Les immenses vertus d’une éducation bienveillante (avec Catherine Gueguen)
Selon Catherine Gueguen, il est indispensable que nous connaissions les dernières découvertes scientifiques sur notre cerveau car ceci nous permettra de nous orienter vers des méthodes d’éducation qui favorisent le développement et l’épanouissement de nos enfants.
Cette intervention de grande qualité est un résumé des immenses bienfaits d’une éducation bienveillante, preuves à l’appui.
Retranscription :
Les Neurosciences affectives s’occupent de nos capacités relationnelles et de nos émotions.
Les chercheurs ont découvert que d’importantes zones du cerveau étaient dédiées à nos relations sociales.
Les émotions sont très importantes. Lorsqu’on y est connecté, on sait qui nous sommes et orientons mieux notre vie. Les émotions sont des signaux.
Ce qui est important est de reconnaitre nos émotions et de les verbaliser.
Le cerveau de l’enfant
Le cerveau de l’enfant est immature, fragile et malléable. Son cerveau supérieur n’est pas opérationnel. Il faut en réalité 25 ans pour qu’un humain soit adulte !
C’est ainsi que l’enfant va être traversé par des tempêtes émotionnelles jusqu’à l’âge de 5/6 ans. Il ne peut alors pas se calmer seul. Le fait de ne pas accompagner l’enfant ou de le réprimer va provoquer une montée de stress qui va causer de nombreux dégâts y compris neurologiques.
Un enfant qui vit ses émotions n’a aucun filtre car son cerveau émotionnel et son cerveau archaïque ne sont pas régulés par le cortex préfrontal, pas encore opérationnel.
L’enfant ne peut pas gérer ses émotions. Ses tempêtes émotionnelles ne sont pas sous son contrôle. Il est donc inutile de le punir, de lui crier dessus, de le menacer.
L’attitude idéale de l’adulte sera d’être empathique, de mettre des mots sur ses émotions et d’apaiser l’enfant par un contact physique, un regard bienveillant et une voix douce.
Allan Schore a montré que quand les adultes sont capables de faire preuve d’affection et d’attention, cela fait maturer le cerveau de l’enfant dans sa globalité : cortex préfrontal et orbitofrontal.
Le cortex orbitofrontal nous permet d’être pleinement humain. C’est sur lui que repose :
– l’empathie : comprendre ses émotions et celles des autres.
– faire des choix : pour avoir la vie qui nous convient.
– pouvoir aimer
– avoir un sens moral
– gérer ses émotions
Les adultes emphatiques et aimants développent ces structures cérébrales chez l’enfant.
Les adultes durs et rigides rendent les enfants agressifs, anxieux, déprimés, susceptibles de succomber aux addictions une fois adultes.
Le rôle de l’hippocampe dans l’apprentissage
L’hippocampe nous permet d’apprendre et d’avoir de la mémoire.
Quand les adultes sont soutenants dans la petite enfance, le volume de l’hippocampe devient plus important. Les encouragements sont donc essentiels dans le processus d’apprentissage. Les effets sont visibles au niveau neurologique.
Quand on humilie l’enfant physiquement ou verbalement, l’hippocampe diminue.
Le stress provoque des niveaux toxiques de cortisol. Ceci détruit des neurones dans le cortex préfrontal et l’hippocampe.
« ARRÊTEZ DE STRESSER LES ENFANTS, VOUS DETRUISEZ LEUR CERVEAU. »
L’attention et l’affection ont même des répercussions au niveau génétique. La résistance au stress est accrue pour la vie. L’inverse est malheureusement vrai aussi. La maltraitance diminue la résistance au stress…
Humiliation et violence
En France, 2 enfants par jour meurent de maltraitance…
C’est un immense problème.
Martin Teicher, chercheur à Harvard, a prouvé que les humiliations transforment les circuits cérébraux en profondeur.
