Le cerveau de votre enfant : 12 leçons d’éducation positive pour les parents d’aujourd’hui
Le Dr Daniel J. Siegel est un expert mondial du cerveau de l’enfant. Tina Payne Bryson est docteur en psychologie et psychothérapeute. Leur collaboration se trouve entre mes mains : Le cerveau de votre enfant (Manuel d’éducation positive pour les parents). Je vous invite à découvrir 12 leçons qui risquent de révolutionner vos habitudes et contribuer à l’épanouissement de toute la famille !
Introduction : le cerveau
Le cerveau comprend différentes parties qui ont chacune un rôle très précis :
– le cerveau gauche nous aide à réfléchir logiquement et à organiser nos pensées en phrases. Il est Logique, Littéral, Linguistique et Linéaire (4 L). Il est en activité quand un enfant demande « pourquoi ? » par exemple.
– le cerveau droit nous permet de ressentir des émotions et de lire des indices non-verbaux. Il est plus influencé par le corps et les aires cérébrales inférieures. Pendant les 3 premières années de vie, le cerveau droit est dominant chez l’enfant.
– le corps calleux est l' »autoroute » qui relie les deux hémisphères. Il favorise l’intégration horizontale (cerveau droit-cerveau gauche).
– le cerveau reptilien est le siège des réactions instinctives et décisions spontanées (il prend les commandes en cas de danger).
– le cerveau limbique qui nous incite à nouer des relations.
Deux regroupements pour intégrer la verticalité :
– le cerveau d’en bas comprend le tronc cérébral et le système limbique (et l’amygdale qui prend le contrôle du cerveau d’en haut en cas de danger) : il gère les impulsions, réactions innées (se défendre, fuir), les émotions fortes (colère, peur) et les fonctions basiques (respirer, cligner des yeux).
– le cerveau d’en haut est constitué du cortex cérébral. Il est la source des processus mentaux complexes : penser, imaginer, planifier, se connaitre, faire preuve d’empathie ou encore réguler les émotions. Ce cerveau n’est pleinement mature qu’à 25 ans ! Notez que le cerveau d’en haut est déconnecté quand un enfant subit une tempête émotionnelle. L’idée est donc de l’aider à le reconnecter.
La clé du bien-être est de faire fonctionner toutes ces zones du cerveau de manière coordonnée et équilibrée. On appelle cela « l’intégration« .
Les enfants non-intégrés sont facilement reconnaissables : les émotions les submergent, ils sont confus, agités, ont du mal à réagir calmement et efficacement face à une situation. Ils cèdent à la colère et à l’agressivité.
Les parents ont un rôle central dans cette optimisation du cerveau. C’est tout l’objet de cet ouvrage. Nous allons le découvrir grâce aux 12 leçons qui le jalonnent.
Leçon 1 : se connecter et rediriger. Surfer sur la vague de l’émotion.
Cette première leçon a pour but de favoriser l’exploitation des côtés gauche et droit du cerveau. Lorsqu’un enfant est sujet à une émotion (cerveau droit), connectons-nous aussi avec notre cerveau droit en accueillant son émotion (afin qu’il se « sente ressenti ») puis redirigeons-le vers une rationalisation en sollicitant son cerveau gauche.
Leçon 2 : Nommer pour apprivoiser. Raconter son expérience pour endiguer ses émotions.
Cette deuxième leçon s’inscrit également dans une démarche de sollicitation des deux hémisphères.
Ainsi, la solution est d’aider nos enfants à raconter ce qu’ils vivent et ressentent. Il y a une véritable science derrière cela :
Le cerveau droit traite des émotions et des souvenirs autobiographiques tandis que le cerveau gauche donne un sens à ces émotions et ces souvenirs. L’activation du cerveau gauche permet donc de surmonter les épreuves émotionnelles en leur donnant du sens.
Leçon 3 : Solliciter l’enfant pour faire appel à son cerveau du haut (au lieu de le faire enrager).
