Le déni de responsabilité : un dangereux chemin pour soi et les autres
Dans son livre « La communication NonViolente au quotidien », Marshall B. Rosenberg liste des formes de communication qui nous coupe de la vie. Entendez par là qu’elles ne favorisent pas notre capacité à donner avec bienveillance à soi et aux autres.
Outre la critique et les exigences, nous découvrons le « déni de responsabilité« .
Ce déni de responsabilité que l’on peut identifier par ces émissaires « je dois » « il faut » implique que nous n’avons pas le choix et donc que les conséquences de nos actes ne nous incombent pas…
Nous refusons la responsabilité de nos actes quand nous attribuons la cause :
- aux actions des autres (« J’ai frappé mon enfant parce qu’il a traversé la rue en courant« )
- à de vagues forces impersonnelles (« J’ai rangé ma chambre parce qu’il fallait que ce soit fait« ).
- à nos antécédents psychologiques, notre état, un diagnostic ou à notre passé (« Je bois parce que je suis alcoolique« )
- aux diktats d’une autorité (« J’ai menti au client parce que le patron m’a dit de le faire« )
- à la pression du groupe (« Je me suis mis à fumer parce que tous les autres fumaient »)
- à une politique institutionnelle, des lois ou des règlements (« Je mets des notes à mes élèves parce que c’est la politique du ministère de l’éducation« )
- au rôle attribué à un sexe, à un âge ou à une catégorie sociale (« Je déteste aller au travail, mais j’y vais parce que je suis marié et père de famille« )
- à des pulsions incontrôlables (« J’ai mangé des chocolats parce que c’était plus fort que moi« )
En refusant ces responsabilités, nous nous privons de liberté, sommes vulnérables face aux influences, perdons la connexion ce que nous ressentons et diminuons notre confiance. Cela peut être même perçu comme une sorte de confort que de se dire que les résultats ne dépendent pas de nos actions,… mais dans les faits, il en résulte surtout un sentiment d’impuissance qui n’est pourtant qu’illusion. Sentiment qui se transmet à nos enfants dont nous sommes les modèles.
Or, nous avons le plus souvent le choix (y compris le choix de ne pas choisir). Ce sont ces choix qui nous construisent. Dire oui ou non est une liberté indispensable à notre survie et à notre épanouissement. Considérer des alternatives et des solutions est ce qui nous permet d’apprendre et d’avancer, de dépasser nos problèmes en les regardant selon de nouvelles perspectives.
Dire « oui » à l’idée que nous sommes responsables de ce qui se passe autour de nous (et en nous) est une voie à emprunter pour faire changer les choses au lieu de dire « C’est comme ça, je n’y peux rien ». Cela nous évite aussi d’endosser le douloureux rôle de victime dans le célèbre triangle dramatique de Karpman et d’attirer des « bourreaux » et des « sauveurs ».
La Communication NonViolente de Marshall B. Rosenberg est une excellente méthode pour devenir responsable de notre vie et nourrir la bienveillance.
Je vous conseille donc la lecture du livre « La communication NonViolente au quotidien« , un ouvrage aux textes et aux illustrations qui ont le pouvoir de nous toucher et de nous transformer.
Pour compléter cet article, je partage « la déclaration de responsabilité face à la vie » extraite de « Plus jamais victime » de Pierre Pradervand :
»
- J’accepte complètement et sans aucune arrière pensée que tout ce qui s’est jamais produit dans ma vie, et ce qui arrive en ce moment dans mon existence, et tout ce qui peut se produire dans l’avenir, me fournit des occasions précieuses pour apprendre et grandir. Personne d’autre n’est à blâmer pour la négativité ou la douleur dont ma nature émotionnelle fait l’expérience. Je ne chercherai aucune exception à cette croyance, même quand la cause apparente de mon problème est totalement indépendante de moi.
- Je chercherai à toujours assumer entièrement ma responsabilité, tout en refusant la culpabilité. Plutôt que de chercher des excuses pour ce qui marche mal, je m’efforcerai de comprendre ce qui se passe, puis chercherai des moyens pour corriger la situation. J’assume la responsabilité entière de mes choix. J’affirme que nulle personne ou situation ne peut me faire sentir inférieur-e, rejeté-e, inadéquat-e sans mon consentement – et j’ai le libre choix de donner ou de refuser ce consentement.
- Je refuse la croyance au hasard, qui est un des principaux mécanismes de déresponsabilisation dans notre culture. Je suis conscient que je crée ma propre réalité par ma façon d’accueillir et d’interpréter les évènements de la vie. Dans toutes les circonstances de la vie, je chercherai systématiquement les moyens et les solutions plutôt que les excuses et les refuges. Je préfèrerai l’ouverture et le risque plutôt que la passivité et la sécurité.
- Je choisis de me respecter totalement, en toutes circonstances, quelles que soient les erreurs que je puisse commettre, et d’accorder ce même respect à toute forme de vie – humaine, animale ou végétale – que je rencontre.
- Je dis OUI à la vie, OUI, OUI et ENCORE OUI.
»
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