fait des listes éducatives à éviter ou proscrire mais je ńai jamais d’exemple concrets.
autre remarque : precision de l´age des enfants. à 2,5 ans on ne reagit pas pareil qu’a 6.
donc je suis un peu perdue. car je voudrais vraiment bien faire mais il y a tellement d’informations qui sont parfois contradictoires…
Bonjour, vous trouverez quelques suggestions dans cet article : https://anti-deprime.com/2016/12/17/20-phrases-positives-a-dire-aux-enfants/
Ou celui-ci :
https://anti-deprime.com/2017/09/16/14-astuces-bienveillantes-facilitent-parentalite/
Ainsi que de très nombreuses autres pistes dans la rubrique « Éducation » du site.
À bientôt.