Afin d’aider votre enfant à gérer ses émotions, guidez-le par des questions et soumettez-lui des choix qui lui permettront de solliciter son cerveau du haut et d’apaiser son amygdale (dans le cerveau du bas) qui a tendance à prendre le contrôle lorsqu’elle se sent en danger.
Leçon 4 : Exercer le cerveau d’en haut.
Comme nous l’avons vu en introduction, le cerveau d’en haut n’est mature qu’à partir de 25 ans. Il est cependant possible de l’exercer pour le muscler et ainsi accélérer son développement.
Les auteurs conseillent de profiter de chaque occasion pour laisser l’enfant prendre des décisions seul. « Qu’en penses-tu ? » Veux-tu porter ton pull vert ou bleu aujourd’hui ? ».
Afin de faciliter le contrôle des émotions, vous pouvez aussi lui enseigner des techniques de respiration : quand il sent l’émotion le submerger, invitez-le à prendre une longue respiration et à compter jusqu’à 10.
L’empathie est également une fonction supérieure. On peut la développer en interrogeant l’enfant sur les émotions ressenties par les autres.
Leçon 5 : Bouger le corps pour ne pas perdre l’esprit.
Les mouvements du corps aident à reprendre le contrôle des émotions en sollicitant le cerveau d’en haut.
Leçon 6 : Utilisez la télécommande de l’esprit pour revivre les souvenirs.
Faisons un point sur la mémoire implicite et la mémoire explicite. La mémoire implicite est la sollicitation inconsciente d’un souvenir (pour réaliser une tâche faite de nombreuses fois par exemple). Elle est donc à l’oeuvre sans cesse et permet au cerveau de s’appuyer sur des modèles mentaux basés sur notre vécu. Elle favorise l’anticipation. Elle est censée nous protéger des dangers en déclenchant des réactions qui nous ont « sauvé » dans le passé. L’inconvénient de ce fonctionnement est que si un enfant a dans ses souvenirs un schéma précis relatif à une expérience particulière et associé une émotion désagréable (peur, dégoût, etc.), il y fera appel inconsciemment et réagira de telle manière qu’il se défendra ou fuira à chaque fois que la situation ou la pensée du souvenir se présentera. C’est un véritable champ de mines !
La mémoire explicite est l’invocation consciente d’un souvenir. C’est elle qui va nous permettre de rappeler les souvenirs limitants dans l’objectif de leur donner du sens en les racontant par exemple. Il faut donc entrainer l’enfant à se rediffuser le film de ses souvenirs et lui montrer qu’il a du pouvoir sur eux (et qu’il peut en modifier la teneur et l’affect ou encore donner une interprétation différente et du sens).
Leçon 7 : La chasse aux souvenirs dans la vie familiale de tous les jours.
Plus nous exerçons la mémorisation, plus elle se renforce. En tant que parents, nous pouvons favoriser le lien mémoire explicite et implicite de nos enfants. Ainsi au lieu de demander « comment ça s’est passé aujourd’hui », faisons plutôt appel à ses souvenirs :
Leçon 8 : Expliquer à votre enfant que les émotions sont passagères.
Cette leçon va aider l’enfant à acquérir une « claire conscience » (Mindsight) à distinguer « ressentir » et « être ». Par rapport aux émotions, il s’agira de les accueillir et d’aider l’enfant à cerner leur caractère temporaire.
Leçon 9 : Être attentif à ce qui se passe en nous.
La conscience de ce qui se passe en lui permettra à l’enfant de mieux maîtriser ses pensées, désirs et émotions.
L’acronyme SISP évoque cette approche : Sensations, Images, Sentiments et Pensées.
Un enfant qui a conscience de la présence de ces différents éléments et est capable de les verbaliser se sentira plus libre et confiant.
