Comment aider un enfant qui refuse de parler ?

Votre enfant refuse le dialogue mais vous « sentez » que quelque chose le préoccupe ? Voici une méthode en 6 étapes pour l’aider à s’exprimer.

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Tout d’abord, sachez que crier, critiquer, juger, comparer, nier, ordonner, insulter, accuser …sont des actions qui bloquent l’enfant qui va soit fuir (éviter, mentir) soit se défendre (répondre, insulter en retour,…).

Donc, si vous avez habitué votre enfant à réagir ainsi, annoncez-lui que vous avez entrepris une démarche pour améliorer votre façon de communiquer parce que vous avez pris conscience de vos défauts. Symboliquement et psychologiquement, vous vous mettrez ainsi (tous les deux) dans une nouvelle configuration propice au changement et porteuse d’espoir.

 

La première étape avant d’engager les techniques de communication est de diminuer votre stress personnel. Isolez-vous quelques minutes et respirez plusieurs fois pour activer votre cohérence cardiaque en gardant en tête un message « vous aimez votre enfant de tout votre coeur. Vous voulez l’aider ». Cela vous permettra de reprendre le contrôle des fonctions supérieures de votre cerveau.

 

La deuxième étape est la patience. Si le mutisme dure depuis des jours, c’est que le problème s’est recouvert d’une couche de ruminations mentales qui le rend encore plus difficile à exprimer.

 

La troisième étape est la posture d’écoute. Portez un regard bienveillant sur votre enfant et adoptez une attitude ouverte autant que détendue. L’idée est que votre enfant se sente serein à vos côtés. Posez brièvement une main sur son épaule afin d’établir un contact physique affectif.

 

La quatrième étape est la communication verbale :

La communication verbale est basée sur l’utilisation de questions de curiosité, de l’empathie, de la reformulation, de l’ancrage positif et d’un mode descriptif à la première personne (« je »).

 

 

Les questions de curiosité  :

– que se passe-t-il ?

– souhaites-tu en parler ?

– es-tu d’accord pour me raconter ?

 

Ces 3 questions sont à utiliser régulièrement pour exercer l’enfant à poser des mots sur ses expériences.

 

– J’ai remarqué que tu gardais le silence depuis quelques jours. Je sens que quelque chose te tracasse.

– J’ai l’impression que tu es triste/en colère/préoccupé… J’aimerais t’aider.

– Dès que tu seras prêt, je serai là pour t’écouter.

– Je comprends que parler de certaines choses est parfois difficile.

– Peut-être souhaites-tu trouver seul la solution à ce problème. Je sais que tu me solliciteras en cas de besoin.

– Préfères-tu en parler à ta mère ? (ou une autre personne)

– Quand j’avais ton âge, j’ai découvert que me confier à propos de ce que j’avais sur le coeur me permettait de trouver des solutions auxquelles je n’avais pas pensé.

– Tu te souviens quand tu avais cassé le vase de ta mère et que tu avais gardé le silence pendant des jours en refusant de parler de l’évènement ? Tu m’avais dit alors en pleurant que tu étais désolé et nous l’avions finalement remplacé avec l’argent du vide-grenier que tu avais eu l’idée d’organiser.

 

Dès que votre enfant a rompu le silence, écoutez en commentant le moins possible (« je vois », « oh », « ah », hochements de tête sont suffisants).

Lorsqu’il cherche ses mots, reformulez sa phrase et guidez-le en insérant du vocabulaire adapté (voir le vocabulaire des émotions).

 

La cinquième étape est le renforcement des liens affectifs

Prenez votre enfant dans vos bras afin que l’ocytocine l’apaise.

Dites-lui que vous l’aimez et que vous avez confiance ne lui.

 

La Sixième étape est la recherche de solutions :

Il est nécessaire de ne pas imposer de solutions. Laissez votre enfant aux commandes en lui proposant des choix et en lui soumettant des idées.

La résolution de son problème doit être le fruit de son choix et de sa décision afin qu’il renforce son estime personnelle et gagne en autonomie.

 

Cette étape sera d’autant plus efficace si il écrit (ou vous écrivez sous sa dictée). Ecrire donne du sens aux pensées et matérialise des pistes d’actions.

De plus, vous pouvez ranger les cas dans un classeur des « affaires résolues » qu’il consultera quand il voudra. Celui lui rappellera ses victoires passées.

 

Attention : Les phrases à éviter.

Voici une liste non exhaustive des phrases à éviter si vous voulez établir un dialogue.

– Comment veux-tu que je t’aide si tu ne me dis rien !

– Je ne pars pas tant que tu n’as pas répondu.

– C’est trop tard. Je n’ai plus envie de t’écouter.

– Tu crois vraiment que tu es capable de résoudre ton problème seul ?

– Tu es comme ta mère ! Elle ne parle jamais !

– He ben, il était temps ! Heureusement que je t’ai harcelé pour que tu parles !

– Pourquoi tu me fais ça à moi ???

– Qu’est-ce que tu as encore fait ?

 

Je vous conseille également de lire l’article sur les expressions anti-émotion.

 

bouton sur le siteInspiration pour cet article : kit de parentalité positive, Communication non-verbale, Dan Siegel (le cerveau de votre enfant), PNL.

 

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