Le pouvoir de l’empathie (Marshall B. Rosenberg)
Marshall B. Rosenberg a créé une méthode de communication qui mériterait d’être enseignée dès le plus jeune âge tellement elle est en accord avec la nature sociale de l’Homme. Oui, l’être humain s’épanouit au contact de ses semblables. C’est un besoin. La quintessence de ce contact est ce que l’on appelle l’empathie.
Ainsi, la CNV (communication non-violente) apparait comme un formidable outil pour la pratiquer.
Il s’agit d’écouter, de traduire et de reformuler les sentiments et les besoins que nous percevons chez l’autre. C’est cela qui crée cette connexion si bénéfique, si salvatrice et c’est aussi cela qui apaise l’esprit en donnant du sens aux pensées.
L’empathie guérit
Être empathique, c’est d’abord apprendre à écouter. Et cette écoute est profondément vertueuse :
« Lorsque quelqu’un vous entend vraiment sans vous juger, sans essayer de vous prendre en charge ou de vous enfermer dans un moule, cela fait un bien incroyable…
A partir du moment où j’ai été écouté et entendu, je parviens à percevoir mon univers sous un jour nouveau et à aller de l’avant. Il est étonnant de voir à quel point tout ce qui semblait insoluble trouve une issue dès lors que quelqu’un écoute. À quel point ce qui semblait irrémédiablement confus se dénoue de façon relativement claire lorsqu’on est entendu. » C’est Carl Rogers que cite Marshall B. Rosenberg.
L’empathie est non-sélective
Marshall B. Rosenberg a raison : nous avons parfois du mal à manifester de l’empathie pour les personnes qui possèdent le pouvoir. Nous pensons qu’elles en auront moins d’utilité que des personnes inférieures ou égales à nous en rang. Ce jugement nous prive de rapports authentiques avec nos semblables. Nous partageons tous de nombreux points communs. L’empathie permet justement de nous rapprocher et de gommer les murs qui nous séparent.
Empathie et vulnérabilité
La peur nait de l’inconnu. Or, l’empathie permet de révéler nos sentiments et nos besoins. Elle nous place sur un pied d’égalité, à la recherche de ce qui nous unit. L’empathie favorise l’ouverture et l’authenticité au delà des masques que nous arborons. Elle nous autorise à dévoiler notre vulnérabilité, sans honte.
Empathie et danger
L’empathie permet de désamorcer le danger et les risques de violence. L’exemple suivant m’a particulièrement interpelé :
Accepter un refus avec empathie
Ne dit-on pas « essuyer un refus » ? Cette expression évoque le caractère émotionnel désagréable de l’expérience. Tant et si bien que nous évitons de demander de peur de subir un vexant « non ». L’empathie permet de diminuer fortement l’affect des refus.
En effet, à partir du moment où nous comprenons les besoins et les sentiments qui motivent le refus, nous ne nous sentons plus visés.
Marshall B. Rosenberg nous confie une anecdote personnelle à ce sujet.
Pendant la pause d’un atelier, il invita une participante à venir déguster une glace avec le groupe au café du coin. Elle lui répondit « non ! ». Marshall faillit interpréter cela comme un rejet mais il s’appliqua à rechercher les réelles motivations :
– j’ai l’impression que vous êtes en colère. Est-ce bien cela ?
– Pas du tout. Je n’ai simplement aucune envie de me faire reprendre à chaque fois que j’ouvre la bouche.
– vous avez donc des appréhensions et vous voulez vous protéger pour ne pas vous retrouver dans une situation ou vous risqueriez d’être jugée sur votre façon de communiquer ?
– en effet. Je me vois déjà assise en face de vous pendant que vous épiez tout ce que je dis.
La participante n’éprouvait donc pas de colère contre Marshall Rosenberg mais de la crainte personnelle.
Les autres bienfaits de l’empathie
L’empathie a aussi le pouvoir de redonner vie à une conversation ou encore d’aider à sortir du silence pour libérer les émotions d’autrui.
Conseils lectures
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