Nous pouvons l’aider à cela en reformulant ce qu’il nous dit pour y intégrer des interprétations positives ou du vocabulaire (qu’il intègrera progressivement). De plus, il est possible de lui « montrer » les meilleurs aspects de ses expériences afin qu’il s’y focalise.
Leçon 10 : Apprendre à se recentrer.
Dans la continuité de la leçon précédente, le but de cette leçon est de faire comprendre à l’enfant qu’il a la possibilité de décider quoi penser et ressentir à partir de son expérience personnelle.
Les deux dernières leçons sont consacrées à l’aspect social :
Leçon 11 : Augmentez le plaisir d’être en famille.
Leçon 12 : Se connecter par le conflit. Apprenez à votre enfant à se disputer en gardant le « nous » en tête.
Conclusion :
« Le cerveau de votre enfant » est un livre phare pour l’éducation positive. Il nous livre des recettes et l’explication scientifique qui en valide l’efficacité. Les illustrations sous forme de BD sont pertinentes et limpides.
Notez aussi la présence de fiches pédagogiques (agrémentées d’outils comme le schéma du cerveau dans la main ou encore la roue de la conscience) permettent d’échanger avec nos enfants sur le fonctionnement de leur cerveau dès 5 ans. C’est un aspect psycho-neuro-éducatif appréciable !
La partie « claire conscience » est précieuse pour donner à l’enfant les techniques pour gérer plutôt que subir le flux de pensées, sensations, sentiments et images qui le traverse.
Merci aux éditions Les Arènes et à Laure en particulier pour m’avoir fait découvrir ce livre.
« Le cerveau de votre enfant », préfacé par Isabelle Filliozat est disponible sur Amazon.fr ou chez votre libraire préféré.
Bonus :
Les éditions les Arènes nous offre une excellente animation basée sur la modélisation de Dan Siegel pour la gestion émotionnelle :
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Où trouver ce livre au Québec?
Je pense que vous pouvez le commander dans une librairie classique (en import) ou via Amazon peut-être?
Merci pour ces 12 points fort intéressants sur le cerveau de l’enfant.
Cela clarifie beaucoup de choses que les parents ont souvent du mal à appréhender.
J’ignorais toutefois que le cerveau atteignait sa pleine maturité à l’âge de 25 ans. Cela pourrait expliquer et justifier les débordements émotionnels de la jeunesse. (je suis passée par là, moi aussi !)
C’est beau la science ! 😉
Merci pour cet article et pour le partage.
Je vais certainement acheter ce livre.
J’ai lu un avis très critique de ce livre sur Amazon et qui ne me donne pas du tout envie de l’acheter. Voici ce que dit la personne « les crises qui viennent du cerveau d’en haut, c’est de la **manipulation** de la part de l’enfant – page 86, je cite : « stratégie manipulatoire » (j’hallucine! Qui parle d’intention de l’enfant de manipuler dans la pédagogie/psychologie/parentalité *positive* ? qui ?? )
« Face à une crise d’en haut, un seul mot d’ordre : ne jamais négocier avec les **terroristes**. Ce genre de **caprices** réclame un veto ferme de votre part, et une discussion posée avec votre **chenapan** à propos des réactions appropriées et inappropriées. Une bonne réaction est de dire calmement à votre enfant : « je sais que tu as très envie de ces chaussures, mais j’apprécie pas ton attitude. Si tu n’arrêtes pas maintenant, non seulement tu n’auras pas ces chaussures, mais en plus je devrai annuler ta visite à tes amies cet après-midi, parce que tu montres que tu es incapable de te tenir correctement. Ensuite, il est crucial de tenir parole si l’enfant continue son **cinéma**. »
Fin de citation. j’en reste sans voix
La leçon numéro 3 à partir de la page 89, a été le coup de grâce. Le binz autour de la scène de resto et l’arnaque pour que l’enfant mange… »
Est ce vrai que ces passages sont dans le livre? Ca me fait un peu peur…