Acheter rend-il heureux ?

Les états d'âme Christophe AndréEst-on esclave du matérialisme ? Contribue-t-il à notre bonheur ? Les valeurs qu’il prône s’inscrivent-elles dans la logique d’un bien-être pérenne, individuel comme collectif ? Christophe André nous éclaire sur cette maladie qui touche notre société dans son livre « les états d’âme : un apprentissage de la sérénité« .

Bilan psychologique et solutions. 

 

La société matérialiste

Christophe André nous donne une définition du matérialisme :

1) la possession, le pouvoir et le statut social représentent les valeurs les plus importantes.

2) on valorise l’avoir au lieu de l’être, le faire au lieu du vivre, le montrer au lieu du savourer.

3) la consommation est présentée comme la solution à nos besoins et nos tensions.

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Comment en est-on arrivé là ? Notre société a évolué dans ce sens. De société de consommation (depuis les années 1960), elle est devenue société d’hyperconsommation (depuis les années 1990) par une exploitation des besoins humains.

La demande est stimulée par une surabondance et un marketing qui attire l’attention sur cette offre grandissante, promesse de bonheur.

Dans le détail, voici le processus de motivation à la consommation :

1) nous éprouvons un état d’âme inconfortable

2) un distracteur est disponible : manger, regarder ses mails, jouer à un jeu vidéo, téléphoner

3) on fuit l’état d’âme pénible

4) on est soulagé mais…on n’a rien compris ni appris sur les origines de l’état d’âme désagréable.

 

Une autre raison de cette frénésie d’achat est la peur du manque. Car la matérialisme apparait comme une réponse à l’insécurité (ou l’incertitude) issue d’une enfance difficile où l’argent et les biens pouvaient faire défaut.

 

La maladie matérialiste et ses conséquences

Christophe André évoque le terme de maladie matérialiste. Et il est vrai qu’elle en possède plusieurs facteurs comme le caractère pandémique sur le plan planétaire et les symptômes sur notre état de bien-être.

Le matérialisme rend-il heureux ? Non. Les personnes possédant de nombreux traits matérialistes ont un niveau de bien-être plus bas que les autres.

Ce phénomène est notamment visible chez les adolescents et les étudiants, exposés à la pression sociale et publicitaire qui les contraint à penser qu’il faut « avoir » plutôt que d‘ »être ».

Le matérialisme est d’ailleurs un très mauvais investissement à long terme. C’est ce que démontre une étude menée pendant 19 ans auprès de 12000 personnes. Celles qui avaient des objectifs et des valeurs matérialistes voyaient leur qualité de vie privée et leur sentiment de bonheur dégradés des années plus tard.

Le matérialisme diminue donc nos états d’âme positifs...et augmente parallélement nos états d’âme négatifs.

Car, comme nous l’avions vu dans cet article, trop de choix équivaut à trop de stress. Car, à la confusion liée à la profusion, s’ajoute le regret pour chaque objet que nous n’avons pas choisi.

 

Les acheteurs compulsifs

Les études montrent que les acheteurs compulsifs sont des personnes présentant des difficultés marquées à réguler leurs émotions et états d’âme.

Environ 1/3 des achats compulsifs sont faits pour compenser les états d’âme négatifs et plus paradoxalement, 2/3 pendant les états d’âme positifs, dans les moments d’euphorie afin d’en augmenter la durée.

La majorité des acheteurs compulsifs présentent des tendances anxieuses et dépressives.

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En ligne de mire : la publicité

La publicité promet des lendemains heureux. Elle amplifie ou crée du besoin et de l’envie. Elle génère des frustrations, puissant moteur de consommation. Or, ces frustrations ne sont pas correctement analysées.

Les personnes les attribuent non pas à des manipulations marketing mais à leur propre vie.

 

La surabondance et les carences

La surabondance nous rend la consommation facile. Nous prenons donc ces raccourcis jusqu’à en oublier l’essentiel : nos vrais besoins. Ces vrais besoins, s’ils ne sont pas satisfaits, créent des émotions désagréables. Et comme nous n’avons pas identifié l’origine du problème, nous nous tournons vers les promesses qui s’affichent sur tous les supports où se portent nos yeux (affiches placardées sur les murs, pubs TV, encarts publicitaires sur le web).

Et la tromperie est profonde car ce sont de brillants esprits qui oeuvrent dans les coulisses des entreprises vendeuses de rêve. Ainsi, le besoin des autres, que chacun ressent, pourra être comblé dans des lieux de convivialité où nous serons acceptés et aimés (« venez comme vous êtes »).

Nous avons soif d’évasion ? ce magnifique 4X4 est LA solution.

 

Les valeurs du matérialisme

Le matérialisme est associé aux valeurs à problème : succès financier, statut social, obsession de l’apparence physique…

Ces valeurs parasitent le bien-être individuel et les relations sociales.

Des études ont démontré que l’argent et les possessions nous éloignaient de nos pairs, nous rendaient plus froid, rendaient notre estime de soi fragile et instable.

J’aime la formule de Christophe André : »Le triomphe du marketing est de nous rendre tous semblables en nous donnant le sentiment d’être uniques et libres. Mais pourquoi est-ce un problème d’être comme les autres ? »

 

Vers un matérialisme raisonné

Le matérialisme n’a pas que des mauvais côtés. Ainsi, nos conditions de vie se sont améliorées grâce à lui (électricité, eau courante, etc.).

Pour lutter contre le mouvement matérialiste, nous devons développer notre conscience et notre intelligence de soi.

Ceci passe par une prise de conscience des stimuli extérieurs et une remise en question des impulsions consuméristes qu’ils provoquent en nous.

Car, oui, le marketing (et encore plus le neuromarketing) nous manipule pour provoquer des comportements d’achat (voir cet article à ce sujet) qui échappent à notre conscience.

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Conseils pour lutter contre le matérialisme effréné et être heureux :

– achetez des expériences plutôt que des biens.

– répondez à vos besoins exacts et prenez des décisions pour les satisfaire (consacrez du temps à vos enfants, vos amis, à vous par exemple).

travaillez sur votre intelligence émotionnelle.

– fixez-vous des objectifs auto-concordants pour donner du sens à votre vie.

trouvez vos forces et utilisez-les pour être dans le flow le plus souvent possible.

– soyez vigilants en vous posant ce type de question : « est-ce que j’ai vraiment envie de ce truc ? Ai-je vraiment besoin de l’acheter ? Ai-je vraiment envie de me resservir à manger ? Ou est-ce une habitude ? »

– marquez un temps de réflexion : n’achetez pas tout tout de suite. Laissez décanter. Prenez du recul. Reposez-vous la question le lendemain. « Est-ce vraiment indispensable ? »

– ne faites pas vos courses à jeun.

méditez en pleine conscience. Vous apprendrez ainsi à mieux gérer vos émotions, vivre dans le moment présent et à observer vos pensées.

– ne vous comparez pas.

– faites une diet de médias (TV, tablettes, smartphones, radio). Sélectionnez vos sources (voir effet nocebo)

– pratiquez l’altruisme et le bénévolat.

– prenez conscience des déclencheurs d’achat.

– tenez un journal de gratitude.

– faites un inventaire de ce que vous avez : ceci vous permettra de redécouvrir ces objets autrefois désirés.

– faites un inventaires de ce que vous aimez.

 

« Les états d’âme » de Christophe André est disponible sur Amazon.fr (8,90€).


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