Fessées, punitions, gifles, humiliations, donnent de la dépression, de l’anxiété, de l’agressivité, des troubles de la personnalité, des troubles dissociatifs, des addictions…
Les effets de l’empathie et de la bienveillance sur notre cerveau
Un comportement bienveillant permet la sécrétion d’ocytocine, une hormone qui favorise le développement de la coopération, l’amour, l’amitié, la confiance, l’empathie et la diminution du stress.
Quand on est chaleureux avec un enfant, son cerveau mature et l’ocytocine se sécrète. Il devient empathique à son tour.
Lorsqu’on est violent, on engendre de la violence…
L’ocytocine permet la sécrétion de molécules cérébrales comme : la dopamine, les endorphines et la sérotonine.
Endorphine : molécule du bien-être.
Sérotonine : stabilisant d’humeur (les anti-depresseurs s’appuient sur elle).
Dopamine : elles nous donne du plaisir à vivre et nous aide à créer.
Les effets de la bienveillance sur le comportement de l’enfant :
Catherine Gueguen est l’auteur de « Pour une enfance heureuse », disponible sur Amazon.fr.
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vos articles sont tres interessants,mais vous n’avez pas parle des adolescents.
Merci pour les encouragements, je parle très bientôt de l’adolescence.:)
Je trouve l’éducation positive généralement intéressante (même si le nom est très discutable à mon avis), mais je dois dire que cette conférence me gêne beaucoup. Les faits rapportés sur le cerveau sont généralement vrai à la base, mais les généralisations et les raccourcis permanents rendent cet exposé malheureusement très peu représentatif de la réalité neurologique du cerveau. L’orientation de cette présentation est comme toujours dans la tradition française culpabilisante pour le parent. En effet la violence avec les enfants n’est pas une solution et est dangereuse, mais dans les études citées les chercheurs rapportent des données dans une population hautement mal traitée et non d’enfants qui ont reçu une punition après avoir fait une énorme colère dans un magasin parce qu’il voulait que son parent lui achète un jeu. Il y a aussi de nombreuses contradictions lorsqu’elle rapporte que les enseignants se plaignent que les jeunes sont moins motivés qu’avant et explique que c’est à cause de l’éducation qui n’est pas assez positive, alors même que l’éducation était bien moins bienveillante il y a 50 ans (alors que les gens étaient plus motivés, toujours selon elle)… Bref, il est important de ne pas tenir pour vrai tous ses propos sous prétexte qu’elle cite de grands noms de la recherche, en généralisant et en leur faisant dire des choses que ces chercheurs n’ont jamais dit et avec lesquels ils seraient parfois en désaccord.
entièrement d’accord avec vous !
Il y a 50 ans la société était différente ; les femmes étaient généralement au foyer et à l’écoute de leurs enfants. L’éducation aujourd’hui n’est pas si bienveillante que vous le pensez ( certains professeurs pourraient à mon avis revoir leur façon de faire…une nouvelle formation leur serait bien utile ; par exemple celui qui fait recopier le règlement intérieur du collège pendant le cours à un enfant bavard, ou bien celui qui humilie un enfant en le traitant de menteur devant toute la classe alors qu’il dit la vérité…) Certes l’éducation autrefois était stricte et rigoureuse mais elle n’était certainement pas moins respectueuse de l’individu …
Je trouve ces approches théoriques très intéressantes. Il est vrai qu’elles fonctionnent et sont efficaces. En creche elles sont d’une grandes utilités. Les techniques de Thomas Gordon donnaient des outils d’ailleurs. Par contre, à la maison je n’y arrive pas. Quand ça pleure pour tout, avec 4 enfants, les vieux schémas et techniques reçues pendant mon enfances avec les croyances qui vont avec, refond surface. Avec le stress de tout ce qu’il faut faire ma glande pinéale débloqué grave. Est-ce qu’il existe des thérapies qui aident à retrouver plus de sérénité avec les pleures cris et rires bruyantissimes?
Moi j’en peut plus et mes 4 enfants aussi à mon avis.
Merci